mardi 5 février 2019

07-Transition énergétique


Ne manquez pas non plus au bas de  ce numéro:

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MA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE


Les manifestations jaunes qui occupent chaque samedi l'avant scène politique ont relégué la question environnementale à l'arrière plan des préoccupations nationales. Pourtant, et même si les problèmes de la fin de mois finissent par se régler, la question de la fin du monde consécutive au changement climatique continuera de se poser, et avec elle, celle de la transition énergétique qui en est indissociable.

On aurait pu croire cette dernière question définitivement traitée lors du Grenelle de l'environnement[1] de la fin 2007. les "trois fois 20" actés lors de cet exercice – 20% d'économie d'énergie, 20% de diminution des rejets de Gaz à Effet de Serre (GES), 20% d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 – semblent pourtant s'éloigner au fur et à mesure qu'on se rapproche de cet horizon…

La COP 21 de 2015, qui reprenait cette problématique, n'a fait que durcir l'objectif à atteindre, en retenant, pour l'ensemble de l'UE[2] une diminution des GES de 40%, cette fois, à l'horizon 2030. Le rapport du GIEC[3] daté d'octobre dernier confirme l'urgence de mettre en œuvre les résolutions prises durant cette Conférence, si l'on veut limiter à 1,5°C l'élévation moyenne de température du globe d'ici 2100, et en éviter les conséquences en termes d'impact sur les écosystèmes fondamentaux.

Depuis ces grand-messes qui se voulaient consensuelles, les polémiques n'ont cessé, amplifiées par l'incompétence des journaleux sur le sujet[4], l'incohérence des politiques d'approvisionnement en gaz et pétrole, la pensée unique sur l'éolien et le photovoltaïque, ou l'absence de débat raisonné sur le nucléaire, débat confisqué par certaines ONG aux ambitions ambigües pour ne pas dire douteuses[5].

Il est donc temps de reprendre à zéro ce problème, en se fixant des objectifs de bien national – à défaut de pouvoir régler la chose au plan international – en effectuant une analyse rationnelle sur la façon d'atteindre ces objectifs et en tenant compte des exigences chiffrées en matière de besoins énergétiques de la nation.

Et en final, contribuer à éclairer une question dont dépendent largement l'indépendance et la sécurité du pays, telle est l'ambition de cet article.

Et ainsi faire en sorte que la formule "on n'a pas de pétrole mais on a des idées" puisse ne pas rester lettre morte…

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Dans ce qui suit, je prendrai en compte 3 critères de choix des stratégies énergétiques dans cet ordre d'importance décroissant:

1.   combattre/limiter le changement climatique:


A ce point de rédaction, il convient de s'adresser aux climato-sceptiques: "Non, cet article ne vous est pas destiné! Vous pouvez vous en épargner la lecture, comme s'épargneront la lecture des œuvres de Darwin les créationnistes du monde entier!..."

Pour les autres, et en particulier pour ceux qui pourraient encore douter du consensus atteint par les membres du GIEC, je rappellerai brièvement pourquoi on peut faire confiance à la communauté de scientifiques qu'il représente[6]:

-        rappelons ici que le GIEC "ne fait pas ses propres projections, il évalue celles publiées par la communauté scientifique"[7]
-        cette communauté compte des experts en provenance des 195 pays membres de l'ONU, ainsi que 156 organisations observatrices pertinentes
-        les rapports du GIEC proposent donc une synthèse des connaissances scientifiques sur le sujet, qui prend en compte aussi bien les publications scientifiques faisant l'unanimité que celles qui sont contestées. Chaque rapport est ainsi le fruit d'un long débat aboutissant à un consensus entre climatologues[8]
-        les scientifiques qui en contestent les travaux sont rarement des climatologues, mais souvent des spécialistes des sciences de la Terre dont le domaine d'étude (planétologie, tectonique des plaques…) déborde largement le cadre, en particulier temporel, d'intérêt[9]
-        des modèles alternatifs[10] avancés pour la mesure du réchauffement climatique ont abouti aux mêmes conclusions que celles du GIEC, savoir une corrélation étroite entre réchauffement climatique et volume des émissions de GES

et pour finir, je citerai l'adage on ne peut mentir tout le temps à tout le monde: si le GIEC, durant ses 30 années d'existence, n'avait fait que porter un mensonge, cela finirait par se savoir…

2.   assurer une indépendance énergétique:


La conscience de notre dépendance énergétique a pris corps en 1973 lorsque le 1er choc pétrolier nous a obligés à mettre le doigt sur cette évidence: en France, on n'a pas de pétrole… (voir plus haut). Un constat dramatique compte tenu de notre modèle de développement économique basé, depuis le début du 20ème siècle sur une énergie pétrolière à bon marché[11].
Il convient donc de revoir ce paradigme à la lumière de ce que le sol national peut fournir, en termes d'énergies durables, ou si ce n'est pas le cas, en termes de ce que des alliés objectifs peuvent contribuer à nous aider pour approcher au mieux cet objectif d'indépendance énergétique.

3.   maintenir un accès universel à l'énergie:


Universel s'entend ainsi: pour tout citoyen résidant de l'hexagone ou des dépendances d'outre-mer, tout ce qui peut permettre un niveau de prix "acceptable" d'une part, un accès durable de long terme aux énergies identifiées selon les deux premiers critères d'autre part.
Dans cette équation, la place des économies d'énergie à réaliser sera prépondérante, et l'on passera en revue les mesures possibles à prendre dans ce domaine, sachant que le meilleur kilowatt-heure, c'est celui qui n'est pas consommé.

Changement climatique, indépendance énergétique, accès universel et durable à l'énergie, tels sont les trois thèmes à traiter pour définir la transition énergétique pertinente. Compte tenu de la dimension du problème, ce premier article ne traitera que du premier thème, les deux autres faisant l'objet de deux autres articles à venir. A moi de vous convaincre de revenir sur mon blog une fois achevée la lecture de ce premier article!

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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE


La cause est entendue[12]: pour réduire les émissions de GES il convient de sortir des énergies fossiles[13], c'est-à-dire arrêter au plus vite la combustion de leurs composantes dont l'équation globale est de la forme:

Charbon, pétrole, gaz + oxygène → chaleur de combustion + GES + résidus[14] (eq.1)

A ce point, et compte tenu des bêtises parfois racontées dans les media[15], sont des énergies fossiles "des matériaux combustibles formés dans les roches par transformation de végétaux fossiles[16]"

Mais qu'est ce qu'un végétal?

Sous l'aspect conversion d'énergie, un végétal réalise la photosynthèse de l'énergie solaire selon l'équation schématique globale:

Eau + gaz carbonique + énergie solaire → hydrocarbonates + oxygène[17] (eq.2)

Deux remarques:

-        le végétal consomme donc du gaz carbonique, et contribue ainsi à réduire la quantité de ce GES dans l'atmosphère: c'est un excellent "séquestrateur" de carbone, qui plus est, naturel (on y reviendra plus loin)
-        le végétal produit de l'oxygène[18]: c'est un excellent régénérateur de l'air que l'on respire (mais on connaissait déjà l'importance des espaces verts dans les villes)

De ces remarques, il découle qu'une transition énergétique bien comprise doit préserver le couvert végétal. On y reviendra quand on parlera de biomasse.

Mais revenons aux énergies fossiles. Quels moyens mettre en œuvre pour s'en passer?

Il convient de partir de l'existant pour mesurer de façon quantitative les efforts à fournir et dégager les choix permettant d'éliminer le recours à ces énergies fossiles à (plus ou moins long) terme.

Comme illustré dans la figure schématique ci-dessous[19], la France en 2017 – dernière année pour laquelle ces données sont disponibles – a mobilisé 259,3 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep[20]) pour satisfaire une consommation finale de153,6 Mtep. Comment expliquer la différence entre ces 2 chiffres, en d'autres termes comment expliquer l'évaporation de plus de 100 Mtep entre production et consommation?



Bilan énergétique de la France en 2017 (fig.1)

Le schéma sur ce point est clair: pour l'essentiel il s'agit des pertes de conversion d'énergies primaires en énergie électrique, et cette conversion s'effectue toujours avec un rendement[21] inférieur à 1. Plus précisément cette conversion s'effectue essentiellement par production de chaleur (centrales calogènes) utilisée pour fournir de la vapeur d'eau à haute pression venant entrainer une turbine couplée à un alternateur générateur de courant électrique[22]. On peut résumer ce processus au moyen de l'équation:

Energie primaire → chaleur → énergie mécanique[23] → énergie électrique (eq.3)

Une première conclusion s'impose: il est illusoire de compter substituer l'électricité à la totalité des énergies primaires requises[24]. Au reste, on voit que l'électricité contribuait pour 25% "seulement" au total des énergies consommées en 2017.

La limite des énergies renouvelables


Le schéma est également clair sur ce point: la somme de ces énergies (thermique, hydraulique, éolien, photovoltaïque…) contribuait pour 10,6% au total 2017 des énergies primaires, comme le résume la figure schématique suivante[25]:


Part des énergies renouvelables EnR (fig.2)

Ce schéma montre également que la biomasse (biocarburants inclus) demeure la première part de ces énergies renouvelables (5,7% des énergies primaires) devant l'hydraulique (1,7%) et loin devant l'éolien et le photovoltaïque (moins de 1% chaque). Concernant ces deux derniers, ce constat est à l'origine de la pensée unique des écolos-jobards qui verraient bien ce fait comme le résultat d'un lobby pro-nucléaire…Ce serait ne pas tenir compte des limitations inhérentes aux principes de ces deux énergies:

Pour l'éolien:

-        pour grandes que soient les éoliennes modernes (50m et plus de hauteur) leur puissance installée[26] dépasse rarement les 5 mégawatt[27] (MW), c'est-à-dire qu'il faudrait de l'ordre de 200 éoliennes pour remplacer 1 réacteur nucléaire développant, en moyenne, 1 gigawatt[28] (GW) comme explicité plus bas; le remplacement complet du parc nucléaire, à puissance installée constante[29], exigerait donc le déploiement de l'ordre de 12 000 éoliennes

-        mais il faut également tenir compte du "facteur de charge", c'est-à-dire la moyenne des temps de fonctionnement des éoliennes compte tenu de la variabilité des vents: ce facteur est de l'ordre de 25% pour la France métropolitaine[30]; ce facteur de charge étant de 73% pour le nucléaire[31], il faudrait en final 73/25 x 12 000 ~ 35 000 éoliennes pour espérer produire la même quantité d'électricité que les 58 réacteurs nucléaires actuels.


Pour le solaire photovoltaïque:


-        la première limitation inhérente à cette filière est l'Irradiation solaire Globale Horizontale (IGH), c'est-à-dire la quantité d'énergie que l'on peut espérer récupérer sur un panneau solaire de 1 m2; pour la France elle est en moyenne de 1274 KWh/m2 par an[32] et fortement dépendante du lieu où cette irradiation est mesurée[33]

-        cette quantité est elle-même soumise à plusieurs variabilités portant sur la saison (la moitié de l'IGH est reçue entre mai et aout), sur l'heure (elle culmine entre 12 et 14 heures) mais assez peu sur la météo, les passages et absences de nuages se compensant en moyenne; ces différentes variables se combinent pour donner un facteur de charge moyen de 13% sur l'hexagone[34]

-        à cela s'ajoute la limitation du rendement inhérente à la conversion de l'énergie solaire en électricité; la meilleure technologie actuelle (le silicium monocristallin[35]) fournit un rendement de l'ordre de 15% c'est-à-dire que seuls 15% de l'IGH moyenne pourra être récupérée avec cette technologie

-        en tenant compte simultanément du facteur de charge et du rendement, le remplacement des quelques 400 TWh[36] d'énergie électrique fournie en 2017 par le nucléaire nécessiterait en final[37]  ~ 16 milliards de panneaux solaire de 1m2 chacun, c'est à dire couvrant une surface de 16 000 km2; à titre indicatif, cela équivaut à peu près à la superficie de la région Franche-Comté…

-        on parlera plus tard des émissions de GES inhérentes à la production du silicium cristallin, la base des panneaux photovoltaïques actuels; car si le silicium "c'est du sable[38]", ce sable est en fait de la silice, un oxyde de silicium qu'il faut fondre, réduire[39] avant de le faire cristalliser, éventuellement doper ce cristal en éléments beaucoup plus rares que le sable[40] pour améliorer son rendement, et en final, dépenser beaucoup d'énergie[41] pour le produire avec les émissions de GES associées…

Mais revenons à nos moutons en parlant des autres énergies renouvelables:

Le solaire thermique:


C'est le chauffe eau solaire qui équipe déjà nombre d'habitations individuelles en région PACA. Il est soumis à la même limitation de base que le photovoltaïque, c'est-à-dire le GIH du lieu d'implantation. Ceci explique que cette filière ne couvre que 0,4% du total des énergies renouvelables[42] et que les grands projets de sa mise en œuvre, sauf quelques réalisations dans le sud de la France[43] soient orientés à l'exportation vers des pays au GIH plus élevé[44].

L'hydraulique:


Bien que ne fournissant que 16% du total des énergies renouvelables (fig.2), l'électricité d'origine hydraulique est une contribution majeure au bilan électrique national avec plus de 25 GW installés[45]. Elle est cependant très dépendante de la pluviométrie, ce qui explique le recul de 18% de sa production en 2017, année particulièrement soumise à la sécheresse[46]. Cette production oscille ainsi entre 50,3 TWh en 2011, année historiquement "sèche", et 75,7 TWh en 2013 année "pluvieuse".

La France ayant pratiquement "fait le plein" en aménagement de ses bassins fluviaux[47], la puissance installée n'évoluera plus que faiblement[48]. Compte tenu d'un facteur de charge moyen[49] de 28%, la production en année normale devrait se stabiliser aux alentours de 61 TWh annuels, sauf à assister à une évolution de long terme de la climatologie en France[50].

Surtout, l'hydraulique présente l'intérêt de pouvoir stocker de l'énergie par pompage vers les retenues d'eau des grands barrages; elle forme ainsi un complément idéal aux autres énergies en modulant indirectement leur production en fonction de la demande instantanée nationale en électricité.

La biomasse:


Avec plus de 50% du total des énergies renouvelables (fig.2), la biomasse est d'ores et déjà la première alternative possible, hors nucléaire, aux énergies fossiles. Son potentiel découle directement de l'équation (eq.2) vue plus haut, laquelle est réversible sous la forme d'une combustion:

Hydrocarbonates + oxygène → eau + gaz carbonique + chaleur de combustion (eq.4)

Et comme il n'y a qu'un pas des hydrocarbonates aux hydrocarbures, on voit que l'on tient ici une alternative à la combustion des énergies fossiles explicitée en équation 1! A l'échelle de la planète on estime[51] en effet que l'ensemble de la végétation terrestre ou maritime (plancton, algues…) "séquestre" plus de 4 milliards de tonnes de carbone chaque année…

A ce stade de rédaction, on peut imaginer le dialogue suivant avec le lecteur énervé:

-        Le Lecteur Enervé: cette combustion produit des GES comme le faisait la combustion des énergies fossiles! Quel est donc son intérêt??
-        Ma Réponse: le gaz carbonique et la vapeur d'eau qu'elle rejette sont ceux que le végétal avait séquestrés par photosynthèse au cours de sa période de croissance; en d'autres termes, et à surface exploitée constante, la combustion de la biomasse est neutre en quantité de GES rejetés
-        L.L.E: et les résidus dont on parle en eq.1? la combustion de la biomasse se fait sans résidus??
-        M.R.: il ya effectivement des résidus; tout particulièrement les particules fines ou les oxydes d'azote rejetés, en particulier, par la combustion du bois[52]; mais on verra plus loin les moyens d'y obvier
-        L.L.E: on dit plus haut que la transition énergétique doit préserver le couvert végétal: ne fait on pas l'inverse en brûlant de la biomasse??
-        M.R.: il ya de la place pour tout le monde! Autant on ne peut se permettre de couvrir une Région entière en panneaux photovoltaïques, autant peut on orienter des centaines de milliers d'hectares laissés en jachère ou déjà cultivés vers de nouvelles forêts ou des cultures bioénergétiques!

Mais éclairons plus en détail la lanterne du lecteur énervé.

Du bon usage de la biomasse


Sous l'aspect combustion, la biomasse est une énergie carbonée au même titre que les énergies fossiles[53]. Pour s'en persuader, il suffit de comparer l'intensité des rejets de GES telle que compilée en 2014 par le GIEC[54], pour l'ensemble des énergies:


Rejets de GES par KWh consommé (en grammes équivalents de CO2) (fig.3)

Bien noter que ces chiffres incluent la part des rejets imputables à l'extraction, le transport, la transformation des différentes énergies ainsi que la construction des infrastructures pertinentes

C'est ainsi que le solaire qui n'émet pas de GES en fonctionnement, contribue cependant pour 45g CO2/KWh au bilan global de cette énergie, comme rejets imputables à la seule production des panneaux solaires.

Autre constat: la biomasse, en tant qu'énergie carbonée, s'avère être le 4ème plus gros pollueur après charbon, pétrole et gaz…mais, comme vu plus haut, la seule combustion de la biomasse, peut être neutre en quantité de GES rejetés sous deux conditions complémentaires:
-        exploiter de façon durable la biomasse, c'est-à-dire que les prélèvements annuels doivent rester inférieurs à leur production annuelle par photosynthèse
-        dans la mesure où l'on continue par ailleurs de brûler des énergies fossiles, et autant que faire se peut, étendre la surface cultivée de cette biomasse afin d'augmenter le "puits de carbone" qu'elle constitue, en absorbant une partie des GES émis par les énergies fossiles; ainsi, l'arrêt de la déforestation au plan mondial pourrait contribuer pour plus d'un milliard de tonnes au bilan carbone de la planète [55]

Moyennant ces précautions, la biomasse est la seule énergie capable d'un développement quantitatif significatif sur le sol national ou le long de nos côtes (récolte des algues) sous ses trois composantes:

-        biomasse solide: ou bois-énergie, en exploitant de façon durable les 16 millions d'hectares couverts par la forêt française, sachant que 4,82 millions de m3 de bois produiront 1 Mtep toutes essences confondues[56]

-        biomasse liquide: ou biocarburant obtenu par transformation de la biomasse à glucides (céréales, betterave…) ou à lipides (colza…) en bioéthanol ou équivalent[57]; certaines cultures permettent d'espérer un rendement proche de 10 GWh/an pour une parcelle de 100Ha[58]

-        biomasse gazeuse: ou biogaz, issu de la fermentation de matières organiques spécifiques[59] et de tous les déchets organiques résultant des activités humaines; pour ces derniers, la méthanisation des 150 Mtonnes/an de résidus agricoles pourrait contribuer, en 2020, à la production de 6,5 TWh/an par des centrales électriques fonctionnant au biogaz[60]

Enfin, et pour réduire la part imputable à production/transport/stockage de la biomasse, il convient de développer les procédés permettant de la réduire à moins de 10% du total des rejets pour rétablir le rang de la biomasse au niveau de l'hydraulique par exemple.
Parmi ces procédés:

-        la torréfaction de la biomasse: qui rend cette dernière friable et hydrophobe (biochar) permettant son stockage de longue durée; elle permet d'augmenter son pouvoir calorifique de 80 à 100% et d'économiser près de 50% sur les coûts de transports[61]

-        la carbonisation hydrothermale: ou transformation de la biomasse en hydrochar, neutre en émission de CO2, et qui concentre 90 à 100% du carbone initial[62]

-        la cokéfaction: c'est la transformation du bois en gaz naturel de synthèse (syngaz), voire en essence de synthèse en fonction du procédé; toutefois cette "usine à gaz", réminiscente de son homologue produisant le coke de houille, nécessite des efforts de R&D pour en faire un procédé opérationnel

-        la production d'agrocarburants par fractionnement de la biomasse ligno-cellulosique par voie sèche, évitant les prétraitements chimiques polluants[63]

Nous avons à présent toutes les données quantitatives permettant de définir une transition énergétique adaptée.

Transition énergétique: quelle stratégie?


A titre d'exercice, posons nous cette question: les objectifs du Grenelle de l'environnement tels que rappelés en début d'article sont ils possibles à atteindre, c'est-à-dire en 2020?

Objectif N°1: 20% d'énergie économisée par rapport à 2007:
La consommation finale (c'est à dire, une fois défalquées les pertes de transformation, transport et distribution) énergétique (hors usages non énergétiques des sources primaires) s'élevait en 2007 à quelques 145 Mtep[64], en légère décroissance[65] continue pour atteindre les 141 Mtep de 2017. L'atteinte de l'objectif N°1 supposerait donc une consommation finale en 2020 de l'ordre de 145 – 29 = 116 Mtep.

Objectif N°2: 20% d'énergie renouvelable:
Il faut donc que cette dernière passe à 116 x 20% ~ 23Mtep la différence soit 93Mtep se partageant entre le nucléaire d'une part, les énergies fossiles d'autre part. On est donc amené à arbitrer entre ces 2 énergies; deux scénarios extrêmes:
-        fin totale du nucléaire en 2020: il faut alors consommer 93 Mtep d'énergies fossiles soit 11% de plus qu'en 2017: ça ne va pas vraiment dans le sens de l'histoire…
-        sortie des énergies fossiles à ce même horizon: les 93 Mtep à fournir en électricité nucléaire constitueraient plus du double de toute l'électricité consommée en 2017!

La réalisation des objectifs du Grenelle impliquent donc de penser en objectifs de plus long terme la décroissance de consommation des énergies fossiles, ou celle du nucléaire, ou des deux à la fois…

Et compte tenu des émissions relatives en GES telles que quantifiées en figure 3, une conclusion s'impose: il convient de maintenir un "socle nucléaire" le plus élevé possible si l'on veut simultanément atteindre les objectifs 1 et 2 du Grenelle[66] et contribuer de façon significative à la réduction des GES.

Et pour mesurer les conséquences du choix contraire fait par certains pays – c'est-à-dire renoncer au nucléaire – le lecteur consultera avec profit le site www.electricitymap.org qui compile en temps réel les émissions GES correspondant aux productions électriques de chaque pays. "A l'heure où nous mettons sous presse"[67], la France émet ainsi 97gCO2/KWh contre 444 pour l'Allemagne ….ce site donne également le détail des sources d'énergies utilisées, le pourcentage de leur contribution à la production totale d'électricité de ces pays ainsi que les flux import/export d'électricité avec les pays riverains.

A ce stade, et compte tenu de l'emprise irrationnelle de certaines ONG sur l'opinion publique il apparaît nécessaire de réhabiliter le nucléaire. Et si on veut le faire de façon raisonnée, il convient de couvrir les 3 aspects de ce thème, savoir:
-        rappeler les fondamentaux quantitatifs ayant conduit les décideurs à faire le choix du nucléaire pour garantir un approvisionnement régulier en électricité
-        replacer les problèmes spécifiques du nucléaire dans une analyse raisonnée des risques encourus, et
-        montrer comment certaines ONG ont construit leur argumentation antinucléaire sur le mensonge et l'irrationnel

Compte tenu du volume d'information à expliciter, ces trois points feront l'objet d'une suite à ce premier article.

Conclusions provisoires


Ce premier article poursuivait la définition d'une transition énergétique permettant, au plan national, de combattre le changement climatique. A partir du mix énergétique quantitatif actuel de la France, on a montré que cette transition énergétique devait prendre en compte les constats suivants :

-        la sortie des énergies fossiles ne pourra se faire que de façon progressive compte tenu de la dépendance actuelle à leur égard de notre économie (49% du total d'énergies mobilisées, 60% du total d'énergies consommées)

-        la montée en puissance des énergies renouvelables devra continuer de privilégier l'utilisation de la biomasse, seule alternative quantitative nationale sur le long terme

-        cette utilisation se fera simultanément en augmentant les surfaces mises en forets pour constituer autant de puits de carbone, et en privilégiant les cultures bioénergétiques, le tout dans les limites de la production par photosynthèse du sol national; ceci ne pourra se faire qu'en impliquant fortement le monde agricole

-        un effort de R&D important devra être consenti de façon à réduire le bilan carbone global de cette filière au niveau de celui de l'hydraulique par exemple

-        sur l'hydraulique, peu de gains de production sont à espérer compte tenu du niveau d'équipement de la France d'une part, de l'impact environnemental qu'aurait tout nouveau projet conséquent d'autre part

-        compte tenu des limites technologiques inhérentes à ces filières, l'éolien et le solaire continueront d'être développés en tant qu'énergie d'appoint en privilégiant les projets de faible envergure

-        les champs d'éoliennes, en particulier, trouveront rapidement leurs limites en termes d'acceptabilité sociale; quant au photovoltaïque, il faudra renoncer aux grandes fermes solaires en tant qu'emprise du sol effectuée au détriment de la biomasse[68]

-        il faudra toutefois poursuivre la R&D visant à optimiser l'insertion dans le réseau électrique[69] de ces deux filières énergétiques intermittentes d'une part, visant à réduire notre dépendance technologique à l'égard de l'étranger[70]d'autre part

-        durant le nombre conséquent d'années que prendra l'abandon progressif des énergies fossiles et la montée en puissance des renouvelables, il faudra maintenir un socle d'énergie nucléaire pour continuer de satisfaire la demande nationale en électricité

-        conscient que cette dernière proposition présuppose de réhabiliter l'électronucléaire auprès de l'opinion publique, un prochain article sera consacré à cette nécessaire réhabilitation

Et tout le reste n’est que littérature.

Notes et références



[1] WikipédiA: "Grenelle Environnement"
[2] WikipédiA: "Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques"
[3] Rapport de l'International Panel on Climate Change, le "bras technique" du GIEC: https://www.ipcc.ch/
[4] Cf mon article de 2016 "Pour une critique raisonnée du journalisme contemporain"
[5] Et laissons de côté la dernière initiative des écolo-politiques visant à attaquer en justice l'Etat au motif d'inaction: ça ne fera certainement pas avancer le schmilblick!
[6] WikipédiA: "Groupe d'experts intergouvernmental sur l'évolution du climat"
[7] Valérie Masson-Delmotte, paléo climatologue, VP du groupe de travail N°1: "Principes physiques du changement climatique"
[8] "Pour éviter le chaos", ed.Odile Jacob, par Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, VP du GIEC
[9] Ainsi de certains chercheurs de l'Institut de physique du globe dont le domaine d'études n'a jamais couvert la climatologie
[10] Projet "Best", Science & découvertes, Sciences et Vie, aout 2015
[11] "Le choc pétrolier de 1973", Emission "Affaires sensibles" du 3 avril 2017, France Inter
[12] Car seuls les climato sceptiques à la Donald-trompe en contestent le propos; mais comme ils se sont d'eux-mêmes exclus de la lecture du présent document…
[13] La référence à un certain slogan populiste ne t'aura pas échappée, lecteur attentif!
[14] Goudrons, oxydes de soufre, d'azote etc…
[15] Media, pluriel de medium, ne saurait pas prendre plus d'S que data, pluriel de datum; seuls des journaleux ont pu faire croire le contraire
[16] Le Robert, Dictionnaire du français primordial
[17] Encyclopaedia Universalis: Vol 12, p.1060
[18] Tout au moins lorsqu'il reçoit de l'énergie solaire, c'est-à-dire en plein jour
[20] Avec les hypothèses de l'Agence internationale de l'énergie, 1 Tep = 11,63 MWh (WikipédiA: "Tonne d'équivalent pétrole")
[21] De 10% en géothermie, 33% pour le nucléaire, 40% pour le charbon: http://www.side.developpement-durable.gouv.fr/EXPLOITATION/#
[22] Suis-je clair?
[23] Ce passage par l'énergie mécanique obéit au second principe de thermodynamique: le rendement de conversion reste inférieur à une limite (inférieure à 1), et ne dépendant que des températures de la source chaude T1 (la chaudière) et de la source froide T2 (le condenseur)
[24] "La voiture électrique une fausse bonne idée?" question que l'on posera en 3ème partie de notre exposé
[26] WikipédiA "Energie éolienne en France"
[27] Rappelons que 1 MW = 1 million de Watts soit 1000 Kilowatt
[28] 1 GW = 1 milliard de Watts = 1000 MW
[29] Puissance nucléaire installée totale de 61,3 GW en 2017
[30] Pouvant atteindre 41% en décembre, ce facteur tombe à 13% en aout, toutes régions confondues (WikipédiA "Energie éolienne en France": tableau facteur de charge en 2013). En particulier, les éoliennes sont arrêtées pour raison de sécurité lors des tempêtes…
[31] WikipédiA "Electricité en France"
[32] WikipédiA "Energie solaire en France"
[33] Elle varie de 1645 en région PACA à 1089 en région Nord-Pas de calais (WikipédiA "Energie solaire en France": potentiel solaire de la France)
[34] "Panorama des énergies renouvelables" https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix
[35] Un rendement de 24% a été récemment obtenu en laboratoire mais sans passage en phase industrielle: https://www.lechodusolaire.fr/category/6-technologies/pv-silicium/
[36] 1 TWh = mille milliards de Wattheures! comme aurait pu s'exclamer le capitaine Haddock
[37] Pour le lecteur amateur de chiffres: (400 x 10exp12 / 1274 x 10exp3) / 0,13 x 0,15 (ouf!)
[38] L'écolo de service, émission "L'invité du matin" du 25 avril 2016, France Culture
[39] C'est-à-dire casser la molécule SiO2 à haute température pour en tirer le Si pur
[40] Indium, Sélénium, Galium…pour un rendement pouvant atteindre 46% (WikipédiA "Panneau solaire")
[41] En moyenne, un panneau met 4 ans à produire l'énergie nécessaire à le fabriquer https://www.nrel.gov/docs/fy04osti/35489.pdf
[42] WikipédiA "Energie solaire en France"
[43] Centrales de Ghisonaccia (12 MW: à peine plus que 2 éoliennes…) en Corse, de Llo (9 MW) en Pyrénées Orientales: WikipédiA "Energie solaire en France": énergie solaire thermodynamique
[45] WikipédiA "Electricité en France"
[47] Et compte tenu qu'un nouvel aménagement "majeur" aurait un impact environnemental à priori disqualifiant (WikipédiA "Barrage de Sivens")
[48] Sauf si les recherches en hydraulique marine débouchaient sur de nouveaux gisements exploitables le long des côtes
[49] Calculé sur la vie des centrales depuis leur installation (WikipédiA "Electricité en France": tableau facteurs de charge)
[50] On constate un repli tendanciel de 4TWh par an depuis 2005, année de référence: https://www.rte-france.com/sites/default/files/rte_bilan_electrique_2011_1.pdf
[51] Global Carbon Project de l'IEAhttp://www.globalcarbonproject.org/
[52] WikipédiA "Biomasse (énergie)"
[53] "La neutralité carbone du bois énergie: un concept trompeur?", Philippe LeTurcq,  CNRS, 2011
[54] C'est-à-dire par l'IPCC: www.electricitymap.org
[55] WikipédiA "Cycle du carbone"
[56] Sur les 40millions de m3 prélevés sur la forêt en 2010, 11% ont été utilisés en bois-énergie: https://www.ademe.fr/
[57] WikipédiA "Biomasse (énergie)"
[59] Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique (CIVE): WikipédiA "Méthanisation"
[60] WikipédiA "Méthanisation"
[61] WikipédiA "Biomasse (énergie)": stratégies, la torréfaction
[62] WikipédiA "Biomasse (énergie)": stratégies, la carbonisation
[65] Cette décroissance probablement plus due à la crise de 2008 qu'à une véritable politique de décroissance énergétique…
[66] Même en les reculant au-delà de 2020, date devenue à présent irréaliste…
[67] 05/02/2019 - 14h07
[68] En particulier le projet photovoltaïque des Landes de Gascogne, à forte odeur de lobby photovoltaïque, devra être abandonné: https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/11/26/dans-le-lot-et-garonne-un-projet-photovoltaique-geant-suscite-des-doutes_5388984_1653054.html
[69] "Smart grid" ou réseau électrique intelligent (WikipédiA "Smart grid")
[70] Importation des panneaux solaires par exemple

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Le ridicule ne tue plus (suite)


Au cours des épisodes à répétition sur l'évacuation de la ZAD (sic) de Notre Dame d'Hollande, les journaleux n'ont pas manqué de féminiser la fonction de préfet au motif que cette fonction se trouve, en Loire Atlantique, exercée par une femme. Cela nous a donné l'ineffable expression de "préfète" répétée à satiété lors de chaque journal d'information(*)…
Que cette féminisation soit un non sens grammatical, j'ai eu suffisamment l'occasion de le montrer pour ne pas y revenir. Mais, comme c'est souvent le cas, il apparaît que cette féminisation ne passe pas l'oral: préfète, cela sonne comme starlette, schtroumfette, …bref comme tout ce qui est affublé du diminutif "ette", la personne à qui l'on accole ce pseudo-adjectif se trouve finalement diminuée dans l'inconscient collectif.
Triste retour de bâton d'un féminisme se jugeant bien intentionné!
(à suivre)
(*) il est vrai que le journaleux de service était trop fainéant pour y substituer le seul grammaticalement correct "Madame le Préfet"; ceci a été depuis répété dans d'autres circonstances analogues

La chine, avenir de l'humanité

Après plusieurs années consacrées par le pouvoir communiste à les combattre, la Chine remet au goût du jour les valeurs confucéennes sur lesquelles avait été construit l'Empire du Milieu: valorisation de la famille, autorité de la hiérarchie, respect des ainés, toutes valeurs qui visent à assurer la cohésion de la société…
A un moment où le Parti au pouvoir se doit d'assurer la cohésion d'une société comptant plus de un milliard d'individus, nul doute que la remise d'actualité de ces valeurs ne l'aide à atteindre cet objectif.
Un modèle qui ne devrait plus tarder à s'imposer à l'ensemble d'une planète surpeuplée comme le seul modèle pérenne.

Toilettes sèches

 

Dans un récent "TIME" la mésaventure d'une citoyenne d'Afrique du Sud, pays menacé comme chacun sait par une pénurie d'eau douce exceptionnelle, et fortement encouragée à adopter des toilettes sèches:
"Dépenser environ 200 euros pour un dispositif high tech de compostage me semblait être un bon choix. Jusqu'à ce que je lise ce qui était mentionné en petits caractères. Le contenu des toilettes doit être laissé à maturation durant plusieurs mois, sur une parcelle de sol bien drainée, à plusieurs mètres de toute habitation humaine…Maintenant, je m'imagine en train de charrier des seaux de matières fécales jusqu'à la plus proche ferme agricole."
A méditer…

Les Droits de l'Homme, une éthique de la conviction?

 

Confrontés au dilemme de faire revenir des islamistes capturés par les combattants Kurdes, comme à la dure nécessité de remettre en liberté les islamistes ayant fini de purger leur durée d'emprisonnement, nos politiciens, nos juges chargés de dire la Loi votée par les premiers, reconnaissent qu'ils sont amenés à remettre sur la place publique de dangereux individus auxquels les Droits de l'Homme assurent une impunité de long terme.
Car enfin, la déradicalisation préalable des individus ainsi libérés supposerait l'application de mesures coercitives rejetées d'emblée comme contraire à ces Droits que notre société s'astreint à respecter, même au bénéfice de ceux qui les déclarent contraires à leurs principes religieux.
Cette véritable "éthique de la conviction" permet à ceux qui la prônent de garder les mains propres tout en se débarrassant à bon compte du soin de faire respecter le droit de tout citoyen à vivre sous la sécurité de la Loi. Au nom de ce Droit suprême, ne conviendrait il pas d'envisager une application sélective des Droits de l'Homme et ainsi de mettre en œuvre une "éthique de la responsabilité"(*) qui prend en compte la conséquence ultime des jugements rendus au nom de la Loi?
Faute de quoi, et pour paraphraser Péguy, nous garderions sans doute les mains propres, mais aurions nous encore des mains?
(*) pour éthique de conviction versus éthique de responsabilité, cf. l'interview de Luc Ferry sur France culture du 5 juin 2017

Mai 68: le triste bilan



Les manifestations jaunes de fin 2018 ont failli escamoter le cinquantenaire d'autres événements tout autant anxiogènes à l'époque. Pourtant, et nostalgie des barricades aidant, rien ne nous aura été épargné d'une commémoration dont tout un chacun revendique sa propre lumineuse lecture.
Cependant, avec le recul d'un demi-siècle, et devant le constat d'échec d'une révolution autant "introuvable" qu'avortée, force est de constater qu'il ne reste plus des événements de Mai 68 que l'écume d'un mouvement cristallisé en premier lieu sur la contestation des élites issues de la méritocratie républicaine.
Encouragée à l'époque par une lecture superficielle des événements contemporains de la "révolution culturelle" chinoise, cette contestation a naturellement débouché sur le rejet de l'autorité publique pourtant seule garante de l'Etat de Droit, sur la remise en cause des fondamentaux que l'enseignement est censé transmettre à tout citoyen, sur la dévalorisation  progressive de cet enseignement et la pénurie de personnel qualifié acceptant de le servir dans ce contexte, et, de là, sur la mise en doute des progrès de la Science et de ses acquis les moins contestables (hygiène, vaccination…).
Écume de cette écume, le glissement progressif vers une société de plus en plus incivile fait que la France se place à présent pour cette matière tout juste avant la Slovaquie(*).
(*) Observatoire des incivilités cité par France Culture; voir aussi le coût économique de ces incivilités sur capital.fr


Brexit: ou le nouvel hôtel California



A constater les difficultés qu'éprouve Theresa May pour finaliser un accord de sortie de l'UE acceptable par les 27 partenaires concernés, certains(*) se demandent si cette UE ne serait pas un avatar moderne de l'Hôtel California des années soixante dix. Dans ce tube circa 1976 le groupe des Eagles n'y chantait il pas "such a lovely place…you can check out any time you like, but you can never leave!"
(*) cf. la chronique de Brice Couturier, France Culture du 31 janvier 2018

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