jeudi 16 avril 2020

09-Colapsologie


Ne manquez pas non plus au bas de  ce numéro:

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Colapsologie: une nouvelle religion?



En ces temps confinés où chaque individu se retrouve face à lui-même et à ses peurs ancestrales, l'angoisse existentielle se traduit pour certains sous la forme d'une fin du monde, pronostiquée par certains écologistes prophètes de l'épuisement des écosystèmes fondamentaux. Pour eux, cette première angoisse est rejointe for opportunément par celle de la fin de l'espèce humaine dans une catastrophe sanitaire sans précédent…


La moins récente de ces deux peurs, l'écroulement écologique entrainé par un dérèglement climatique qui s'avérerait impossible à stopper, a déjà ses totems – telles les éoliennes – ses grands prêtres – tel un ancien ministre qui projette d'assister de loin à cet écroulement depuis sa ferme autarcique – ses saints et saintes – telle Greta-les-couettes, future martyre de la cause, une fois que les media auront tourné la page de l'intérêt que lui porte l'opinion publique.[1]


L'arrivée in petto d'un nouveau coronavirus apporte de l'eau au moulin de ces prophètes de la fin des temps. Même si la progression foudroyante de cette nouvelle pandémie n'a aucun rapport avec une quelconque surexploitation des ressources de la planète[2], elle ajoute au sentiment de fin du monde ressenti par une population paniquée qui se constitue des réserves de produits de base, retrouvant ainsi les réflexes inhérents aux temps de crises que la Guerre Froide traversait dans les années 50…


Pour décrire les aspects que prend cette nouvelle religion de la peur, les dangers sous entendus, la réalité de ses prévisions, j'emprunte l'essentiel de ce qui suit à une série de quatre émissions diffusées en octobre dernier sur France Culture[3] et disponibles sous autant de peaux-de-caste, et de leurs quatre propos:

-        les deux idéologies prétendant théoriser le "sens de l'Histoire",

-        l'histoire de la colapsologie, ou comment cette religion est loin d'être nouvelle,

-        la contre religion menée par les techno-optimistes, et

-        pourquoi il ne faut pas croire aux dogmes sous jacents de la colapsologie


1.   Colapsologie, et néo-progressivisme


Selon Serge Champeau[4], philosophe de l'Histoire, deux groupes s'affrontent pour prédire notre avenir à l'occasion notamment de la crise environnementale actuelle:

-        les colapsologues, pour lesquels les systèmes socio-économiques sont devenus trop complexes pour assurer leur pérennité face aux crises à répétition qu'ils traversent et qui sont donc condamnés à un prochain effondrement

-        les néo-progressistes qui, au contraire, estiment que le programme du Siècle des Lumières est toujours d'actualité et permettra, via les progrès des sciences et techniques, de résoudre les problèmes inhérents à leur propre développement



Contestant la position de Fukuyama qui avait décrété la fin de l'Histoire après l'effondrement du système soviétique[5], ce chercheur rappelle l'échec des deux idéologies qui au 20ème siècle prétendaient connaître ainsi le sens de l'Histoire, ces deux totalitarismes majeurs dont Hannah Arendt avait fait l'analyse en son temps[6]. D'une part, le marxisme-communisme qui s'est abimé dans l'asservissement au goulag des couches sociales qui ne pouvaient y adhérer, et d'autre part le nazisme qui, au nom d'un darwinisme zoologique délirant, a pratiqué le génocide de groupes humains entiers avant d'entrainer une bonne partie de la planète dans son issue mortifère. 

Il convient donc d'être prudent avec la colapsologie qui ne serait rien d'autre qu'une nouvelle idéologie prétendant connaître ce sens ultime de l'Histoire humaine dont elle prophétise l'inéluctable effondrement.


Qui plus est, selon ce même chercheur, les colapsologues hésitent entre deux types de démarche:

-        développer une science de l'avenir qui serait supérieure à toutes les autres sciences, mais l'existence même d'une telle science reste à démontrer

-        développer une philosophie nouvelle[7], une colapso-sophie remettant en cause notre vision du monde productrice et donc prédatrice, et permettant de se préparer à la survie pour le jour du grand effondrement


Un autre chercheur[8], tout en reconnaissant aux colapsologues le mérite d'interroger le bien fondé de certains mythes fondateurs comme celui de la croissance, ou la bienfaisance intrinsèque des sciences, conteste cette prétention à construire un discours transdisciplinaire car un tel discours suppose une articulation de concepts qu'on ne trouve pas dans la colapsologie. Et la participation commune à un concept, celui du grand effondrement, ne peut constituer à elle seule une discipline scientifique.


2.   La colapsologie n'est pas une théorie nouvelle


Dans une publication récente[9] deux chercheurs canadiens montrent que cette colapsologie a été présente au long du cours de l'Histoire selon des versions adaptées aux problèmes rencontrés par l'expansion des sociétés humaines.

Déjà au 16ème siècle Machiavel nous avait habitués à penser, "étant donnés la science et la méchanceté des hommes", que la croissance de la population s'autorégulerait au travers de catastrophes: pandémies[10], famines, guerres d'extermination à volonté hégémonique[11]

Toujours au 16ème siècle, Giovanni Botero[12], adversaire catholique de l'auteur Du Prince, professait que "le développement urbain devait buter sur le besoin de ressources alimentaires que n'arriveraient plus à fournir les campagnes environnantes".

Au 19ème siècle c'est Malthus[13] qui théorisa que la croissance démographique exponentielle n'était pas compatible avec la croissance linéaire des ressources terrestres. Et à moins d'un rigoureux contrôle des naissances, l'humanité serait condamnée à la famine.

Les deux chercheurs canadiens s'attachent à identifier les quatre arguments communs avancés à l'appui de leur dire par ces ancêtres de nos colapsologues modernes:

-        dans un monde fini, l'expansion infinie de la population et de l'économie n'est pas réaliste; cet argument est trop abondamment repris par la doxa de la décroissance pour nécessiter plus ample développement

-        seule une réduction de la population peut améliorer le sort de l'humanité: autre expression de cette même doxa

-        la croissance ne peut que devenir de plus en plus coûteuse en énergie et il ya une limite à ce coût en termes de dégradation de l'environnement; là encore, proposition simplissime pouvant être comprise de tous

-        compte tenu des risques associés aux technologies modernes susceptibles d'accroitre la production, il est préférable de renoncer à la croissance; ce dernier argument fait évidemment référence aux catastrophes de type Seveso, Tchernobyl ou, à plus long terme celles résultant du changement climatique[14]

Cependant, les prophéties annoncées comme conséquences ultimes de cette surpopulation mondiale ne se sont pas réalisées:

-        ainsi de l'annonce, dès 1923, d'un généticien et botaniste américain[15]: "A la fin du 20ème siècle, il y aura des guerres d'extermination car la nourriture sera devenue de plus en plus rare et corrélativement de plus en plus chère"…

-        de même, en 1948, un autre prophète[16] prédisait que, "au travers de ses efforts technologiques destinés à accroitre les ressources disponibles, l'homme finira par dégrader la Terre au point de la rendre semblable à la Lune"…

-        enfin, plus près de nous, un des fondateurs de la pensée écologiste moderne prédisait[17] en 1968 "une effroyable famine mondiale décimera l'humanité dès les années 1980"!


Force est de constater que ces prophètes n'avaient pas anticipé la Révolution Verte qui transformera l'agriculture durant la seconde moitié du 20ème siècle, en permettant de quadrupler en 20 ans les rendements agricoles, et qui fera que nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre[18], et que nous nous y alimentons de mieux en mieux[19]


3.   La contre religion des techno-optimistes


Selon la thèse développée par nos deux chercheurs canadiens, la surpopulation est un faux problème car les colapsologues n'ont pas pris en compte deux tendances fortes:

-        plus un groupe humain concentre de cerveaux, et plus il bénéficie de cette intelligence collective pour trouver les solutions adaptées aux problèmes qui se posent

-        le progrès technique est cumulatif: toute civilisation acquiert un savoir progressif qui lui permet de résoudre ces problèmes au fur et à mesure de leur apparition

Aussi, nos sociétés évoluées pratiquent une spécialisation intelligente, et il leur faut renoncer aux illusions "de la Foi, du Dogme et de l'Autorité qui sont des facteurs d'illusion"[20], et critiquer les méthodes du moment pour en imaginer d'autres plus efficaces et plus productives.


Et que faire des expériences du passé qui tendraient à accréditer la vision pessimiste des colapsologues? Il convient de questionner les cause de la "disparition" des civilisations de Mycènes, des Mayas et de l'ile de Pâques, et le dogme qui voudrait que ces civilisations aient été les victimes de leur propre surexploitation environnementale.

Ainsi au contraire d'une approche antérieure privilégiant cette cause[21], des études archéologiques récentes[22] montrent que si certaines civilisations ont connu des bouleversements pouvant faire croire à un effondrement endogène, ce n'est pas pour des causes d'ordre écologique.

Pour les Mycéniens, rien ne prouve l'existence de la famine imaginée par certains historiens[23] pour expliquer la décadence d'une civilisation antique datant de 1400 avant JC. Surtout caractérisée par les guerres incessantes que se faisaient des clans ennemis, la civilisation mycénienne a survécu même si c'est sous une forme éloignée de son lointain passé.

De même rien ne prouve que les Mayas aient succombé à des périodes de sécheresse dues à la surexploitation des sols. Cet empire était encore debout à l'arrivée des espagnols et, si certaines cités étaient alors désertées, probablement le résultat de guerres dont nous ne savons plus grand-chose[24], des villes nouvelles comme Chichén-Itza  ou Uxmal avaient été bâties ou rebâties.

Quant à l'ile de Pâques, le rapport des premiers explorateurs du 18ème siècle atteste de l'abondance sur l'ile des produits de la pêche et de l'agriculture, résultats de techniques agricoles adaptées à la topographie locale[25], et permettant l'alimentation d'une population n'ayant jamais dépassé quatre mille habitants. Et les fameuses statues, qui auraient été la cause du déboisement de l'ile, les Moaï étaient à l'époque encore debout mais n'étaient plus vénérées, au profit d'autres croyances. Tout prouve à présent que les pascuans ont été décimés par les maladies nouvelles arrivées avec ces explorateurs, et les razzias d'esclaves pratiquées par ces derniers ainsi que par leurs descendants. 

Ainsi pour trouver des causes écologiques au dépérissement de ces civilisations, notre conditionnement culturel est en cause, et nous projetons sur un passé souvent mal connu nos propres fantasmes d'apocalypse moderne[26].


4.   Délectation morose ou techno-optimisme?


Constat: l'humanité vit mieux qu'hier[27]; mais vivra t'elle mieux demain?

Rappelons qu'en 1800, avec 1 milliard d'habitants sur Terre, l'espérance de vie à la naissance ne dépassait 40 ans dans aucun pays du monde d'alors; en 1950 on l'estimait en moyenne à 60 ans dans les pays développés de l'hémisphère nord et, à présent, cette espérance de vie est de 84 ans au Japon, devant le groupe Italie-France-Suède (82 ans), les USA (78 ans), la Chine (76 ans) ou l'Inde (68 ans)…Alors que le nombre d'humains a été multiplié par 7 en deux siècles, les rares cas de famine encore constatés de nos jours sont dus à des catastrophes politiques et les guerres qu'elles sous tendent et non par la surexploitation des ressources locales.

Les éco-optimistes de maintenant[28] s'appliquent à montrer que le milieu naturel a toujours été façonné par l'homme, et que la croyance selon laquelle l'humanité aurait pu vivre en harmonie avec la nature sauvage est un mythe[29]. De la même façon, la notion d'empreinte écologique[30] dangereuse pour l'environnement, est à présent contestée pour suggérer le caractère délibéré et ingénieux de cette empreinte de l'homme sur la nature[31]

Une autre école, les éco-modernistes[32] déclarent que la notion d'empreinte écologique mesurant la perte progressive de ressources – carbone, terres agricoles et urbanisées, pâturages et pêches, forêts – manque son objectif car ces ressources sont en fait à l'équilibre ou excédentaires. Selon eux, les écolos ne veulent pas contrer le dérèglement climatique via la technologie, mais veulent nous effrayer et nous conduire à une régression de notre mode de vie d'où seraient bannis la consommation de viande, les voyages en avion, voire l'usage de l'électricité…nul doute que nous nous ressentirions alors comme plus pauvres que nous le sommes à présent.

Les deux chercheurs canadiens cités plus haut[33] estiment quant à eux que la notion même d'empreinte écologique a été délibérément construite pour contrer l'idée que grâce au progrès technologique l'économie se dématérialise et produit de plus en plus avec de moins en moins d'intrants. Ce concept voudrait nous faire croire que les pays pauvres sont plus vertueux, et qu'il faudrait suivre leur exemple en maintenant cette empreinte aussi basse que possible.
Cet état de choses aboutirait au résultat inverse de celui recherché car, selon Steven Pinker[34] force est de constater que les pays, en se développant donnent d'abord priorité à la croissance sur la protection de l'environnement mais qu'ils se tournent d'autant plus résolument vers la défense de l'environnement qu'ils s'enrichissent par ailleurs.

C'est ce que l'Université de Yale aux USA entend mesurer avec la définition d'un indice de performance environnementale qui prend en compte 24 critères dont l'efficacité énergétique, la pollution intérieure des habitations, la préservation des forêts (cf.fig.)… ces critères étant regroupés selon 10 secteurs principaux, de la qualité de l'air à l'état de la biodiversité, pour concourir à deux objectifs majeurs que sont la santé environnementale d'une part, et la vitalité des écosystèmes d'autre part.




Environmental Performance Index (EPI)



Et dans le classement 2018 des pays selon cet indice, la France se retrouve deuxième, tout de suite derrière la Suisse, mais devant des pays comme le Danemark ou la Suède[35] qui bénéficient pourtant d'un à priori favorable chez nombre d'écologistes…

Noter que les USA, à la 27ème place, se retrouve à la queue du peloton des pays industrialisés loin derrière la plupart des pays européens, ses faiblesses principales étant son taux de déforestation d'une part, ses émissions de GES d'autre part.

Au sein des économies émergentes, et sans trop de surprise, la Chine est classée au 120ème rang et l'Inde, un autre géant économique du 21ème siècle se contente de la 177ème place: ces deux pays en effet, les plus peuplés de la planète, souffrent corrélativement d'un PIB par habitant relativement bas, véritable indice moderne de la richesse relative d'un état.

Mais nous aurons toujours le choix de préférer la délectation morose d'une fin du monde présentée comme inéluctable au constat objectif que l'humanité vit de mieux en mieux au fur et à mesure de son développement…


Et en guise de conclusion:


A l'heure où nous mettons sous presse[36], le COVID-19 a fait de par le monde plus de 80 mille victimes dont 55 826 en Europe[37]; toujours en Europe, le nombre de contaminations déclarées s'élève à 634 735 et on estime que le confinement affecte la vie au jour le jour de 3 milliards de personnes. Et si l'on peut arguer du fait que l'Homo-modernus soit responsable de son déclenchement – une pratique ancestrale en Chine des marchés aux animaux vivants – et de la rapidité de sa progression accélérée par la mondialisation des échanges commerciaux, on ne peut prétendre qu'il s'agisse d'une crise transfrontalière due à la surexploitation des ressources naturelles.

De façon instructive, ces chiffres sont à rapprocher de ceux relatifs à la plus importante crise transfrontalière imputable à l'erreur humaine, savoir la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. Selon l'agence UNSCEAR[38] dont le modus operandi est comparable à celui de sa consœur le GIEC[39], cette catastrophe a fait, "dans les semaines suivant l'accident ", 30 morts et plus d'une centaine de personnes fortement irradiées. En 2005, six mille cas de cancers de la thyroïde étaient encore imputables à cet accident, mais "aucun impact majeur" ne pouvait être décelé deux décennies plus tard[40]. Sur les pays d'Europe occidentale[41], la dose moyenne de radiation reçue par habitant, sur une durée de vie humaine, est restée de l'ordre de 1mSv, bien inférieure à l'irradiation naturelle moyenne de 2,4mSv[42].

Il est ironique de constater que cette catastrophe, présentée comme l'exemple d'un risque majeur pour l'humanité par la doxa écologiste[43] et un scénario possible, si ce n'est probable, par les colapsologues, a fait un nombre de victimes infiniment moindre que le COVID-19. Elle a également provoqué des perturbations économiques quasi négligeables à l'échelle européenne au regard de ce qui nous attend lorsque, une fois la présente épidémie passée, des comptes exhaustifs pourront être faits.

Ce simple constat devrait nous aider à mettre en perspective le discours des colapsologues et de leur idéologie…



Et tout le reste n'est que littérature.



[1] Voir plus bas le snippet "Greta versus Malala"
[2] On laissera de côté la surexploitation des masques sanitaires comme étant anecdotique…
[3] Le monde des idées, Brice Couturier, chroniques des 14, 15, 16, et 17 octobre 2019
[4] SergeChampeau, Philosophies de l'histoire contemporaines, TELOS, 2019
[5] Francis Fukuyama, The End of History and the Last Man, 1992
[6]  Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme, 1951; noter que les Khmers Rouges et DAECH répondent à sa définition du totalitarisme: idéologie plus terreur…
[7] Pablo Servigne et Al.,Une autre fin du monde est possible, 2018
[8] Jacques Igalens, La collapsologie est elle une science? The conversation, 2017
[9] Pierre Desrochers & Joanna Szurmak, Population bombed: exploding the link between overpopulation and climate change, 2018 Donner Prize Runner-Up
[10] Mémoire, encore fraiche pour lui, de la Peste Noire qui ravagea l'Europe au 14ème siècle
[11] Cf. nos guerres de religion du 16ème siècle, l'asservissement au catholicisme des populations d'Amérique latine…
[12] Giovanni Botero, WikipédiA, 2020
[13] Thoma Malthus, WikipédiA, 2020
[14] A l'instar des récents incendies affectant le sud de l'Australie
[15] Edward M.East, Mankind at the cross roads, 1923
[16] Fairfield Osborn, La planète au pillage, 1948
[17] Paul R.Herlich, Population bomb, 1968 [un ouvrage tiré à 2 millions d'exemplaires!],
[18] De 1 milliard d'individus en 1800, la population mondiale s'établit à présent à plus de 7 milliards…
[19] Tout au moins en termes de quantité de calories disponible pour chacun, même si la qualité de cette alimentation prête à discussion
[20] Steven Pinker, Enlightenment Now, 2018
[21] Jared Diamond, Effondrement. Comment les civilisations décident de leur disparition ou de leur survie, 2005
[22] Guy D.Middleton, Understanding collapse: ancient history and modern myths, 2017
[23] Jared Diamond (opus déjà cité)
[24] Du fait de la destruction par ces conquistadors des codex sur lesquels les mayas consignaient leurs faits historiques…
[25] Cultures en terrasses aménagées de façon à contrer l'érosion des sols
[26] Guy D.Middleton, (opus déjà cité)
[27] Michel Serres, C'était mieux avant!, ed. Le Pommier, 2017
[28] Encore appelés New Conservationists ou éco-pragmatiques
[29] Emma Marris, Rambunctious Garden: saving nature in a post-wild world, 2011; pour cette auteur, l'exemple d'Hawaï est significatif car l'essentiel de la flore luxuriante de cette ile a été en fait importée
[30] Emma Marris propose de remplacer sa traduction footprint par handprint pour refléter cet état de fait
[31] Stories by Laura J.Martin, Scientific American, 2014
[32] Michael Schellenberger, An ecomodernist manifesto, 2015
[33] Pierre Desrochers & Joanna Szurmak (opus déjà cité)
[34] Steven Pinker (opus deja cité)
[35] 2018 Environmental Performance Index, YaleNews, january 2018
[36] 8 avril 2020
[37]  nous nous en tiendrons aux chiffres officiels, en les considérant comme des minorants probables de la réalité: SantéPublique 
[41] C'est à dire, hors Russie, Ukraine et Biélorussie plus fortement impactées
[42] Pour cette notion d'irradiation naturelle, on se reportera à notre article N°8 de septembre 2019
[43] A tout le moins par les idéologues de l'antinucléaire qui en constituent une fraction importante

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Singapore on the Thames…

…tel est le slogan de Boris-l’échevelé et consorts pour prédire l’avenir de la Grande Bretagne d’après Brexit – étonnant renversement de l’Histoire qui voit un confetti de l’ancien Empire Britannique, sur lequel le soleil ne se couchait jamais, devenir le modèle promis à l’ancien colonisateur…

Séparée en 1965 de la tout juste indépendante Fédération de Malaisie, cette enclave chinoise en Asie du Sud Est "qui manquait de tout et même d’eau potable (*)" est devenue sous la houlette de son premier Président Lee Kuan Yew l’un des plus riches pays du monde – le 6ème en terme de PIB par habitant – et le second, tout juste derrière la Chine, dans le dernier classement PISA pour l’excellence de son système éducatif mesurée par les performances d'un panel d'écoliers en lecture, maths et science.

La doctrine Lee? "La promotion d’une république autoritaire et méritocratique fondée sur un état interventionniste et social, gérée par une élite au service de l’intérêt général dans le cadre d’une économie de marché(*)". Le livre récent d’un chercheur canadien, The China model: political meritocracy and the limits of democracy montre comment le modèle singapourien – "démocratie à la base, expérimentation au milieu, méritocratie au sommet" – pourrait réconcilier démocratie à l’occidental et méritocratie : les dirigeants y sont sélectionnés par une élite éclairée selon la philosophie confucéenne prônant "les capacités intellectuelles, le sens social et la vertu".

Un exemple à méditer à l’heure où nos propres élites se voient démonétisées dans la rue, au sein des réseaux a-sociaux et par les media au profit d’une improbable démocratie participative dont nul n’est capable à ce jour de théoriser, et encore moins d’articuler, les modalités de fonctionnement.

(*) Chronique de Brice Couturier, France Culture, 18 mars 2019 ; voir aussi Lee Kuan Yew, The founding father of Singapore, TIME du 6 avril 2015

Le ridicule ne tue plus (suite)

Dans le déversement de la logorrhée post-féministe, une étape vient à nouveau d'être franchie par "l'historienne" Cléo Carastro qui déclare au sujet des hommes "transgenres"(*): c'est pour tout.e.s (sic) qu'il faut penser à la PMA…ces hommes seront des pères, même si l'un d'eux aura accouché, et ces femmes seront des mères même si l'une d'entre elles aura fourni des gamètes mâles (re-sic).

(à suivre: le concours continue)

(*) Le canard enchaîné, 25 septembre 2019

Et sur le même sujet…

Vu à la télé cet interview de Brigitte Fontaine durant laquelle notre punk anarchiste s'énervait sur la féminisation des mots de notre chère langue française. A son interlocuteur qui évoquait le sempiternel problème linguistique ainsi soulevé, Brigitte, avec son franc parler unique, de lui répliquer: "Je suis d'accord pour que tu me qualifies d'actrice, mais si tu me dis que je suis aussi écrivaine, je te casse la gueule!... Et pareil si par là tu sous-entends que je suis auteure [ou autrice]!

Ça fait du bien d'entendre ces propos de la part d'une créatrice par ailleurs féministe assumée…

Corona virus, mon amour…

Cher Corona,

Depuis que tu fais l'attention de tous les media, et l'objet de leur appétit coprophage, on ne parle quasiment plus des jaunes ou de la CGT, et l'actuel Maccarthisme féministe visant Polanski et consort semble passé au second plan de leur vigilance nationale…

Moins anecdotique, l'angoisse que tu suscites dans l'opinion publique permet de voir le retour sur nos écrans de la Communauté Scientifique, Communauté vers laquelle se tournent les espoirs de découverte d'un remède qui permettrait de te ramener au rang de simple rhume des foins…Cette communauté pourtant partie intégrante de ces élites contre lesquelles la Démocratie des Jobards ne manquait pas jusqu'alors de se déchainer sur ses réseaux a-sociaux habituels.

Bien cher Corona,

J'hésite à te souhaiter longue vie sachant bien que ce n'est pas là mon intérêt personnel, mais je voudrais tout de même te remercier pour avoir contribué à ramener (un peu) notre société vers la Raison qu'elle semblait avoir abandonné!

Le PFH vous avez dit?

Hubert Reeves, l'astrophysicien bien aimé des Panurge de tout bord, ne manque pas de rappeler son hostilité 'au nucléaire', au motif que, quelles que soient les précautions prises pour l'exploitation de cette énergie dans les centrales dont dépend notre approvisionnement électrique, il y aura toujours ce Putain de Facteur Humain à l'origine des catastrophes passées (Tchernobyl, Fukushima…) comme de celles à venir.

Notre cher Hubert semble donc ne pas faire confiance au Principe de Précaution, pourtant élevé au plus haut de notre Constitution républicaine, et mis en pratique dans l'électronucléaire comme dans les autres complexes technologiques nationaux qui mettent en jeu les activités à risques de notre société moderne.

Ainsi du maintien en conditions opérationnelles des enceintes de confinement des souches virales, conditions dont dépendent la mise au point des remèdes et vaccins qui permettront de lutter contre les épidémies à venir – ou déjà présentes comme la pandémie actuelle du COVID-19…ce secteur éminemment à risques serait il magiquement exonéré du PFH?

Mallala versus Greta

Qui se souvient de Mallala Yousafzai? Qui se souvient de cette écolière et de son combat, qui faillit lui coûter la vie, pour revendiquer le droit d'aller à l'école dans un Pakistan sous influence de l'obscurantisme Taliban? Le magazine Time, qui vient de consacrer un numéro spécial aux "100 femmes de l'année" distinguées au cours du siècle passé, rassemble ainsi dans un télescopage improbable le portrait de cette courageuse écolière et celui de Greta-les-couettes, et de l'obsession maladive de cette dernière à placer dans la grève de l'école l'espoir d'une génération déboussolée par la crise environnementale…

Mais dans le débat sur ce qu'il convient de faire pour assurer la pérennité de l'espèce humaine, ne voit on pas au travers de ces deux portraits le choix qu'il convient de faire, là encore, entre une éthique de la conviction et une éthique de la responsabilité?

Take care!

COVID-19 oblige, nous nous sentons tenus de terminer nos messages d'un "prenez soin de vous!", la traduction hexagonale du "take care!" que les anglo-saxons n'avaient pas attendu cette pandémie pour l'utiliser chaque fois qu'ils se quittent, par la parole ou par l'écrit…

Ainsi, et après le OK! définitivement adopté dans nos conversations de tous les jours, cette locution nous fait franchir un pas de plus vers le mode de comportement sociétal importé  d'outre atlantique…

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Guignol's Band



Les guignols de l'info sont morts…vive le Guignol's Band!










Vincent, François, Paul et les autres…

Un récent décret est censé raboter les avantages dont bénéficient les anciens premier-ministres. Toutefois ce décret précise que cela ne concerne pas ceux ayant cessé leur fonction avant sa parution. Continueront donc de jouir de leurs privilèges, entre autres gens du même monde,  Ballamou, l'Inéfafable, Alain-jupette, Le-bossu-du-poitou, Fions-nous-a-lui, Manuel-tango




L'ambassadrice débarquée

Enfin reconnue sa capacité de nuisance rémunérée à hauteur des notes de frais personnels qu'elle faisait passer pour imputables à sa fonction, Ségo-la-démago s'est vu débarquer par Jupiter-macron "pour manque du devoir de réserve" qu'elle se devait d'exercer dans sa fonction d'Ambassadrice des pôles. Son Ex n'a pas manqué de la plaindre devant les media en dénonçant l'inélégance d'icelui "qui aurait pu au moins la recevoir"…


Normal 1er se sent pousser des ailes

Non content de proposer un mandat présidentiel de 6 ans, ce même Ex voit dans son successeur à la tête du Parti Sectaire l'homme à abattre, auquel il reproche de participer à des réunions avec l'extrême gauche. Car pour Normal1er, cette dernière ne sera satisfaite qu'avec la fin du PS…Compte t'il sur cette perspicacité nouvelle pour augmenter ses chances de retour aux affaires en 2022?


La-peine en galère

En ces temps déjà lointains des vœux à la presse, Marine-la-peine avait avoué que les municipales seraient "une galère (sic)" pour son parti, tant les candidats accrédités R-haine étaient mauvais…elle a même ajouté qu'elle "n'irait pas soutenir [ses] maires sortants" de peur que ce ne soit contreproductif. Décidemment, la perspicacité semble de mieux en mieux partagée dans le monde politique.



Sa dernière saillie

Toujours à sa rancœur d'avoir été débarquée de sa sinécure polaire, Ségo-la-démago n'en finit plus de débiner Jupiter-macron. Ainsi a-t-elle proclamé récemment "…les Gilets jaunes, avec moi, ça ne durait pas 48 heures"! On avait pu juger de son efficacité lors de la gestion des Bonnets rouges et de sa suppression de l'écotaxe sur les poids lourds, compensée…par l'augmentation des taxes sur les carburants!



Bal des faux culs

Les opposants de tous bords n'ont pas manqué de pointer l'incohérence entre les exigences d'un confinement COVID-19 aussi étanche que possible et la convocation de millions d'électeurs qui se sont rendus en mairies pour le 1er tour des municipales. Ils semblent oublier leur intention première de dénoncer une manœuvre politique au cas où Jupiter-macron aurait pris la décision d'en reporter la date…


"Vous ne vous arrêtez jamais vous!"

On se souvient de cette apostrophe de Thierry Lhermitte dans le Diner de cons…elle pourrait s'appliquer à Ségo-la-démago qui vient de déclarer, suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire sur ses dépenses d'Ambassadrice des pôles: "…cette enquête du PNF n'est qu'une boulette de papier!" Cette boulette ne risque t'elle pas de sentir plus mauvais que les boules puantes que nos politiciens ont l'habitude de s'échanger?


Propos librement inspirés d'un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi

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