lundi 9 septembre 2019

08-Transition énergétique (suite)

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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE (suite)

 

Dans mon précédent article sur le sujet[1], j'ai montré que si l'on veut être sérieux sur l'abandon progressif des énergies fossiles, et compte tenu du poids de ces dernières dans notre mix énergétique actuel[2], il nous faudra maintenir un socle électronucléaire conséquent pendant encore plusieurs décennies.
A ce stade de la rédaction, il convient de réhabiliter l'électronucléaire auprès d'une opinion publique souffrant d'une emprise irrationnelle exercée ces dernières années par certaines ONG aux motivations plus que douteuses.
C'est de cette réhabilitation dont il est question ici.

Réhabiliter l'électronucléaire

Une urgence nationale 


Une remarque liminaire tout d'abord.

Après quelques 40 années durant lesquelles les Français ont été approvisionnés par une électricité pour 70% et plus d'origine nucléaire, il apparaît étonnant que l'on en soit encore à devoir réhabiliter l'électronucléaire auprès d'un public qui en largement bénéficié durant cette période et sans trop s'en plaindre…

Ce travail de réhabilitation sera effectué en quatre temps:
-        rappeler les fondamentaux quantitatifs ayant conduit les décideurs à faire le choix du nucléaire pour garantir un approvisionnement régulier en électricité
-        replacer les problèmes spécifiques du nucléaire dans une analyse raisonnée des risques encourus
-        identifier les causes de l'apparente vulnérabilité de la filière électronucléaire actuelle, et
-        montrer comment certaines ONG ont construit leur argumentation antinucléaire sur le mensonge et l'irrationnel

Retour sur les fondamentaux


La promesse d'une énergie nucléaire pratiquement inépuisable repose sur une équation à présent connue de tous:
E = mC2          (eq.1)

dans laquelle je rappelle que C désigne la vitesse de la lumière soit ~ 300 000 km/s. Et je laisserai au lecteur attentif le soin de vérifier que l'équivalent énergétique d'une masse (m) de 1 gramme de matière[3] est de l'ordre de 100 TéraJoules (TJ)[4] supérieure à l'énergie libérée par la seule bombe d'Hiroshima[5]…en d'autres termes, sur les quelques 20 kg d'uranium qu'emportait cette bombe, moins de 1 gramme fut totalement transformé en énergie.
Et la simple conversion en mégawatheures (MWh) montre qu'il faudrait mobiliser ~ 2500 tonnes de pétrole[6] pour produire la même énergie!

L'énergie nucléaire est donc une alternative de choix aux énergies fossiles tant sur le plan des quantités à extraire que des émissions de gaz à effet de serre (GES) à éviter:
-        quantités à extraire: les 58 réacteurs français en activité mobilisent de l'ordre de 9500 tonnes d'uranium par an[7], à comparer aux 107 millions de tonnes d'équivalent pétrole dont l'extraction et le transport sont ainsi évités comme le montre la mise à jour[8] pour 2018 de la  figure 1 déjà utilisée dans mon article précédent:


Bilan énergétique provisoire de la France en 2018 (fig.1)

-        émissions de GES: la figure 2, également extraite de mon précédent article, est sans appel: toutes choses égales par ailleurs[9]  la filière nucléaire émet 68 fois moins de GES que le charbon, 54 fois moins que le pétrole et 40 fois moins que le gaz



GES par KWh consommé (en grammes équivalents de CO2) (fig.2)

Les risques inhérents au nucléaire


"Le nucléaire n'est pas dangereux aussi longtemps qu'on a la certitude qu'il peut l'être"[10]!

Cette profession de foi faite, il convient de se prémunir contre les risques qui sont de deux ordres:
-        le risque d'un accident du type Tchernobyl ou Fukushima d'une part
-        celui posé par l'accumulation des déchets nucléaires d'autre part

·       le risque d'accident:

Le risque zéro n'existe pas.

Mais l'électronucléaire français, exploité par EDF et sous sa responsabilité, opère sous le contrôle permanent d'une autorité indépendante, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)[11] chargée de maitriser ce risque. En d'autres termes, l'ASN définit des objectifs de sécurité et vérifie que les solutions mises en œuvre par l'exploitant sont acceptables.

Dans ce but, l'ASN, qui rend compte directement au Parlement, prend des mesures coercitives "avec ou sans homologation gouvernementale"[12] à l'égard d’EDF[13] chaque fois que cette dernière est prise en défaut de précaution.
En particulier, l'ASN répertorie en routine – et publie sur son site – la totalité des incidents survenus sur les 19 centrales du parc selon le classement international INES[14] qui distingue 7 degrés de dangerosité, le niveau 7 correspondant à un accident de type Tchernobyl ou Fukushima.
A ce jour, et après 40 années de mise en œuvre de l'électronucléaire français, les incidents ou accidents ainsi répertoriés n'ont jamais dépassé le niveau 4 survenu deux fois en 1969 et 1980 sur la centrale de St Laurent des eaux[15] – un constat à mettre au crédit de tous les intervenants de cette filière: industrie, EDF, ASN.

Ce niveau 4 est défini comme "accident ayant des conséquences locales" caractérisé par "un rejet mineur de matières radioactives": les mesures à mettre en œuvre relèvent alors de la radioprotection, sous la responsabilité de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)[16].
L'IRSN assure notamment un rôle d'expertise technique – sur saisine de l'ASN – et en publie sur son site les résultats sous la forme "d'avis mensuels" à faire respecter par l'opérateur.

IRSN et radioprotection sont une excellente transition vers le second risque inhérent à l'électronucléaire.

·       les déchets nucléaires:

Rappelons d'abord l'origine de ces déchets, qui résultent de la fission[17], dans un réacteur d'un isotope particulier de l'uranium[18] selon l'équation 2:

Fission de l'uranium 235 → énergie + produits de fission          (eq.2)

A quelques exceptions près[19], ces produits de fission ne sont pas réutilisables et doivent être considérés comme des déchets, de surcroit radioactifs dans la plupart des cas.

Constat: il n'existe pas à ce jour de technologie permettant l'élimination de ces déchets. Mais "on les récupère, on sait les traiter et les stocker."[20]

A cet effet, la solution pour "vivre" avec ces déchets réside dans leur confinement de plus ou moins longue durée afin d'attendre que leur niveau de radioactivité tombe en deçà du seuil de notre exposition à la radioactivité "naturelle".

Là, j'ai conscience du caractère abscons de cette dernière phrase et je réserve l'encadré qui suit au néophyte; le lecteur qui n'a pas besoin de cet encadré pour me suivre pourra s'en dispenser la lecture!

Encadré

La radioactivité naturelle

Elle est présente dans la plupart des éléments de la croûte terrestre, certains éléments étant plus actifs que d'autres – tel le radon, gaz résultant de la désintégration naturelle de l'uranium présent dans les roches granitiques ou volcaniques[21]. De ce fait, n'est potentiellement dangereux qu'une exposition prolongée à ces éléments ou une exposition plus ou moins longue à des éléments artificiels de plus ou moins forte activité.

Dès lors, pour comparer les niveaux d'exposition, il convient de définir une unité de mesure de la quantité de rayonnement absorbée par un individu durant une période de temps donnée (par exemple l'heure, l'année…). Durant cette période, sera considérée comme négligeable une quantité de rayonnement absorbée inférieure à la quantité de rayonnement naturel que cet individu aurait reçu toutes choses égales par ailleurs.
En fait, les expérimentations en laboratoire sont à la base de la norme européenne qui fixe le seuil d'exposition "artificielle" à 10 fois le niveau "naturel" de radioactivité, sachant qu'il faut atteindre 10 000 fois ce dernier pour constater des effets biologiques sur l'individu exposé[22].

En France, la dose annuelle moyenne reçue par chaque individu est due pour ~ 65% à l'exposition naturelle (radon, rayonnements cosmiques, eau, aliments…) pour ~ 35% au médical (examens radiologiques…) et moins de 1% pour l'industrie électronucléaire, la recherche ou les essais militaires[23]

Le lecteur énervédes valeurs moyennes, ça ne veut rien dire car je ne suis pas un individu "moyen"!!
Réponse: si vous voulez connaître votre exposition individuelle compte tenu de vos paramètres de vie (lieu de résidence, habitudes alimentaires, examens médicaux…) l'IRSN met à votre disposition sur son site un outil interactif permettant ce calcul!

La décroissance naturelle de la radioactivité

Quelque soit l'élément considéré, sa radioactivité n'est pas constante: elle est caractérisée par sa Période (de temps[24]) au cours duquel son niveau d'activité diminue de moitié; il faut attendre 2 fois cette Période pour que ce niveau soit le quart du niveau initial, etc…en d'autres termes cette activité décroit avec le temps de façon exponentielle et voit son niveau divisé par 2n au bout de n fois cette Période.

Réaction du lecteur énervé: le niveau d'activité n'est donc jamais nul et la dangerosité de l'élément non plus!!
Réponse censée: cette dangerosité est négligeable dès lors que le niveau résiduel d'activité devient inférieur au niveau "naturel", ou 10 fois ce niveau si l'on se réfère à la norme européenne définie plus haut.

Remarque: cette décroissance exponentielle "d'activité" est une loi courante en physique: ainsi d'un radiateur que l'on vient de "couper" et qui cesse d'être "chaud" dès lors que sa température – qui suit cette loi exponentielle – devient égale à la température ambiante.



La durée de confinement de ces déchets sera fonction de leur Période radioactive telle que définie dans l'encadré. Deux cas sont à considérer:
-        les déchets de Période "courte": (inférieure à trente années): le stockage de ces déchets – préalablement conditionnés de façon à permettre leur manipulation – est d'ors et déjà effectué en routine et n'a présenté à ce jour aucune difficulté particulière[25]
-        les déchets de Période plus longue: ils font l'objet d'un projet d'enfouissement à grande profondeur, seule solution envisageable à l'heure actuelle[26]


Ø    Le projet CIGEO (Centre industriel de stockage géologique)[27]

Ce projet d'enfouissement profond de Bure (Hte Marne) concernera de l'ordre de 10 000 m3 de déchets à Haute Activité (déchets HA) et longue Période produits par l'ensemble du parc électronucléaire sur sa durée de vie totale[28]. Ce projet est conduit par l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion à long terme des déchets radioactifs[29]) avec un principe fondamental:

L'enfouissement doit permettre la réversibilité des opérations de stockage pour une période minimale de 100 ans. Cette période ouverte afin de laisser à la Recherche l'opportunité de trouver de nouvelles solutions permettant le recyclage et/ou l'élimination de ces déchets.

L'avancement actuel du projet prévoit en conséquence le calendrier suivant:
·       2019: fin de la phase de validation sur site[30] des hypothèses de travail et autorisation du Parlement pour démarrer la phase industrielle
·       2030: fin des installations pilotes et début proprement dit du stockage
·       2140: fin du stockage et scellement définitif des accès si la réversibilité évoquée n'a pu être mise à profit dans l'intervalle

Noter que ce calendrier "nominal" pourrait encore évoluer à partir de 2019, année charnière puisque le débat public sur la gestion des déchets du nucléaire a été lancé le 17 avril dernier. Géré par la Commission Nationale du Débat Public[31], le Plan National de Gestion des Matériels et des Déchets Radioactifs (PNGMDR) fera l'objet d'un certain nombre de débats au cours desquels le public est invité à donner son avis: on ne peut donc reprocher au projet CIGEO, évidemment concerné par le PNGMDR d'être opaque[32]!

Ø    Au-delà de l'enfouissement géologique: quelles solutions pour le futur?

Le projet CIGEO peut laisser un goût de "pis aller" mais:
-        on n'a pas le choix: il faut faire quelque chose avec ces déchets[33]
-        toutes les précautions possibles à prendre le sont[34]

En d'autres termes, comment mettre à profit les 100 ans de délai que l'on s'accorde avant de sceller définitivement les accès au site de Bure?

Deux directions de recherche sont explorées visant à raccourcir la Période radioactive des déchets: à partir du moment où l'on n'a plus affaire qu'à des déchets de Période courte, telle que définie ci dessus, on est ramené au problème déjà résolu de leur confinement temporaire sécurisé.

La première voie vise la "combustion"[35] des déchets dans les centrales dites de 4ème génération[36]. Pour le moment cette filière suppose encore la solution de nombreux problèmes technologiques, ce qui justifie les réserves actuelles formulées à son égard par l'IRSN[37]. En parler plus avant dépasserait le cadre de ce document.

Une autre voie de recherche nouvelle a été récemment formulée par le prix Nobel de Physique 2018 Gérard Mourou. Ce dernier, récompensé pour ses travaux sur les faisceaux laser ultra-puissants estime que, avec cette technique, "on pourrait réduire la [Période] radioactive [des déchets nucléaires] d'un million d'années à seulement 30 minutes"[38]
Avec les précautions d'usage habituelles, et sur la base d'un projet lancé sur ce thème en collaboration avec le CEA, ce physicien estime que les premiers résultats pourraient intervenir "sous 10 ou 15 ans".

Cela peut sembler une éternité au lecteur énervé; mais que pèse ce délai au regard du "moratoire" de 100 ans posé sur la fermeture définitive du site de Bure?

Les apparentes vulnérabilités de la filière actuelle


Elles tiennent à la situation de la filière EPR, aux problèmes posés par le vieillissement des centrales et par leur démantèlement, trois aspects qui tendent à décrédibiliser l'électronucléaire aux yeux de l'opinion publique en France.

·       La filière EPR:

La mise en exploitation récente des EPR chinois de Taishan a prouvé la viabilité du concept de ces réacteurs de 3ème génération[39].

Dès lors, comment expliquer les retards de mise en service de l'EPR de Flamanville, de nature à "avoir la peau" de l'électronucléaire français[40]?

Dans un contexte général de désindustrialisation de la France[41], il ne faut pas s'étonner de ne plus disposer des compétences requises pour "refaire les 8 soudures" que l'ASN, à l'issue de son dernier audit[42], a enjoint au maître d'œuvre EDF en préalable à toute mise en service de ce réacteur. Cette compétence perdue s'explique également du fait que de 1991, date de début de chantier du dernier réacteur de seconde génération[43] à 2007 date de début des travaux sur l'EPR de Flamanville, la France n'a construit aucun nouveau réacteur durant cette période de presque 17 ans.

J'y ajouterai un constat personnel: celui que cette période calendaire coïncide – avec un décalage dans le temps de 5 années – avec celle durant laquelle le relatif bas prix du baril a permis à la facture énergétique française de rester en deçà de 20 milliards d'euros contre plus de 45 milliards en 2018 (cf.fig3)[44]:


La facture énergétique de la France (fig.3)
(la courbe supérieure montre la contribution du seul pétrole brut)

Les gouvernements qui se sont succédés durant cette période se seraient ils satisfaits à bon compte de n'avoir pas à affronter une opinion publique, travaillée par la propagande antinucléaire, mais pas encore consciente, à l'époque, du danger posé par les GES?

La question mérite d'être posée.

Une dernière remarque à l'intention du lecteur énervé qui doute encore de l'autorité exercée par l'ASN: les reports à répétition de mise en service de l'EPR de Flamanville, imposés en dépit de la volonté de l'opérateur EDF d'accélérer cette mise en service, sont une preuve suffisamment probante du pouvoir de ce gardien de la sureté nucléaire…

·       Le vieillissement des réacteurs actuels:

Les idéologues de l'antinucléaire ont beau jeu de rappeler que les ¾ des 58 réacteurs en activité ont plus de quarante années d'activité[45] et qu'on ne saurait prolonger leur vie sans mettre en question les normes de sécurité actuelles.

Là encore, on ne peut que regretter l'interruption durant 17 ans de mise en chantier de nouvelles centrales, à l'exception…de l'EPR qui devait remplacer les 2 réacteurs de Fessenheim, raccordés au réseau en 1977.

Vieillissement des centrales et mise en service tardive de l'EPR sont donc deux aspects d'un seul et même problème. Dès lors, et si l'on veut éviter des pénuries de courant dans un proche avenir[46], on est bien obligé d'étudier les conditions permettant de prolonger la vie des centrales actuelles sans avoir à compromettre leur sécurité. C'est précisément une des tâches attribuées actuellement à l'opérateur sous la vigilance, là encore, de l'ASN[47].

·       Le démantèlement des centrales arrêtées:

Pour la doxa antinucléaire, le démantèlement des réacteurs appelés à être arrêtés est un problème "insoluble" ou à tout le moins exigeant un niveau de financement susceptible de remettre en cause la compétitivité économique de l'électronucléaire français.

C'est oublier que des opérations de décontamination et démantèlement (D&D) d'anciens réacteurs sont effectuées déjà de longue date[48] à l'instar de celles réalisées sur Superphénix à Creys-Malville, lesquelles continuent de faire l'objet d'une couverture médiatique conséquente[49].

Signalons aussi les opérations D&D menées sur les tout premiers réacteurs graphite-gaz érigés à Avoine près de Chinon: la sphère de confinement entièrement passivée qui demeure en place peut se visiter comme un exemple de l'état de l'art en la matière[50]. On pourra arguer que cette sphère constitue une "friche industrielle" appelée à perdurer car coûteuse à déconstruire; mais demande t'on aux industriels concernés de démonter complètement les friches des houillères (avec leurs terrils) ou celles de la sidérurgie?

Acceptons, dans une mesure raisonnable, que les friches industrielles une fois passivées soient la rançon du progrès matériel apporté par l'industrialisation.

Quant au bilan financier de l'ensemble des opérations D&D à envisager, il fera l'objet de la 3ème partie de notre étude, en tant que partie intégrante du coût de la transition énergétique à effectuer.

Petit voyage au sein de la doxa antinucléaire


Il est temps à présent d'évoquer ce qu'il faut bien qualifier d'idéologie antinucléaire[51].

Commençons par un petit florilège des mensonges distillés par certaines ONG.

Ø    la pollution radioactive par les centrales nucléaires:
Avec n'importe quel navigateur internet, tapez les mots-clés  "image" et "sortir du nucléaire"; vous obtiendrez dans les premiers résultats la figure suivante:


Image symbole du slogan Sortir du nucléaire (fig.4)

On y voit que le symbole retenu pour identifier le "danger nucléaire" n'est rien d'autre qu'une tour de réfrigération atmosphérique, un élément non nucléaire utilisé dans certaines centrales pour condenser la vapeur d'eau du circuit secondaire[52] non radioactif de génération électrique…de façon plus générale ces réfrigérants atmosphériques sont présents dans toute centrale calogène, nucléaire ou non, ne disposant pas de la proximité d'une source d'eau froide abondante pour condenser la vapeur d'eau sortant des turbines de génération électrique[53].

Noter également sur la figure que la "fumée" sortant de ces tours est mise en noir – message subliminal: les centrales polluent l'atmosphère – alors qu'il ne s'agit que de vapeur d'eau blanche[54] et inoffensive!

Ø    Le danger d'explosion du type Tchernobyl:
Il circule abondamment sur le Web l'image suivante:


Image "destruction d'une centrale nucléaire" (fig.5)

On y voit que sous son appellation générique anxiogène, il ne s'agit là encore que d'un réfrigérant atmosphérique en train de se disloquer, résultat, selon toute vraisemblance, d'un démantèlement par explosif comme on voit le faire régulièrement des "barres de béton" ayant fait leur temps…et là encore rien de nucléaire, mais il faut imaginer l'effet de telles images sur des esprits faibles ou dénués de rationalité.

Ø    Les dangers de la "bombe terroriste":
Au cours d'une récente émission sur Arte consacrée à la sécurité du nucléaire[55], l'attention du public était attirée sur "la facilité de produire une bombe atomique à partir d'une certaine quantité d'uranium enrichi" préalablement détournée par des réseaux terroristes…

Rien n'est plus faux.

Parmi les recherches les plus pointues menées dans le cadre du projet Manhattan d'élaboration de la première bombe A, figurait la mise au point du "détonateur" permettant le rapprochement suffisamment instantané des éléments de la masse critique d'uranium pour amorcer la réaction nucléaire. Et la famille des Kim qui se sont succédés à la tête de la Corée du nord ont dû compter le temps qu'il fallait pour passer de la seule possession de cette masse critique d'uranium à la réussite expérimentale d'une bombe "efficace"[56]!

Plus à la portée des terroristes serait la "bombe sale", constituée d'un explosif traditionnel venant disperser des radioéléments détournés de leur finalité première. Mais en dépit des relatives quantités de radioéléments "égarés" par la filière de radio médecine, aucun de ce genre d'engin, dont la manipulation ne serait pas sans danger, n'a encore vu le jour…

Ø    Le laxisme des accès aux déchets:
Certaines ONG se sont fait une spécialité d'escalader les grilles des centrales pour "démontrer que n'importe quel terroriste pouvait accéder à tout moment" si ce n'est au cœur des centrales (trop bien sécurisées) tout au moins aux piscines où sont entreposés provisoirement les éléments combustibles usés.

Il faut plutôt y voir la maitrise avec la quelle les équipes de sécurité veillant sur ces sites savent gérer ce type d'intrusion en sachant discerner des individus se contentant de manifester leur idéologie – et bien au fait des limites à ne pas dépasser dans ces manifestations – et d'authentiques terroristes qui seraient, eux, la cible immédiate d'armes létales!

Ø    Le nucléaire, "une énergie fossile":
J'ai rappelé dans mon précédent article la définition de ces énergies fossiles[57] qui ne sauraient de ce fait inclure l'électronucléaire. Cette évidence n'a pourtant pas empêché certains journaleux[58] de faire cet amalgame, entretenant par là le flou dans la conscience publique selon le parfait syllogisme: "il faut se débarrasser des énergies fossiles, le nucléaire est une énergie fossile donc il faut se débarrasser du nucléaire"…

Ce flou est encore accentué par le discours politique récent qui rassemble au sein de la même loi "Energie & Climat" la lutte contre les GES et la décroissance du nucléaire dans le mix énergétique[59]; et les media, du fait de leur incompétence habituelle, se sont bien gardés de signaler le contre sens flagrant qui peut en résulter pour un citoyen non averti!

A ce stade de la rédaction, il est pertinent de se poser la question: pourquoi de tels mensonges?

L'incompétence de ceux qui les prononce? La recherche de notoriété par des individus insatisfaits de leur position sociale? Une désinformation visant à déstabiliser une société trop énergie dépendante? Une contre offensive du lobby de l'éolien ou du photovoltaïque voire du lobby des énergies fossiles?

Ø    Le discours antinucléaire, de certaines ONG:

La place manque ici pour passer en revue l'argumentation de la multitude d'ONG et des sites Internet associés qui ont fleuri sur ce fond de commerce.

Mais à partir du site over-blog.com, sorte de répertoire des blogs partageant un thème donné, on arrive très vite, et à titre d'exemple, sur le site Resistance Verte dont le profil avoué (et annoncé en toutes lettres) est "l'écologie libertaire"[60]…au reste, la liste des pages proposées, à coté de celle du nucléaire, est édifiante sur les sujets "traités": 5G danger, biodiversité et OGM, Stop Linky, Zones à défendre, etc…
On l'a compris, sous prétexte d'une prétendue chasse aux Infox émanant du lobby de l'électronucléaire[61], ce site s'emploie à relayer tout ce qui de prêt ou de loin peut nourrir son idéologie politique.

La page nucléaire en elle-même est une compilation de pages en provenance d'autres sites qui n'ont en commun que leur idéologie antinucléaire.

Ainsi de l'autoproclamé Observatoire du Nucléaire qui se fait l'écho de tout ce qui peut développer et amplifier la peur du nucléaire[62]. Son Directeur – et unique contributeur – se range ainsi sous la qualité "d'activiste", c'est à dire que l'essentiel de sa démarche est de participer à toute initiative tendant à discréditer le nucléaire civil, parfois avec un tel degré de radicalité que même le réseau Sortir du nucléaire, dont il fut un temps administrateur, a jugé bon de le rayer de ses effectifs[63]

On ne peut dénier à cet individu  un certain sens de la communication politique étant entre autres l'auteur du terme Tchernoblaye destiné à mettre en équivalence la catastrophe de Tchernobyl et l'incident consécutif à la tempête de 1999 ayant affecté la centrale du Blayais et cependant classé à l'époque par l'ASN, comme "Incident de niveau 2, sans conséquences réelles" avérées sur la sureté des biens et des personnes[64]. Ce discours est bien entendu agrémenté de l'usage à répétition de la figure anxiogène rapportée plus haut: nul doute que pour un lecteur non averti ce discours puisse avoir l'effet recherché c'est-à-dire la peur!

De même, il prend soin de coller à l'actualité du sujet faisant en particulier ses choux gras des retards à répétition de la mise en service de l'EPR français. Actualité toujours quand, évoquant la proposition de Gérard Mourou décrite plus haut, il lui décerne immédiatement le titre de "prix Nobel des blagues"…mais il faut bien ravaler la grandeur qui insulte quelqu'un qui aligne un DEA de Sociologie pour tout bagage scientifique!

Enfin, cet individu qui a milité à la Ligue Communiste Révolutionnaire[65] dont il a copié le style avec des formules comme "l'industrie nucléaire moribonde" – qui compte tout de même en France 2600 entreprises totalisant 220 000 emplois[66], "les milliers de pièces défectueuses [affectant] l'EPR" – au regard des 8 soudures à reprendre comme vu plus haut[67], ou "il n'y aura jamais de solution pour les déchets [radioactifs]" – sans même évoquer le projet CIGEO, etc…cet individu n'hésite pas à se faire le relais de fausses informations véhiculées par certains journaleux[68] pour contribuer à la campagne de refus du déploiement du compteur Linky…

Ø    Le cas de Green-pisse:
Cette mère de tous les bataillons de l'antinucléaire a bâti sa notoriété sur ce thème depuis 1971, date de ses premières actions visant à structurer des mouvements à l'idéologie confuse, et ce, afin d'attirer l'intérêt des media[69]. Pourtant, ces media auraient dû être attentifs à la démission de Patrick Moore, co-fondateur de cette ONG et qui s'en est détaché 15 ans plus tard pour des motifs explicités au cours d'une interview accordée au magasine Newsweek[70]:

"…j'ai quitté Greenpeace [car] je pouvais me rendre compte que mes codirecteurs, dont aucun n'avait de formation scientifique, commençaient à s'occuper de questions…pour lesquelles il n'avaient aucune expérience et qu'ils étaient en train de mener l'organisation vers ce que j'appelle 'le populisme environnemental' qui utilise le sensationnalisme, la désinformation, les tactiques de peur, etc…afin de faire réagir le public de façon émotionnelle plus que de façon raisonnée".

Ça se passe de commentaire.

Ø    Un étonnant discours de l'ADEME:
Ce très officiel organisme chargé de promouvoir "la transition écologique et énergétique…plus sobre en carbone, avec un impact soutenable sur l'environnement[71]" n'est certainement pas à mettre sur le même plan que les ONG antinucléaires. Cependant une récente étude[72] de cette agence portant sur les scénarios possibles du "mix-électrique" pour la période 2020-2060 utilise d'étonnants biais économiques en défaveur du nucléaire au regard des seuls éolien et photovoltaïque. La conclusion en est que "le nucléaire existant n'est pas assez cher et qu'il faut faire monter…la facture d'électricité pour que les énergies renouvelables n'aient plus besoin de soutien public[73]" ce qui est tout de même un comble![74]

Ø    Et l'Allemagne dans tout ça?

Le lecteur énervé: oui, et l'Allemagne? Elle a certainement de bonnes raisons pour avoir décidé de sortir du nucléaire??
Réponse: c'est une décision purement politique prise par Angela Merkel pour sauvegarder sa coalition au pouvoir en y faisant rentrer les "verts"[75]; au plan technique, et si l'Allemagne a développé un parc éolien-solaire de quelques 105 GW installés, ce parc ne produit que 140 TWh contre 400 TWh fournis par les 63 GW installés de l'électronucléaire français[76]; pour combler la différence avec ses besoins ce pays continue de recourir aux centrales à charbon, une part majeure des quelques 80 GW installés de centrales à énergies fossiles[77]… Ce pays contribue ainsi de façon significative à l'augmentation des rejets de GES au plan européen[78]. De ce fait, sa sortie totale du charbon affichée pour 2038 pose davantage de questions qu'elle n'en résout[79]

Le lecteur incrédule consultera avec profit le site www.electricitymap.org qui compile en temps réel les émissions GES correspondant aux productions électriques de chaque pays. "A l'heure où je mets sous presse", la France émet ainsi 66g de GES par KWh contre 301g pour l'Allemagne[80] ….ce site donne également le détail des sources d'énergies utilisées, le pourcentage de leur contribution à la production totale d'électricité de ces pays ainsi que les flux import/export d'électricité avec les pays riverains.

Conclusions de la 1ère partie de l'étude


En complément des conclusions provisoires tirées de notre premier article sur le sujet[81], on vient de voir comment:
-        l'électronucléaire, durant 40 ans de fonctionnement assuré par EDF sous la vigilance de l'ASN, et sans incident majeur de ce fait, a permis d'approvisionner la France en électricité dé-carbonée, contribuant à une moindre émission de GES au regard de celle des autre pays développés[82]; de façon plus précise, La France est actuellement l’un des rares pays à déjà faire mieux que les recommandations du GIEC (80% d’électricité bas carbone[83])
-        l'aléa technique constitué par l'accumulation des déchets à longue période radioactive est pris en charge du mieux possible par le projet CIGEO d'enfouissement à grande profondeur, lequel, du fait de sa réversibilité centennale, laisse la porte ouverte à la recherche de futures solutions de destruction de ces déchets
-        la rigueur avec laquelle les acteurs identifiés de la filière contribuent à sa mise en œuvre fait contraste avec le flou de l'idéologie antinucléaire développée par certaines ONG, et qui n'a d'égal que l'incompétence technique de ceux qui la professent
-        leur désinformation systématique, leur discours anxiogène essentiellement basé sur la peur irraisonnée que cette technologie – dont le péché originel est l’invention de la bombe A – est à destination d'un public dont ils recherchent l'adhésion en vue d'autres objectifs politiques plus ou moins affichés
-        l'apparente vulnérabilité actuelle de cette filière, exemplifiée par le défaut des compétences requises pour achever le chantier EPR, est le résultat d'une absence, durant deux décennies, de mise en chantier des centrales qu'une anticipation réaliste du coût croissant des énergies fossiles aurait dû logiquement faire entreprendre
-        ces mises en chantier auraient également permis d'entamer le remplacement progressif des réacteurs ayant atteint les 40 années de vie contractuelle; cependant, les conditions d'utilisation ont fait apparaître des marges techniques autorisant une extension de cette vie moyennant le programme de grand carénage actuellement à l'étude[84]
-        en d'autres termes, et par carence politique, on n'a pas fait assez d'électronucléaire durant les 20 années précédant le démarrage du chantier EPR

Et tout le reste n'est que littérature

Et après cette première partie?


Dans une 2ème partie de l'étude on verra comment l'électronucléaire peut contribuer à l'indépendance énergétique de la France, cette indépendance qui s'est légèrement améliorée en 2018 du fait d'un accroissement simultané des parts de l'électronucléaire et de l'hydraulique dans le mix énergétique[85].

Une 3ème partie, enfin, analysera les conditions pouvant assurer la viabilité économique à long terme d'une filière appelée à continuer de jouer son rôle au sein d'une transition énergétique destinée à sortir progressivement des énergies fossiles, une condition nécessaire à la réduction significative des émissions de GES[86].

Notes et références



[1] Cf. article N°7 du 5 février 2019
[2] 55% du total des énergies consommées en 2018; Bilan énergétique de la France en 2018 -  données provisoires, https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-energetique-de-la-france-en-2018-donnees-provisoires?rubrique=19&dossier=170, avril 2019
[3] Et quelle que soit cette matière
[4] Rappelons que 1 TJ = mille milliards de Joules comme aurait pu s'exclamer le capitaine Haddock!
[5] "Puissances des armes nucléaires", WikipédiA, 15 novembre 2018
[6] Rappelons que 1 tonne d'équivalent pétrole (tep) = 11,63 MWh et 1 MWh = 3600 MJ
[8] Bilan énergétique de la France en 2018 -  données provisoires (Ref. déjà citée)
[9] En intégrant notamment le bilan extraction-transports-infrastructures de chaque filière; pour l'électronucléaire, ce dernier bilan représente 100%  de ses émissions de GES
[10] Bernard Bigot, ancien Haut commissaire à l'énergie atomique, A&M magazine, avril 2011
[12] "Autorité de sureté nucléaire", WikipédiA, 3 décembre 2018
[13] Et au-delà, de tout opérateur de matériel à rayonnements radio ionisant (médecine nucléaire…)
[14] International Nuclear & Radiological Event Scale sur https://www.asn.fr/: classement des incidents répertoriés, au plan mondial, par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA)
[15] dernière centrale de la filière graphite-gaz, arrêtée en 1992 et en cours de démantèlement
[16] https://www.irsn.fr/FR/Pages/Home.aspx; établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) fonctionnant sous la tutelle conjointe des ministères de la Défense, de l’Environnement, de l’Industrie, de la Recherche et de la Santé et du travail.
[17] Ni carbone, ni oxygène n'interviennent dans cette équation: par principe la fission de l'U235 ne produit pas de gaz carbonique
[18] Filière retenue de façon quasiment universelle même s'il existe d'autres types de fissions possibles: http://www.laradioactivite.com/site/pages/Combustible_Nucleaire_Use.htm
[19] Par exemple le plutonium, en mélange avec l'uranium dans le MOX, "combustible" utilisé dans les réacteurs qualifiés pour cet usage
[20] Francis Sorin: "Déchets nucléaires, où est le problème?", 2015, EDP Sciences
[22] "Extraction de l'Uranium", WikipédiA, 26 septembre 2018
[23] "Exposition de la population française aux rayonnements ionisants", étude IRSN 2015/00001
[24] Je mets P en majuscule pour marquer qu'il s'agit ici d'une période de temps spécifique à l'élément considéré
[25] Hormis la nécessaire protection pour sureté des accès aux sites de stockage
[26] Consensus international sur le sujet: Suède et Finlande conduisent des expérimentations semblables
[27] Conférence ANDRA du 7 juin 2018, Groupement régional A&M de StNazaire
[28] Activité et Période sont les 2 entrées d'un tableau complet des situations possibles, mais dont la représentation ici n'est pas indispensable à la compréhension de la problématique: https://www.andra.fr/les-dechets-radioactifs/tout-comprendre-sur-la-radioactivite/classification
[30] Commencée en 1991
[32] Davantage de détails dans le livre de Francis Sorin: "Déchets nucléaires, où est le problème?"(ref. déjà citée)
[33] Dont 30% du volume total sont déjà produits à ce jour
[34] En particulier le choix de la Région d'enfouissement qui présente une couche géologique "parfaitement stable" sur quelques 150 millions d'années, à la profondeur moyenne de 490m
[35] Le lecteur me pardonnera ce raccourci en lieu et place du techniquement correct "transmutation" dont l'explication aurait nécessité un assez long développement…
[36] Filière dite "à neutrons rapides", la 3ème génération étant celle de la filière de l'EPR (Evolutionary Power Reactor) qui intègre les retours d'expérience de Tchernobyl
[39] Mises en service du 1er réacteur en décembre 2018 et du 2ème réacteur en septembre 2019
[40] Emission "Du grain à moudre", France Culture, 1er juillet 2019
[41] En particulier le recours à Japan Steel Works pour la fourniture de pièces forgées de grande taille que Creusot Forge s'est révélé incapable de fournir…
[43] "Liste des réacteurs nucléaires en France", WikipédiA, 30 juillet 2019
[44]Bilan énergétique de la France en 2018 (réf. déjà citée) 
[45] Le "1er béton" date des années 70 pour 52 d'entre eux
[46] Ou y obvier par un recours accru aux énergies fossiles…
[51] Par opposition, "on ne fait pas du nucléaire par idéologie mais par nécessité", Bernard Bigot, déjà cité
[52] Circuit secondaire décrit dans mon article précédent de février 2019
[53] Il est ironique de remarquer que la centrale de Fessenheim, cible N°1 des écolos-jobards, est dépourvue de réfrigérant atmosphérique car profitant de la proximité du Rhin comme source abondante d'eau froide!
[54] Cette couleur, également fonction des conditions météo locales, peut virer au gris voire au noir, de même qu'un nuage peut passer du blanc ("beau temps") au noir ("orage") sans pour autant devenir polluant!
[55] ARTE Thema, émission du 5 décembre 2016
[56] Le 1er essai (2006) a été qualifié de "long feu"; il faudra attendre 2013 pour que l'engin testé atteigne la puissance du "pétard d'Hiroshima" (~ 15kt de TNT)
[57] Energies fossiles: "matériaux combustibles formés dans les roches par transformation de végétaux fossiles", cf. Le Robert; seuls des hydrocarbonates peuvent fournir par combustion des GES (cf.mon article de février 2019)
[58] Dont un éditorialiste intervenant en matinale de France Inter; cf. mon article de 2016 sur les journaleux
[59] "Projet de loi relatif à l’énergie et au climat", 29 avril 2019
[61] Sans doute pour se donner plus d'authenticité, ce site éprouve le besoin d'utiliser le terme fake news propulsé à "la une" des actualités par l'ineffable Donald-trompe
[63] "Stéphane Lhomme", WikipédiA, 15 juin 2019
[64] "Inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999", WikipédiA, 18 juillet 2019
[65] Article WikipédiA déjà cité
[66] Jean-Pierre Pervès, Conférence du 18 avril 2019 aux membres du GR21 (Groupe de Réflexion sur l'énergie et l'environnement au XXIème siècle)
[67] Article Ouest-France déjà cité
[68] En l'occurrence la mort d'un usager dans un incendie attribué à un compteur Linky…situé à l'extérieur du logement où cet incendie s'était déclaré! (WikipédiA déjà cité)
[69] "Les enjeux du nucléaire civil", émission Culture Monde, France Culture, 25 mars 2014
[70] Interview réalisé par l'éditorialiste Fareed Zakaria, Newsweek 1986
[71] Contrat d'objectifs 2016-2019 de l'ADEME
[72] "Trajectoires d'évolution du mix électrique 2020-2060: cahier d'hypothèses", ADEME, décembre 2018
[73] "Pour l'ADEME, le nucléaire existant n'est pas assez cher, donc il ne faut pas le conserver trop longtemps": https://www.sauvonsleclimat.org/fr/
[74] Le coût final de la transition énergétique sera traité en détail en 3ème partie de notre étude.
[75] "Le tour du monde des idées", Brice Couturier, France Culture, 6 décembre 2018
[76] Chronique de Laurent Alexandre, L'Express, 19 septembre 2018
[77] Conférence du GR21 du 18 avril 2019 (ref. déjà citée)
[79] "La transition écologique", émission Culture Monde, France Culture, 11 septembre 2018
[80] Plus précisément ces chiffres expriment des "grammes équivalents de CO2" par KWh produit
[81] Article N°7 du 5 février 2019
[82] "Le meilleur élève du G20", article Ouest-France déjà cité
[83] Cf. site www.electricitymap.org déjà cité
[85] +3,7% et +27% respectivement: Bilan énergétique de la France en 2018 (réf. déjà citée)
[86] Cf audition de la Commission Parlementaire sur le sujet https://www.youtube.com/watch?v=Hr9VlAM71O0)

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Snippets


La suédoise est nue!

Vous avez été impressionnés par son air farouche, déterminé, comme une colère contenue face à une humanité inconsciente de la débâcle climatique à venir… en fait, ce que vous preniez pour l'expression d'une clairvoyance pénétrée de sa vérité n'est que le syndrome clinique de sa maladie: l'autisme de Asperger, dont les manifestations chez le sujet qui en souffre sont "le manque d'empathie et de sens de l'humour…la gestuelle pauvre, les préoccupations égocentriques, le discours naïf, répétitif et hypnotique"(*).

L'attitude scandaleuse des parents de Greta Thunberg – car c'est bien d'elle qu'il s'agit – qui n'hésitent pas à exploiter la fragilité psychologique de leur fille pour faire avancer leurs propres convictions écolo-centrées, n'a d'égale que leur bêtise, sa mère ayant même suggéré que "Greta voit le Co2"!(**) Cette étonnante faculté qui lui est prêtée a inspiré l'équipe de Désintox pour en faire l'image en miroir de l'enfant qui était le seul à s'apercevoir que l'Empereur était nu dans le fameux conte d'Andersen. Ce conte, qui devrait être rappelé à l'attention des foules de Panurge emboitant le pas de celle qu'elles sont persuadées voir habillée d'une vérité messianique…

(*) "La réussite marketing de la décennie", chronique de Laurent Alexandre, l'Express, 3 avril 2019

(**) Chronique Désintox d'une émission '28minutes' récente sur ARTE



Je sèche donc je suis

Premier effet, en attendant de ce panurgisme: ces lycéens qui prennent l'habitude de sécher les cours du vendredi, persuadés qu'ils sont de contribuer ainsi à "sauver la planète(*)"…

Pourtant quel plus mauvais service à leur rendre que de les encourager dans cette attitude?

Combattre le changement climatique, trouver les solutions permettant à la biosphère de s'y adapter, exigera non pas moins mais davantage de recherche scientifique, davantage d'innovations technologiques.

En détournant de futurs adultes de cette quête de savoir, l'effet Greta plante un clou de plus dans le cercueil d'un système éducatif en décomposition avancée.
(*) sur l'interprétation de cette curieuse expression, voir mon Snippet de mars 2016 sur le sujet

Décharge sexuelle
La nouvelle loi suédoise du "consentement explicite à tout acte sexuel" impose quasiment à tout amoureux d'obtenir de sa ou son partenaire un document prouvant son assentiment avant tout passage à l'acte, en absence de quoi tout rapport charnel pourrait être requalifié en viol.
Nul doute que les thuriféraires de la vie sociale "comme en Suède" ne voient en cette loi un progrès décisif dans la façon d'exprimer ses sentiments à son/sa partenaire sexuelle.
Mais où est donc passé le "jouissez sans entrave" de mai 68?
Mais où sont les neiges d'antan?

Des pierres et des hommes
Le récent incendie qui a ravagé la toiture de Notre-Dame de Paris a relancé la polémique sur ce qu'il convient de protéger d'abord: les pierres ou les hommes?
Durant ce drame, certains se sont émus de voir avec quelle rapidité des promesses de dons affluaient pour réparer les pierres alors qu'il est si difficile de financer les programmes destinés à réparer les hommes.
Mais il est enfin temps de distinguer les communautés qui ont élevé des pierres de celles qui n'ont laissé que des ruines. Ainsi, et toutes proportions gardées, les Communards qui ont brulé les Tuileries(*) – et tenté de faire de même de Notre-Dame – ne sont guère différents des modernes destructeurs de Palmyre ou Mossoul: ils appartiennent à la même race de vandales iconoclastes.
(*)"…cette démolition des Tuileries…dont rougirait un vandale ivre, ce serait un acte de trahison" (propos prémonitoire de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris, livre III)

Fier d'être con
Ils refusent le qualificatif de représentant, ils ne veulent être ni leader ni délégué encore moins porte parole d'une foule aux revendications confuses…Pourtant, sur leurs réseaux a-sociaux préférés ils appellent toujours leurs followers à descendre dans la rue avec des mots d'ordre extraits de la dernière rumeur agrégeante…
Ils me donnent envie, comme feu Pierre Desproges, "…de claquer ces têtes à claques devant l'irréelle sérénité de la nullité intello-culturelle qui les nimbe. Et s'ils n'étaient que nuls, incultes et creux, par la grâce d'un quart de siècle de crétinisme marxiste scolaire, renforcé par autant de diarrhéiques démissions parentales, passe encore. Mais le pire est qu'ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables. Ils sont fiers d'être cons."

Une vachement première radio en France
Cette année, France Inter s'est glorifiée d'être passée première radio de l'hexagone sur le critère du nombre d'auditeurs. Peut être cela est il dû à sa progressive ressemblance avec les "radios périphériques" dont était issue avec constance et année après année le lauréat de ce concours d'audimat.
Ainsi de la publicité commerciale empiétant de plus en plus sur la tranche horaire dévolue à chaque émission d'une radio censée pourtant vivre de la redevance audiovisuelle acquittée par le contribuable.
Plus significatif est le relâchement linguistique d'une radio réputée jusque là pour une certaine tenue de langage. Las, on ne compte plus les interviews durant lesquelles le terme "vachement" est employé à tout propos…
Mais comme ces journaleux seraient sans doute capables de le dire eux mêmes, France Inter c'est vach'ment bat'
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Guignol's Band


Les guignols de l'info sont morts…vive le Guignol's Band!




Excité du Brexit
Il s'est fait entarter Nigel-le-rigolo! Il était temps que cet ancien trader de la City, 8 fois recalé aux élections dans son propre pays mais 3 fois réélu à Bruxelles – à l'instar de nombre d'autres guignols de la politique – il était temps que le peuple lui retourne la tarte à la crème qu'il avait l'habitude de balancer à la tête de tous, y compris ses anciens amis de Ukip "les dindes qui auront voté pour le repas de Noël" (sic)

Sale-vini
Dans la série des Coluche-triste de la politique, il en occupe la 3ème place derrière Méluche et Pépé Grillo. En difficulté récente avec ce dernier, il avait pourtant rêvé d'une alliance des extrêmes contraires que sont Les 5 étoiles et La Ligue – alliance qui vient de lui péter à la figure comme un pétard dont il aurait lui même allumé la mèche…

Melon royal
Exilée aux pôles par Jupiter, Ségo-la-démago est toujours en quête d'une sinécure plus reluisante pour son égo. Elle laisse entendre à présent qu'elle songe à 2022, "mais pas sous un chapeau socialiste". Ce chapeau serait il devenu trop petit pour la tête qui promet de distribuer, lors des prochaines municipales, un label "royal" aux maires ayant, selon elle, bien travaillé?

Normal 1er? – Absent!
Notre ex-président s'est fait une spécialité d'être absent à toutes les manifestations présidées par son ex-protégé Jupiter. Ainsi de la cérémonie du 11 novembre dernier à laquelle il avait pourtant été invité. Certains ironisent en disant qu'il en sera ainsi de toute manifestation qui ne prévoit pas une séance de dédicace de son bouquin…Les gens sont d'un petit!

Faux culs de l'écologie
On s'en souvient, la contestation des Jaunes a démarré en réaction à la hausse de l'écotaxe sur le diésel. Et d'aucuns de se démarquer de cette décision, qui sont pourtant à l'origine de son instauration. Ainsi de Wauquiez qui était aux affaires quand Sarko a voulu instaurer la convergence diesel-essence, ainsi de Ségo-la-démago qui l'a fait voter en 2015!

Haine, quand tu nous tiens
Marine-la-peine a déclaré que Wauquiez avait "l'intelligence d'une moule à marée basse" (sic). Dans la même veine, et à propos de la liste R-haine aux européennes, elle s'est prise de bec avec le N°11 de cette liste qu'elle a fini par traiter de "guignol"! Allons, les migrants ne sont pas la seule cible de sa haine…

Méluche, Roi de la gaffe
Lors d'une réunion à Bruxelles de l'intergroupe des insoumis européens et français (sic), Méluche a déclaré "ceux qui veulent la démocratie dans le mouvement, ce sera sans moi!" Et de rappeler que La-France-qui-divise est un mouvement "ni horizontal, ni vertical mais…gazeux"! Était-il "gazé" quand il a voté par erreur pour la privatisation d'ADP?

Rachida la Menace
Non contente d'envoyer des SMS rageurs au Président du Sénat car furieuse de se voir rétrogradée sur la liste Aie-l'air des européennes, Rachida-dentier n'a que des gentillesses pour ceux qui désertent son camp à la Mairie de Paris. "Je ne serre pas la main d'un traître!" a-t-elle lancé au maire du 1er arrondissement gagné à la transhumance Jupitaro-compatible…

Sous les ors de la République
Giscard-dit-d'estaing continue d'être l'ancien Président qui coûte le plus cher aux finances publiques. A ses frais de secrétariat, de voiture, de gardes du corps et gendarmes, ajoutez y les frais de restauration durant 12 ans du château d'Estaing pour lesquels ont casqué, l'Etat via les affaires culturelles et le Département de l'Aveyron…la Fin des Privilèges aviez-vous voté?

Propos librement inspirés d'un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi


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