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POUR UNE CRITIQUE RAISONNEE DU JOURNALISME
CONTEMPORAIN
Essai en forme de palimpseste
"Les journaleux?
…deuxième traverse de mon gibet"
(Delaunay-Brunnard)
Depuis
plusieurs décennies le journalisme professionnel se complait dans une dérive de
ses techniques visant à façonner l'opinion publique. Par là, il accentue de
plus en plus un pouvoir des média[1] qui, à la
différence des autres pouvoirs s'exerçant en société démocratique, a la
particularité de ne pas connaître de contre-pouvoir.
Cette
dérive se traduit par la liberté que ce journalisme se permet de prendre, en
toute impunité, au regard de la déontologie minimale que sa mission suppose.
Cette
impunité avec laquelle un nombre croissant de représentants de cette profession
qui n'aurait pas dû se départir de sa mission initiale: informer, avec tout ce que de noblesse peut contenir ce simple mot,
cette impunité dis je, est de plus en plus insupportable à tout citoyen doué
d'un minimum d'esprit critique.
Ces
"représentants" du journalisme ne méritent guère que le nom de journaleux par opposition à celui de
journaliste que continue de mériter une frange – de plus en plus mince hélas –
de cette profession.
Irrité
par le comportement de ces journaleux,
qu'ils soient du genre plumitif (presse écrite), baveux (radio) ou
exhibitionniste (téloche), j'ai entrepris de leur adresser ce modeste pamphlet
en forme de palimpseste. Je ne doute pas que le journaleux à la lecture de ce dernier mot ne se précipite sur son
dico pour en trouver le sens, ni que sa culture limitée ne lui permette de
déceler le texte initial qui en a inspiré la forme… Le journaliste digne de ce
nom, quant à lui, aura tout de suite reconnu, et ce texte, et son auteur.
Bonne
lecture jubilatoire donc!
* *
Parmi
les différents défauts que l'on peut reprocher à un journaleux, cinq d'entre eux méritent qu'on s'y attarde:
-
la paresse
d'esprit, qui lui fait aller du dévoiement de vocabulaire au plagiat pur et
simple
-
l'incompétence, et
son corollaire l'arrogance, ou comment empêcher plus compétent que soi de
pouvoir s'exprimer
-
la quête du
"scoop", magnifiée par sa complaisance dans l'émotionnel
-
la paucité du
discours, et la tentation qu'elle sous-tend de s'en remettre au discours ambiant
-
l'a-numérisme,
qui fait ramener sur un même horizon flou l'utopie et le réalisme
Voyons
dans le détail chacun de ces défauts.
La paresse
d'esprit
Plutôt
que d'aller chercher le mot juste, le journaleux
se raccroche au "buzz word"
en vogue. Ainsi il n'y a pas si longtemps, et avant que le buzz "mondialisation"
ne le remplace dans la cause de tous les maux de la Terre , ceux ci semblaient
trouver leur origine en "Asie du Sud
Est". Ce faisant les journaleux
en vinrent à classer dans cette région du monde la Chine, le Japon, le Népal[2] pour
ne relever que ces exemples…Autres buzz
contemporains cette fois sont les "zéro
quelque chose", qu'il s'agisse de la tolérance, du défaut ou du
risque. Et que dire des "Plan
Marshall", des "Grenelle"
réclamés ici ou là pour sauver tel secteur en difficulté ou promouvoir telle
élusive réforme, ou encore "l'ascenseur
social est en panne" – formule bien commode pour expliquer certaines
dérives sociétales…
Dans
cette chasse au buzz, la mode évolue
très vite et un mot en vogue ne tarde pas à être chassé par un autre plus in: ainsi les récents attentats
terroristes ont rapidement déclassé le mot "séisme" au profit de la "sidération"[3].
Cette
paresse d'esprit se manifeste de la façon la plus risible chaque fois qu'il
s'agit de traduire un mot, une locution d'origine étrangère ou d'utiliser cette
locution hors contexte. Quelques
exemples pêle-mêle:
-
"tsunami": rappelons que ce mot
d'origine nippone ne saurait désigner un
raz de marée à l'extérieur de l'Asie extrême orientale; mais sans doute est
il trop difficile pour un journaleux
de prononcer son équivalent français depuis le début de l'année 2005 qui vit
semblable catastrophe dévaster cette région du monde
-
"droits humains": traduction
littérale de "human rights"
qui devrait pourtant se traduire tout simplement par "droits de l'Homme", locution d'origine française que diable[4]!
-
"déforestation": pourquoi ne pas
parler plus simplement de déboisement?
-
"flexibilité": la traduction exacte
de "flexibility" est "souplesse": ce mot bien français
serait il plus difficile à prononcer que son équivalent anglo-saxon?
Et
de la paresse d'esprit au plagiat il n'y a souvent qu'un pas lorsque, se
laissant aller à citer un confrère, notre journaleux
"oublie" tout simplement de mentionner la source de son inspiration.
Ainsi
ce Directeur de la publication d'un quotidien spécialisé dans le recyclage des
anciens maoïstes de déclarer, devant un auditoire admiratif que "la paix, c'est
comme l'oxygène que l'on respire". Belle formule s'il en fut – mais que ce
prince des folliculaires s'est bien gardé d'en créditer son véritable auteur,
l'éditorialiste américain Fareed Zakaria qui l'avait énoncée plusieurs années
avant lui dans NewsWeek[5] …
L'incompétence
Demandez
à un spécialiste quelqu'il soit et quelle que soit sa spécialité de commenter
l'article, l'interview d'un journaleux
sur la spécialité en question: "Que des conneries!" sera sa réponse
invariante… Pour moi qui suis de formation scientifique et technique, c'est
évidemment sur ce terrain que je surprends régulièrement le journaleux en flagrant délit de
connerie. Sans aller chercher des concepts complexes[6],
écoutez seulement un journaleux se
perdre dans les unités de grandeurs physiques (une force exprimée en CV, une
intensité électrique en Watts[7]..)
sans qu'à aucun moment il n'exprime le moindre doute sur la "vérité"
qu'il est en train d'asséner.
Et
quand on a affaire à une grandeur qui est le produit de deux autres (une
énergie, une puissance..) ou leur quotient (une pression, une accélération..)
on ne trouve plus personne…
Pas
étonnant dans ces conditions que, pour débattre des grandes questions
scientifiques du moment (le nucléaire[8], la
biotechnologie, la génétique…) le journaleux,
plutôt que de faire l'effort de rechercher parmi la communauté scientifique les
personnalités les plus compétentes, le journaleux
dis je, s'en remette à des Associations, ces ONG qui ont une idée bien arrêtée
sur ces questions, manquant de rigueur peut être, mais si simple à comprendre[9] et à
faire passer au lectorat/auditoire.
Pas
étonnant non plus que le journaleux
ait pris pour sujet de prédilection les "sciences molles"
(psychologie, sociologie, économie..), celles qui permettent de
"démontrer" à peu près tout et son contraire. Pas un journal qui
n'ait son sociologue de service, pas une émission thématique qui ne fasse
intervenir un psy – "ces Thomas Diafoirus de notre siècle[10]"!
Quant aux économistes, il est bien établi à présent que l'Economie est une
"science" qui permet par comparaison avec la météo, d'estimer que
cette dernière est un modèle de science exacte…
Et
pour masquer son incompétence, le journaleux
recours à son arme de prédilection: l'arrogance. "Le devoir du journaliste
est d'appuyer là où ça fait mal": quoi de plus arrogant que cette
profession de fois d'un journaleux
qui postule avant même le début de l'interview qu'il en sait assez sur le sujet
pour piéger son interlocuteur? Au reste et afin de déstabiliser son vis-à-vis,
il n'hésitera pas à lui couper la parole, à l'interrompre avant qu'il n'ait fini
d'exposer la totalité de son argument, en un mot occuper le terrain, contribuant à rendre ainsi ce que sont devenus
la plupart des interviews: inaudibles.
La quête du
"scoop"
Le
journaleux cherche toujours et
partout le scoop quelqu'en soit le prix en termes de distorsion de la vérité et
en termes de complaisance dans l'émotionnel[11].
Car
la meilleure recette du scoop, celle qui marche immédiatement en termes
d'audience, consiste à jouer sur l'émotion du lecteur/auditeur/téléspectateur.
Le journaleux va donc
systématiquement privilégier les nouvelles porteuses d'émotion, ou à
l'intérieur d'une même nouvelle, le contenu potentiellement émotionnel de cette
dernière. En face d'une catastrophe, par exemple, le journaleux se départira d'abord du contenu rationnel – les causes,
l'impact économique, la probabilité de récurrence… – pour rechercher ce qui pourrait
maximiser l'émotionnel.
"Les
média flattent la terreur et la pitié" (Michel Serres citant Aristote) et
les récentes surprises électorales – Brexit, Trump… – sont là pour rappeler que
cette valorisation de l'émotionnel se fait au détriment du factuel.
Le
fin du fin, c'est de trouver quelqu'un qui souffre pour lui faire rapporter
cette souffrance (presse écrite), le faire parler "authentique"
(radio), voire le montrer dans toute sa détresse (téloche).
"La
presse est basse" (Charles De Gaulle, commentant la couverture indécente
par les journaleux du décès de sa fille handicapée)
Mais
la nature humaine est ainsi faite que les émotions s'émoussent vite. Donc la
logique du journaleux sera de sauter
de cata en cata afin de pouvoir surfer sur une vague émotionnelle
ininterrompue; et c'est un truisme de dire que, dans ces conditions, un
événement est condamné à disparaître de "la une" très rapidement, et
ce quel que pût être son intérêt informationnel. Dans sa recherche du scoop, le
journaleux s'auto condamne donc à
l'émotionnel et par là, à l'instantané.
La paucité du
discours
Ultime
conséquence de cette recherche du scoop, le journaleux
dans sa recherche de l'info pouvant justifier la une, est tenté de créer de toute pièce de l'information. Dans sa
solide stupidité il ignore que le
contenu informationnel d'un message ne
peut que décroître avec son traitement selon un théorème fondamental de la
Théorie de l'Information[12]. Mais
on ne peut demander à un journaleux
d'avoir étudié, ne serait ce qu'un minimum, cette théorie pourtant fondamentale
pour son métier. En présence par exemple d'une dépêche de l'AFP, et en absence
de toute information exogène à cette
dépêche, le malheureux va se mettre à la triturer dans tous les sens pour
essayer d'en accroître le contenu – de préférence émotionnel comme vu ci-dessus.
Bien
sûr, un minimum de bon sens conduit tout un chacun à reconnaître la vanité de
l'exercice[13]. La tentation est grande
alors pour le journaleux de rajouter
cette information exogène qui lui permettra d'atteindre son but; tous les
procédés sont bons pour cela:
-
prêter l'oreille
à la rumeur, se faisant par là l'instrument privilégié de dissémination de tout
ce que le Net et les réseaux a-sociaux propagent de désinformation – on en voit
tous les jours les effets lors de jugements rendus sur des affaires de pédophil ie, de harcèlement sexuel…
-
fusionner
l'information initiale avec une autre information "similaire": c'est
l'amalgame qui permet de faire d'une bagnole incendiée l'ébauche d'une émeute,
l'attaque isolée d'un Noir dans le métro la preuve d'une montée du racisme,
voire de celle de l'insécurité dans les transports collectifs[14]
-
appeler à la
rescousse le psy ou le socio de service qui ne manquera pas
"d'expliquer" l'événement initial en rajoutant son commentaire pseudo
scientifique
Et
je ne parle pas ici du mensonge pur et simple encore que les condamnations
fréquentes de journaleux pour
diffamation soient là pour rappeler que ce procédé n'est pas si rare…
La
recherche d'un contenu exogène à ce que peuvent délivrer les agences dont c'est
le métier (AFP, Reuter…) conduit le journaleux
de l'espèce "baveux" à ouvrir
un standard au travers duquel il espère enrôler l'opinion publique dans la
discussion du sujet du moment. Mais cette opinion publique qui croit savoir[15],
véritable hyène engendrée par des chacals, n'est elle pas elle-même le résultat
du faible discours du journaleux?
Ouvrir le standard n'a donc pour résultat qu'un feedback amplifiant le message jusqu'à sa distorsion dans un effet
Larsen informationnel.
Pierre
Bouteiller dénonçait fort justement "ceux qui croient que l'on crée une
émission en ouvrant un standard"…
L'a-numérisme
"On
peut faire dire aux chiffres ce que l'on veut". Déclaration privilégiée du
journaleux incapable d'appréhender la
quantification des informations accessibles à la mesure. Pourtant, et bien
souvent, la différence entre un raisonnement utopique et une proposition
réaliste réside dans la quantification que l'on peut faire de leurs
conséquences. Ainsi du journaleux qui
propose[16] tout
de go de remplacer les centrales nucléaires par autant d'éoliennes en ne
réalisant pas qu'il faudrait de l'ordre d'un millier d'éoliennes pour remplacer un réacteur.
Ainsi
c'est bien souvent dans la manipulation des
ordres de grandeur que le journaleux
fait preuve de son inconséquence: cela n'a pas choqué le journaleux de service d'annoncer, peu de temps après l'arrivée des
socialos en 2012, que la dette nationale venait d'atteindre 2 milliards d'euros
alors que le chiffre exact était mille fois plus important. Du même genre,
cette assertion d'un journal très parisien annonçant que "la puissance
nucléaire installée de la France sera maintenue à 63,8 mégaWatts", en lieu et place des 63,8 gigaWatts réels…
Cet
a-numérisme atteint son apogée lorsque un nombre est censé découler d'une
simple règle de 3 qui est comme
chacun sait l'antichambre intellectuelle du calcul
des proportions. Ainsi d'un journaleux
opérant sur France Culture qui n'a pas hésité à affirmer, alors que la Russie
se dépêtrait dans la crise ouverte en Ukraine, que "le Rouble avait perdu
100% de sa valeur". Question: quel est le contenu résiduel d'un sac de
billes qui a perdu 100% de son contenu?
Parfois
c'est un problème à peine plus compliqué dans lequel le journaleux se prend les pieds. Ainsi de l'annonce "d'un champ
dont la surface cultivée passe de la moitié aux deux-tiers, c'est à dire un
gain de un tiers"[17]!
Dans
son film Le déclin de l'empire américain,
Denys Arcand fait dire à un professeur d'histoire: "il y a trois choses
importantes en histoire: premièrement le
nombre, deuxièmement le nombre et
troisièmement le nombre…"Ce qui
serait valable pour l'histoire, ne serait il pas valable pour toute autre
discipline traitant de l'information?
* *
Ouvrons une
parenthèse.
Quel
impact en termes politiques d'une
telle dérive journalistique?
La
récente émission télévisée sur FR3 "un temps de Président", résultat
de plusieurs mois de tournage "dans les coulisses de l'Elysée", permet
de toucher du doigt cet impact, qui est énorme.
Malaise
au sortir de l'émission: l'essentiel de l'action de l'Exécutif est un combat
permanent avec les média:
-
témoin le temps
passé entre les représentants de cet exécutif – Président, ministres, conseillers
– à préparer et se préparer – quels éléments de langage? quelle attitude à adopter? quelles questions accepter/refuser?
– jusqu'à l'omniprésence de la maquilleuse durant l'enregistrement de la
prochaine intervention ou le nombre stupéfiant de clichés du Président (pris
par un journaleux) en vue de choisir
la meilleure "image" à diffuser…
-
dans le camp d'en
face, le rassemblement des média aux moindres apparitions de cet Exécutif, sous
la forme d'une meute que précède la profusion de perches à micro/caméra comme
autant de hallebardes prêtes à soutenir une charge militaire[18]…
Et
face à tout ce fatras, les rares instants durant lesquels l'Exécutif parle de
politique et dont les dialogues ne peuvent manquer d'évoquer le Café du Commerce…
D'où
les questions:
-
Afin d'affronter
les média, l'apparence n'a-t-elle pas pris la place de la substance au sein de
l'Exécutif?
-
Le temps long du
politique n'a t'il pas cédé la place au temps court du scoop évoqué plus haut?
-
Le 4ème
pouvoir en a-t-il trop pris (de pouvoir) pour arriver à dicter à cet Exécutif
l'attitude à prendre?
-
Plus grave
encore, les contre vérités, les approximations valorisées au plan émotionnel au
détriment des faits objectifs n'a-t-elle pas favorisé l'émergence de cette "post-vérité"
sur laquelle un Donald-trompe a pu s'appuyer pour accéder à la Présidence des
USA?[19]
"Ce
sont les média qui font à présent les politiciens"(Michel Rocard)
Et
que dire de la quasi religion des sondages d'opinion: on peut comprendre que
les média qui en font leur miel aient un intérêt à multiplier cet exercice qui
se révèle piètre prescripteur du futur, mais n'ont-ils pas refilé cette fièvre
à la classe politique qui en fait à présent une consommation autant
dispendieuse[20] qu'inutile?
"Si
Lénine revenait, il n'écrirait pas Que
faire? il ferait un sondage d'opinion"[21]
Dans
le film "The queen", Stephen Frears nous montre comment les journaleux britanniques – les fameux
tabloïds coprophages – en exploitant l'émotion causée par la mort accidentelle de
Diana ont contraint la Reine Elizabeth à s'humilier publiquement devant un
peuple à reconquérir au plan affectif. Par là, ces journaleux ont failli mettre en péril la monarchie d'outre manche,
une institution qui avait survécu victorieusement au "blitz".
* *
Enchaînons.
S'il
est un domaine où le journaleux se
révèle particulièrement dangereux c'est bien dans le traitement médiatique du
terrorisme. Il est à présent admis que le traitement[22] du
terrorisme doive passer par celui de sa propagande.
Hors, cette guerre de propagande déclarée par le terroriste[23], le journaleux fait tout pour nous la faire perdre, et dans ce tout on retrouve les défauts énoncés plus haut:
Le
dévoiement du vocabulaire, exemples:
-
"kamikaze":
c'est faire trop d'honneur à ces dérangés suicidaires que de les ranger sous le
même qualificatif que ceux des japonais qui se sacrifiaient pour la défense de
leur pays
-
"djihadiste":
faire référence à un terme qui ne devrait être utilisé que par des exégètes du Coran,
détourne le lecteur/auditeur de ce que sont en réalité ces terroristes: de
simples islamo-fascistes.
La
dérive émotionnelle du message que renvoie le journaleux en recherche du scoop: un attentat terroriste est
évidemment formaté pour exploiter cette dérive.
L'incompétence
à juger de l'importance relative sur le long terme[24] d'attentats
qui font, objectivement, bien plus de victimes dans le monde arabo-musulman que
dans le nôtre.
La
répétition ad nauseam des noms, des
photos, des vidéos de ces islamo-fascistes:
il est indécent que les frères Machin soient à présent plus
"célèbres" que leurs victimes. Ces répétitions ne peuvent conduire
qu'à valoriser, auprès d'esprits faibles tentés de suivre leur chemin, de soi
disant "martyrs" qui ont ainsi trouvé moyen de passer à la postérité.
"Toute
publicité est bonne à prendre" proclamait Roy Cohn, cet avocat US coach et
mentor de Donald-trompe durant la jeunesse de ce dernier[25]. Ce
qui s'est révélé exact pour un populiste pourrait bien le devenir pour les islamo-fascistes.
Pour
contrer la croissance – exponentielle du fait de cette publicité – des enrôlés
de l'islamo-fascisme, il faudra bien
que le journaleux vienne à collaborer
avec les services de sécurité en agissant exactement à l'inverse de ce qu'il
fait aujourd'hui:
-
regrouper sous un
même terme générique – islamo-fascistes
n'étant qu'un exemple – tous les
suiveurs de cette entreprise mortifère
-
en particulier ne
désigner les multiples groupuscules qui s'en réclament, et qui naissent comme
champignons, que sous un vocable global du type groupuscule islamo-fasciste et laisser aux services de sécurité
compétents le soin de décrypter les différences plus ou moins subtiles pouvant
exister entre ces groupes
-
ne désigner les
responsables d'attentats, suicides ou non, que sous la forme par exemple d'un
N° matricule parfaitement anonyme, et à fortiori ne diffuser aucun message,
aucune photo de ces individus
Dans
l'Egypte ancienne, un pharaon qui prenait le pouvoir prenait soin de marteler
le cartouche nominal de son prédécesseur sur tous les édifices exposés à la vue
du public: en supprimant ce nom de la mémoire collective, il s'assurait qu'une
contestation de son nouveau pouvoir ne pourrait se faire jour.
Faisons
de même avec les islamo-fascistes:
ils seront d'autant moins dangereux que l'on trouvera la force et les moyens de
les faire oublier.
Et en guise de conclusion
provisoire:
"Que
ce que nous disons ici ait été dit maintes fois, peu importe que cela plaide
contre nous, si cela plaide en faveur de ce que nous disons"[26].
On
ne combattra les défauts décrits plus haut qu'en réformant en profondeur les
écoles de journalisme, ces écoles qui tendent à former des individus coulés
dans le même moule de la facilité et du politiquement correct[27]. Il
s'agit de dénoncer "l'abandon par ces écoles de l'objectif d'objectivité
au profit d'un journalisme d'attachement"[28] –
lequel fait passer l'émotionnel avant la vérité des faits susceptibles de l'engendrer.
Dénoncer dans le même temps ce journalisme qui, du fait de son incompétence sur
bien des sujets, favorise la croyance en des "faits alternatifs"
colportés par les réseaux numériques et accrédités par des ONG à la compétence
tout aussi douteuse.
Le
Politique devrait s'emparer de cette juste cause – à condition de ne pas céder
à la faiblesse de simplement vouloir exister
aux yeux des média – et pour ce faire, devrait enrôler les acteurs de la
connaissance que sont les Scientifiques, les mieux à même de les aider car
rompus à la confrontation permanente des idées à la réalité objective tirée de
l'expérimentation. En d'autres termes, et comme l'a résumé le sociologue Gérald
Bronner, il s'agit de "faire reculer en nous le savant d'illusion"[29].
Au
risque de voir les journaleux
"nous faire remonter l'échelle de Darwin",[30]
opposons à tous ces tenants de la croyance
un véritable contre pouvoir: celui du savoir.
Et tout le reste n'est que littérature.
[1] Dejà pluriel de medium, ce mot ne saurait prendre un S au risque de pléonasme grammatical…
[2] le seul critère à retenir ne devrait être que l'appartenance à l'ASEAN, dénomination officielle des pays de cette zone; mais le journaleux sait il seulement ce qu'est l'ASEAN?
[3] Cité sur France Culture, dans l'émission Esprit Publique du 27 novembre 2016
[4] Cf le Snippet que j'ai consacré à ce sujet dans mon édition de mars 2016
[5] Le plagiat de cet hebdomadaire US semble relever d'une prédilection puisque j'ai pu prendre un ancien spécialiste de géopolitique sur France Inter en train de lire au mot près un article entier de ce journal, sans qu'il n'éprouve le besoin de citer la source d'une chronique qu'il se contentait ainsi de traduire en français
[6] A propos de séisme, on entend régulièrement "le séisme, d'une magnitude de X sur l'échelle de Richter qui en compte Y…" alors que cette échelle, ouverte, ne compte évidemment pas de niveau maximum
[7] Dans son roman les "Mauvais coups", Roger Vaillant évoque "une méchante ampoule de 40 ampères". Sous la tension habituelle de 220 V, la "méchante ampoule" serait en fait équivalente à un projecteur de cinéma…même si ce romancier est plus qu'un simple journaleux, il m'a semblé pertinent de rapporter ici cette remarque pour futile qu'elle puisse paraître.
[8] Le journaleux officiant tôt le matin chez France Inter n'a pas hésité à déclarer qu'il s'agissait d'une énergie fossile (cf. Le Robert: "énergies fossiles: matériaux combustibles formés [..] par transformation de végétaux")
[9] "Ça c'est bien" ou "ça c'est pas bien" c'est à peu près à quoi se résume bien souvent l'idée de ces Associations "militantes" et bien sûr "citoyennes" sur telle ou telle de ces questions
[10] Déclaration d'un des avocats de la défense au procès d'Outreau, durant lequel les psy se sont montrés parfaitement ridicules
[11] ici on serait tenté d'écrire "Inutile de développer"
[12] Claude E.Shannon, A Mathematical Theory of Communication, 1948
[13] Chacun garde en mémoire ce sketch de Coluche où "On s'autorise à penser dans les milieux autorisés…"; parfaite illustration des contorsions du journaleux essayant de faire rendre à un message un contenu informationnel alors que ce contenu est quasi nul au départ ("Les chefs de gouvernement se sont refusés à toute déclaration…")
[14] Ainsi de cette annonce il y a quelques temps par le journaleux de service d'une "prise d'assaut de la base OTAN de Kandahar" – le factuel: 4 "kamikaze" auto-sautés et 1 soldat tué…
[15] Cf Gerald Bronner, La Démocratie des Crédules, ed.PUF, 2013
[16] Ou ce qui revient au même, se fait le porte parole de l'Association "compétente" qui préconise cette "solution"
[17] Ami lecteur, tu n'as pas oublié que la comparaison de 2 fractions exige leur conversion au même dénominateur, ce qui te permettra de trouver la solution: 1/6
[18] Ou plus récemment cette autre meute coursant les parlementaires LR avec cette unique question: "vous avez un plan B?"…
[19] Cf les chroniques de Brice Couturier sur France Culture, semaine du 9 au 13 janvier derniers
[20] Cf le scandale de l'affaire Bygmalion
[21] Philippe Meyer, Démolition avant travaux, 2002
[22] Au sens militaire du terme: traiter un objectif, c'est le détruire
[23] Qu'il soit Corse, Basque ou Islamiste: la logique de la terreur est trans-idéologique
[24] Cf mon édition de mars 2016 sur le sujet
[25] Cf l'émission L'ascension de Donald Trump sur FR5 du 10 janvier
[26] Alors, journaleux, tu as deviné l'ouvrage sur lequel a été récrit ce palimpseste?
[27] Et le biais gauchisant induit par ce moule: le terme "extrême-gauche" est il devenu tellement indicible que le journaleux n'utilise plus à sa place que celui de "gauche de la gauche"?
[28] Chroniques de Brice Couturier déjà citées
[29] La démocratie des crédules, opus déjà cité
[30] Philippe Meyer, chronique du 18 mars 2013 sur France Culture
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Droit du sol versus Droit de la mère
Le droit du sol est
il encore pertinent? Dans un monde où une parturiente peut, entre deux avions –
quand ce n'est pas dans l'avion –
accoucher dans un pays avant de repartir dans un autre, quelle peut être la
légitimité d'une citoyenneté attribuée sur le seul critère du lieu de
naissance? Cette question peut être posée de façon plus générale, la mobilité
des personnes étant une des composantes de l'inexorable mondialisation.
L'alternative,
opposée par ses détracteurs, ne pourrait être que le "Droit du sang"
dont l'appellation est suffisamment malsaine pour en assurer le rejet par
l'opinion commune.
Cependant, et la
maternité étant la seule certitude qui soit en matière de transmission
héréditaire(*) ne pourrait on pas définir un "Droit de la mère", le
nouveau né recevant automatiquement la citoyenneté de sa mère biologique?
(*) comme chacun le
sait, la paternité n'est "qu'un acte de foi"…
Téloche &
vaccination
Il
est ironique de constater que ces deux découvertes/inventions majeures faites
par l'Occident sont la base de la menace existentielle pesant sur ce dernier.
Car
enfin, sans la vaccination et la spectaculaire chute, en particulier de la
mortalité infantile qu'elle a permise, pas d'expansion démographique
incontrôlée et partant, pas de pression sur les ressources de la planète, pas
d'exode massif des populations du tiers monde fuyant la pénurie de ces
ressources – ou la guerre menée par ceux qui veulent se les approprier – et en
final, pas de crise des réfugiés…
Pour
la téloche, il n'est pas un seul slum
dans ces pays qui ne la reçoive, car considérée comme un bien de première
nécessité – bien avant le frigo. Et c'est par cette téloche que ces populations
voient notre façon de vivre, cette "occidental
way of life" qui leur apparaît alors comme le rêve à réaliser,
l'objectif d'un exode à accomplir.
Pénélopegate
D'abord
et avant que l'on ne m'accuse un peu vite de "hurler avec les loups",
je rapporte ce que j'avais écrit le 3 décembre, peu de temps après le succès de
Fillon à la primaire "de la droite et du centre":
Au lieu de porter ses voix sur le consensuel Juppé qui était
à peu près sûr de l'emporter sur n'importe quel adversaire du second tour de
Présidentielle, la droite la plus bête du monde (dixit Mendès France) a préféré
tout miser sur un "pur et dur" qui va rassembler des opposants de
tous les bords depuis le FN jusqu'aux gauchos de tous poils. Ce faisant, il
(Fillon) risque de passer bientôt pour "le candidat des riches"
versus "le candidat des pauvres". Et c'est sur des slogans de ce
genre que Normal1er s'était fait élire il y a 5 ans…
On voit à présent que Fillon n'aura pas eu besoin
de débattre avec ses adversaires à la Présidentielle pour devenir "le
candidat des riches à privilèges" aux yeux de l'électorat…
Voilà également ce qu'il en coûte de n'avoir pas
poursuivi clairement l'objectif premier de la primaire en question: désigner le
candidat le mieux à même de mettre le Parti Sectaire à la porte.
Droits de l'Homme
à points
La
Chine procède, à titre expérimental dans la ville de Suining (province du
Sichuan), à la mise en place d'un système de notation de sa population via la
récupération de toute info pertinente: décisions de justice, infractions aux
codes en vigueur, sanctions des incivilités, voire activités sur Internet
contrevenant à la déontologie numérique du Parti. Le score individuel ainsi
établi – en nombre de points perdus – conduira à priver l'individu concerné de
droits et de services de façon proportionnée à cette perte. A l'inverse, le bon
citoyen capable de conserver tous ses points durant une suffisamment longue
période se verra proposer des gratifications en nature – priorité dans
certaines files d'attente, préférences d'accès aux meilleures écoles…une grande
première pour récompenser les citoyens respectueux de la Loi.
Par
référence à notre "permis de conduire à points", la Chine n'est elle
pas en train d'inventer les "droits de l'homme à points", chacun
étant crédité à sa naissance d'un même quota, parfaitement équitable car
indépendant de la situation sociale de ses parents? (à suivre).
Révolution
numérique, un résumé
Comment
résumer en quelques phrases la révolution numérique en cours et ses effets
immédiats? Un article paru dans un récent TIME me paraît relever ce défi:
"Que
peut signifier mettre un ordinateur à portée de main de chaque humain et de
relier instantanément ce dernier avec tout ses semblables? Quand la révolution
typographique de Gutenberg a rendu possible un large partage d'idées à travers
le temps et l'espace, les effets politiques et sociétaux qui ont suivi
inclurent la Réforme, les Lumières, la naissance de la Démocratie et les Révolutions
industrielle et scientifique. En d'autres termes, tout depuis les habitudes quotidiennes jusqu'à l'ordre
international fut détruit et reconstruit. Quels changements, et avec quelle
rapidité, cette infiniment plus puissante technologie va-t-elle causer? Les
élites bien placées qui chevauchent allègrement le dos de cette bête, n'ont pas
encore vu ses crocs ni senti ses griffes. Mais des millions de citoyens(*) qui
n'ont pas la chance de se trouver au même endroit sentent déjà son souffle sur
leur nuque".
(*)
Américains dans le texte initial
Sortir du
nucléaire…
…qu'ils
disent! Le récent épisode de la fermeture de la centrale de Fessenheim,
renvoyée aux calendes grecques, a mis en évidence l'existence d'un obstacle de
taille à cette décision: la CGT. Le nucléaire est en effet un des bastions de
ce syndicat depuis l'immédiat après guerre, qui avait vu le Parti Communiste –
le premier Parti d'alors par son nombre d'électeurs – prendre le contrôle
syndical des secteurs stratégiques, dont celui de l'énergie(*).
Toujours
fidèle à son moto "maintien des avantages acquis", la CGT se révèle
donc comme une des forces les plus importantes à vaincre si nos chers
écolo-gauchistes veulent aller au bout de leur vision de la transition
énergétique. (à suivre).
(*)Lénine
n'avait il pas dit en substance que le communisme c'était le marxisme plus
l'électricité?
___________________________________
Guignol's Band
Les guignols de l'info sont morts…vive le
Guignol's Band!
Méluche & Dany
Grisé
par le succès de ses dithyrambes sur les réseaux a-sociaux et de ses
auto-vidéos sur YouTube, notre Coluche-triste
ne tolère plus d'être tutoyé même par un ancien camarade trotskiste. Ainsi
rappelé à l'ordre sur un plateau d'Antenne 2 par l'intéressé, Dany-le-rouge n'a pas mâché sa réplique:
"vas te faire foutre!" lui a-t-il envoyé en lui tournant
ostensiblement le dos.
Renaissance politique?
Duflot-de-paroles renvoyée dans ses cordes lors de la primaire
écolo-gauchiste se console en proclamant avoir été investie pour les prochaines
législatives par 75% des adhérents de son Parti. Renseignement pris ce sont 15
voix, sur les 20 présents qui lui ont permis de se croire revenue sur le devant
de la scène politique…
Ambition à Clocher les bécasses
Le
départ de Manuel-tango du gouvernement
pour cause de primaire avait aiguisé les ambitions de certains ministres restés
en place. Ainsi Najat-bécassine se
voyait bien prendre du galon en déclarant à l'issue d'un dîner probablement
trop arrosé: "finir le quinquennat avec une jeune première ministre, ça
aurait de la gueule!"
Rachida-dentier, qui ne digère pas l'investiture de NKM sur sa
circonscription parisienne, défouraille à tout va sur Fillon-nous-à-lui? et ses amis. Décidée à "pourrir sa
campagne" selon ses propres mots, elle a apostrophé le porte parole de ce
dernier sur le thème: "je ne vais pas nettoyer tes chiottes comme le
faisait ma grand-mère avec les chiottes de la tienne!"
Ségo vista Social-club
Suite
aux déclarations de Ségo-la-démago
sur Cuba, son camarade Lang-de-vipère
s'est demandé si elle n'avait pas "trop bu de rhum cubain ou fumé trop de
havanes". Mais ses sorties prennent tout leur sens quand on sait qu'elle
convoite un poste d'Administrateur bientôt vacant au PNUD(*) pour lequel un
soutien des pays d'Amérique Latine restés proches de Cuba lui serait précieux…
(*)
Programme des Nations Unies pour le Développement
Ramassé
de la façon que l'on sait à la primaire de la droite et du centre, Copé-le-mets-le-doigt garde une dent
féroce contre ceux de sa famille LR qui avaient tenté de le mouiller dans
l'affaire Bygmalion. A présent que le Pénélopegate met en difficulté le gagnant
de cette primaire, et après avoir proclamé "il faut le déconnecter", on peut compter sur lui pour tenter de briser le fragile rassemblement
de la droite autour de Fillon-nous-à-lui?…
Propos librement inspirés de " la
marre aux canards" d'un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi
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