Ne manquez pas non plus au bas de ce numéro:
- Snippets
-
Guignol'S Band
Lettre ouverte à François Lenglet
Cher Monsieur Lenglet,
C'est un baby boomer retraité qui vous écrit. Un retraité qui a suivi avec
beaucoup d'attention votre émission TV "Angle éco" du 31 mai dernier.
Permettez-moi de n'être pas d'accord sur un certain nombre de points.
1. les baby boomer retraités ou
"la croisière s'amuse"
A en croire l'introduction de
votre émission, les baby boomer
retraités seraient des habitués des croisières en méditerranée à bord de l'un
des paquebots des Cies MSC ou Royal Caribbean. Permettez-moi de vous rappeler
que les retraités qui peuvent se payer ce genre de croisières ne représentent, à
mon avis qu'une minorité de baby
boomer retraités, celle appartenant aux "classes aisées",
lesquelles ne rassemblent, aux dires de l'INSEE pas plus de 20% de la
population d'intérêt[1].
Pour être objective, cette
introduction aurait dû mettre en parallèle cette minorité avec ceux des baby boomer retraités qui ne disposent que
de la seule "retraite des vieux" c'est-à-dire les pensions servies
par la Caisse Vieillesse de la Sécurité Sociale. Il eut été intellectuellement
honnête de rappeler que cette CNAV ne verse pas de pension supérieure à 50% du
plafond de la Sécurité Sociale, et vous auriez été bien inspiré de montrer,
avec le même luxe de détails utilisés pour ceux de la minorité
"privilégiée", quelques uns de ceux qui galèrent avec ce niveau de
pension[2].
Au passage, vous auriez pu également
pointer du doigt la "générosité" des pouvoirs publics qui leur ont
attribué le 1er avril dernier une augmentation de 0,1%, soit à peu
près de quoi s'offrir une baguette de pain en plus chaque mois[3]…
Quant aux autres baby boomer retraités, dont l'essentiel
des pensions est versé par les Caisses de retraite complémentaire[4], je
souhaite vous rappeler que le montant de ces pensions est bloqué depuis plus de
3 ans, effort qui a été "vendu" comme la contribution de ces
retraités aux difficultés économiques rencontrées par ces Caisses[5].
2. la "guerre des
générations"
Comme exprimé dans le
sous-titre de votre émission – "la guerre des âges" – vous contribuez
par le ton général de votre émission à accréditer ce concept énoncé il y a
quelques années pour la première fois par feu l'économiste idéologue Bernard Maris.
Si effectivement la
présentation tendancieuse des baby boomer
retraités en croisière pourrait accréditer l'hypothèse d'une semblable guerre,
il eut été plus exact et plus responsable à la fois de rappeler que l'actuelle
retraite par répartition est l'expression même d'une solidarité intergénérationnelle
telle que l'avait souhaitée le Conseil National de la Résistance à la fin de la
seconde guerre mondiale.
Certes, je vous accorde
crédit pour votre juste illustration du travers sous tendu par l'autre système,
la retraite par capitalisation, et ses dérives induites par la mainmise des
fonds de pension anglo-saxons sur certaines entreprises françaises réduites à y
faire appel pour financer leur développement. Au passage vous auriez été bien
inspiré de tenter d'expliquer pourquoi ces entreprises n'avaient pu attirer
pour leur financement une partie de la considérable épargne française[6]…
Sous l'angle pour le moins
accusateur, de cette guerre de
générations, le seul reproche que l'on pourrait faire aux baby boomer c'est de n'avoir pas fait assez d'enfants afin d'assurer
la pérennité d'un système qui est plutôt représentatif d'une concorde entre générations. Peut être
aurait il fallu un peu plus de pédagogie de la part de nos dirigeants politiques
pour convaincre les baby boomer que
leur descendance était essentielle à cette pérennité. Car enfin, c'est bien de
la tendance démographique actuelle[7] que
notre système souffre et que les dispositions prises pour assurer cette pérennité
le sont, partiellement, au détriment des classes d'âge à venir (cf. paragraphe
suivant).
Au-delà, il est simplement
"populiste" d'affirmer que les baby
boomer retraités ont bénéficié de privilèges autres que celui d'avoir eu la
chance de naître au début des 30
glorieuses. Et je ne sache pas que l'on puisse attribuer la fin de ces
dernières à une quelconque défaillance
de ceux qui avaient intérêt à ce qu'elles perdurent!
3. des jeunes et de la répartition des
efforts
Je voudrais dénoncer ici une
contre vérité illustrée dans votre émission par les deux plateaux d'une balance
qui recherche l'équilibre entre la charge des retraites des baby boomer retraités (plateau de
gauche) et le coût des différentes mesures prises pour rétablir cet équilibre
(plateau de droite). Parmi ces mesures vous citez la réforme Balladur (1993).
Or la principale mesure de cette dernière a été de modifier la période de prise
en compte des niveaux de rémunération pour le calcul des retraites. Cette
période est ainsi passée des 10 meilleures années de carrière à 25,
diminuant de façon sensible[8] le
niveau des retraites perçues à partir de 2010, c'est-à-dire précisément les
retraites de ceux des baby boomer
ayant commencé de travailler à partir de 1970[9]…
Le poids de cette réforme a
donc été supporté majoritairement par ces mêmes baby boomer et non par leurs enfants[10]. Il eut
été équitable au passage de rappeler que les fonctionnaires, dont la retraite
est payée par le produit des impôts à l'exclusion de tout financement pouvant
impliquer la solidarité entre générations, continuent de bénéficier du
privilège d'une retraite calculée sur les 6 derniers mois de
rémunération précédant leur départ, en dépit de l'alignement de leur durée de
cotisation sur celle du régime général, alignement enfin obtenu par la réforme
Fillon[11] (2003).
4. le débat final
J'en arrive à la partie la
moins convaincante de votre émission, celle du débat censé se dérouler "en
compagnie d'experts", dixit Télé 7 jours.
Ce qui aurait pu être un
débat fructueux entre de réels experts s'est résumé à une sorte de wish list
exprimée par quelques "personnalités" sélectionnées sur des critères
à tout le moins discutables, et visant surtout à mettre en exergue le sort
individuel de quelques cas télégéniques[12].
Le seul expert véritable sur
le plateau était le prix Nobel d'économie Jean Tirole auquel vous n'avez pas
réellement laissé le temps de développer ses diagnostics et possibles suggestions
d'économiste. Mais pouvait il en être autrement puisque vous ne lui avez
accordé de temps de parole qu'en parité avec un bouffon dont je n'ai pas cru
utile de retenir le nom, bouffon dont l'unique expertise économique était celle
d'amuser régulièrement une grosse cohorte de youtubeurs…
Et pourtant Jean Tirole avait
beaucoup à dire sur les préconisations qu'il pouvait formuler, notamment pour
ce qui concerne le sauvetage d'un système de retraites en péril, lequel
"sauf à diminuer de façon considérable le niveau des pensions" appelle
de nécessaires réformes, comme il l'avait explicité au cours d'interviews récentes
accordées tant à l'Express[13] qu'à la
radio[14].
En conclusion, cher
Monsieur Lenglet,
Vous nous aviez habitués à un
peu plus de rigueur dans les émissions auxquelles vous avez l'habitude de
participer. Et l'on peut de se demander si, au cours de cette émission du 31
mai, vous n' avez pas sacrifié le fond à la forme afin de privilégier une
"accroche" TV, la guerre des
âges, qui vous assurerait l'audience médiatique de ces jeunes actifs objets
de votre sollicitude.
Et tout le reste n'est que
littérature.
[1] "Riches, pauvres & classes moyennes: comment se situer?", Centre d'observation de la société, 13 février 2016
[2] Soit, en 2016, un "minimum vieillesse" de 800 euros par mois pour une personne seule
[3] "Montant du minimum vieillesse au 1er avril 2016", Le Particulier, article du 29 mars 2016
[4] Pour lesquelles ils ont cotisé, au minimum, durant 40 années de leur vie professionnelle (cf. note 9)
[5] Ce qui n'empêche pas le fisc dans le même temps de les ponctionner davantage, année après année, en particulier via les augmentations de la CSG
[6] 1600 milliard d'euros d'encours rien que pour l'Assurance Vie: "Les 100 mots de l'épargne", Que sais-je?, PUF
[7] "Livre blanc sur les retraites", La documentation française, 1991
[8] Baisse de 660€ pour une pension moyenne de 7110€ par an [Les Echos, 16 février 2010]
[9] Puisque dans le même temps cette réforme faisait passer la durée de cotisations de 37,5 à 40 années
[10] Ce sont nos parents qui ont pris leur retraite avant la réforme Balladur qui ont, de façon justifiée, connu cet "âge d'or des retraites", puisque financées par le travail des nombreux baby boomer
[11] Texte de la loi Fillon, sur www.legifrance.gouv.fr
[12] Dont cette jeune femme surqualifiée au regard de ses actuels boulots de galère, mais qui n'avait peut être pas fait les meilleurs choix au cours de son parcours universitaire
[13] L'Express, N° du 4 mai 2016
[14] Emissions France Inter "On n'arrête pas l'éco" des 18 octobre 2104 et 14 mai 2016.
________________________
SNIPPETS
"Y a pas que d’la pomme…
…mais y en a aussi".
Ainsi parlaient les Tontons Flingueurs
en décrivant le "brutal" dont ils se servaient force rasades.
L'islamisme radical c'est pareil: y a pas que de l'Islam dedans, mais y en a
aussi. Car l'on finit par comprendre – enfin – que les islamo-fascistes ont tous été endoctrinés par le Wahhabisme,
la forme moderne du Salafisme lequel confisque, depuis deux siècles la pensée
musulmane orthodoxe au profit d'un obscurantisme religieux mortifère. Et ce Wahhabisme,
prosélyte par essence, n'aurait pu faire recette s'il n'avait été abreuvé à
force rasades de pétro-dollars par l'Arabie dont la tribu dominante actuelle
des Al-Saoud en a fait de longue date sa religion officielle.
Mark David Chapmam
Qui se souvient de cet
individu qui fit pourtant la Une des journaux en assassinant John Lennon?
A bien relire sa biographie,
(celle de l'individu pas celle de John) et en marge de son violent besoin de
devenir "quelqu'un" coûte que coûte, il faut relever que son envie
d'en finir avec le chef de file des Beatles ne s'est faite impérieuse en lui
qu'après avoir embrassé la foi des Evangélistes US. Born again selon la terminologie de ces sinistres sectes déviantes
du Christianisme, il ne pouvait supporter que les Beatles se soient estimés, au
faîte de leur gloire, "plus populaires que Jésus", ce qui équivaut
dans l'idéologie des évangélistes à un blasphème appelant les plus rigoureux
châtiments. Et il n'y a pas si loin de cette attitude aux fatwas des islamistes radicaux envers ceux qu'ils considèrent comme
"mécréants".
Vous avez dit Black Machin ?
Parmi les ingrédients de la
brusque hystérie qui a saisi l’hexagone à l’occasion du centenaire de la
bataille de Verdun, je relève les propos d’une certaine Jack-erie selon laquelle les éructations d’un râpeur de planches
proférées il y a quelques temps de cela ne relèveraient que de simples blagues
de potaches, blagues qui ne justifieraient pas son retrait d’une
"fête" qui se voulait populaire. Soit. Mais un potache n'a pas sa
place dans la commémoration d'un massacre et, une fois de plus, les journaleux
se sont laissés aller à monter en mayonnaise la pub pour un bateleur qui ne
méritait rien d'autre que de rester inconnu.
CGT
Deux événements récents ont
contribué à révéler le caractère profond de cette Centrale syndicale: une
affiche qui assimile notre police nationale à une cohorte sanguinaire d'une
part, une interdiction de paraître faite à la presse quotidienne, à l'exception
de son propre organe de propagande d'autre part. Pressés de questions dans ces
deux occasions, les responsables au niveau national de la Centrale se sont
défaussés sur deux Fédérations cégétistes qui auraient agit de leur propre chef
sans en référer au niveau Confédéral. On a peine à croire que des éléments d'un
syndicat, réputé pour la discipline de ses militants, aient pris semblables
initiatives sans, au minimum, un assentiment tacite de ses dirigeants. On voit
par là que ces mêmes dirigeants sont pétris d'une qualité qu'on ne soupçonnait
pas encore: la lâcheté.
Boat people
Nos jobards de la politique
se posent à intervalle régulier la question de savoir pourquoi la solution
trouvée en son temps au problème des boat
people fuyant le Vietnam communiste à la fin des années 70, ne pourrait
être appliquée à celui des migrants fuyant la terreur ou la misère prévalant en
Syrie et autres pays du même tonneau.
Ces jobards ont donc oublié
qu'à l'époque, la communauté internationale disposée à recevoir ces boat people avait pu négocier avec un
pays, certes affaibli par 30 ans de guerre, mais à présent en paix, politiquement fort de ses alliances avec le bloc
communiste et administrativement structuré sous la férule d'un parti unique.
Cette négociation, menée sous l'égide des Nations Unies, avait abouti à un Orderly Departure Programme dans lequel
le Vietnam avait accepté de prendre sa part du coût de l'exode d'une population
qui n'aurait été sinon qu'un fardeau sur le chemin de sa reconstruction.
Avec quels de ces pays
faillis, en proie aux guerres civiles issues de gouvernances contestées,
semblable programme pourrait il être négocié aujourd'hui?
Aéronautique & GPS
La récente disparition
"des écrans radar" d'un avion de la compagnie Egypt Air a relancé la pousse d'un marronnier cher aux médias pour
chaque événement semblable: pourquoi une technologie – le GPS – qui permet de
connaître la position à 1
mètre près de nos banales voitures ne semble pas être
utilisée en aéronautique?
On voit par là que ces mêmes
médias n'ont pas fait l'effort logique de distinguer la question: "où
suis-je?" de cette autre: "où est-il?" En d'autres termes ce
n'est pas parce que je connais ma
position que quelqu'un d'autre que moi la connaît: il me faut d'abord la
possibilité de communiquer cette position à cet autre en question, et c'est
bien la possibilité pour un avion de communiquer
sa position qui se trouve au cœur du problème à résoudre pour éviter de
futures disparitions aéronautiques.
_________________________
Guignol's Band
Les guignols de l'info sont morts…vive le
Guignol's Band!
Le torchon brûle entre
Marine-la-peine et Marion-la-maréchale, les initiatives de
cette dernière agaçant tantine, que ce soit ses projets de
déplacements en Russie, Syrie, voire Israël, ou sa présence au rassemblement de
l'extrême droite à Béziers…Ma nièce
préférée a donc été rappelée à la ligne du parti qui veut que les attributions
des circonscriptions aux législatives seront décidées par sa tante. Ah, mais!
A force de caresser l'extrême
gauche dans le sens du poil avec ses mélenchonnades, notre Coluche-triste ne
s'attendait pas à ce que ce poil se redresse au point de lui piquer la paume.
C'est pourtant ce qui s'est produit le 17 mars dernier lorsque, voulant se
mêler au cortège étudiant emmené par la très gauchiste UNEF, il s'est fait
sortir au cri de "social-traître!"
Ce même 17 mars,
Najat-bécassine s'est fait remettre brutalement à sa place par Manuel-tango
alors qu'elle proposait de faire un geste en direction de cette même UNEF pour
assurer une décélération du mouvement étudiant avant les appels à la grève de
la CGT. Elle aurait mieux fait de se taire et d'attendre les cadeaux que
Normal-1er n'a pas manqué de faire à ceux qui, depuis, sont les
grands absents des manifs…
Au dernier Congrès des Verts la motion de Duflot-de-paroles n'a réuni que 1700 voix – sur les 5000
derniers adhérents – mais lui a néanmoins permis de faire élire son fidèle
lieutenant à la Direction du Parti. Elle conserve donc la maîtrise d'un
appareil permettant de menacer Normal-1er d'une candidature en 2017,
si ce dernier ne lui laisse pas quelques circonscriptions de complaisance –
dont la sienne à Paris!
Dans sa stratégie tous
azimuts pour éliminer ses rivaux à la primaire LR, Sarko-bling-bling leur a
trouvé un défaut commun: être tous – ou à peu près tous – sortis de l'ENA, en
affirmant que "le renouveau via l'ENA, ce n'est pas sérieux". Diable!
Aurait il l'intention, s'il est élu, de gouverner sans les représentants de la
toute puissante ENArchie? "Vaste programme" aurait certainement dit
Mon Général devant un tel défi!
Semaine après semaine, on peut surprendre Ségo-la-démago en flagrant délit de
grosse tête. La "dernière", c'est le film qu'elle a commis –aux frais du
Ministère – pour démontrer que c'est elle qui a tout fait à la COP 21, et où on
la voit serrant les paluches d'Obama, de Ban Kimoon, voire de Di Caprio, grand
écolo devant l'éternel! Et comme elle pourrait le dire dans son anglais
inimitable: "Everybody can watch zeû movie!"
Propos librement inspirés de " la
marre aux canards" d'un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire