Ne manquez pas non plus au bas de ce numéro:
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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE (suite)
Dans mon précédent article
sur le sujet[1], j'ai montré que si l'on
veut être sérieux sur l'abandon progressif des énergies fossiles, et compte
tenu du poids de ces dernières dans notre mix énergétique actuel[2],
il nous faudra maintenir un socle électronucléaire conséquent pendant
encore plusieurs décennies.
A ce stade de la rédaction,
il convient de réhabiliter l'électronucléaire auprès d'une opinion publique
souffrant d'une emprise irrationnelle exercée ces dernières années par
certaines ONG aux motivations plus que douteuses.
C'est de cette réhabilitation
dont il est question ici.
Réhabiliter l'électronucléaire
Une urgence nationale
Une remarque liminaire tout
d'abord.
Après quelques 40 années
durant lesquelles les Français ont été approvisionnés par une électricité pour
70% et plus d'origine nucléaire, il apparaît étonnant que l'on en soit encore à
devoir réhabiliter l'électronucléaire auprès d'un public qui en largement bénéficié
durant cette période et sans trop s'en plaindre…
Ce travail de réhabilitation
sera effectué en quatre temps:
-
rappeler les
fondamentaux quantitatifs ayant conduit les décideurs à faire le choix du
nucléaire pour garantir un approvisionnement régulier en électricité
-
replacer les
problèmes spécifiques du nucléaire dans une analyse raisonnée des risques
encourus
-
identifier les
causes de l'apparente vulnérabilité de la filière électronucléaire actuelle, et
-
montrer comment
certaines ONG ont construit leur argumentation antinucléaire sur le mensonge et
l'irrationnel
Retour sur les fondamentaux
La promesse d'une énergie
nucléaire pratiquement inépuisable repose sur une équation à présent connue de
tous:
E = mC2 (eq.1)
dans laquelle je rappelle que
C désigne la vitesse de la lumière soit ~ 300 000 km/s. Et je laisserai au
lecteur attentif le soin de vérifier que l'équivalent énergétique d'une masse
(m) de 1 gramme
de matière[3]
est de l'ordre de 100 TéraJoules (TJ)[4]
supérieure à l'énergie libérée par la seule bombe d'Hiroshima[5]…en
d'autres termes, sur les quelques 20
kg d'uranium qu'emportait cette bombe, moins de 1 gramme fut totalement
transformé en énergie.
Et la simple conversion en mégawatheures
(MWh) montre qu'il faudrait mobiliser ~ 2500 tonnes de pétrole[6]
pour produire la même énergie!
L'énergie nucléaire est donc
une alternative de choix aux énergies fossiles tant sur le plan des quantités à
extraire que des émissions de gaz à effet de serre (GES) à éviter:
-
quantités à extraire: les 58 réacteurs français en activité mobilisent de
l'ordre de 9500 tonnes d'uranium par an[7], à
comparer aux 107 millions de tonnes d'équivalent pétrole dont l'extraction et
le transport sont ainsi évités comme le montre la mise à jour[8]
pour 2018 de la figure 1 déjà utilisée
dans mon article précédent:
Bilan
énergétique provisoire de la France en 2018 (fig.1)
-
émissions de
GES: la figure 2, également extraite
de mon précédent article, est sans appel: toutes choses égales par ailleurs[9] la filière nucléaire émet 68 fois moins de
GES que le charbon, 54 fois moins que le pétrole et 40 fois moins que le gaz
GES par KWh consommé (en grammes équivalents de CO2) (fig.2)
Les risques inhérents au nucléaire
"Le nucléaire n'est pas
dangereux aussi longtemps qu'on a la certitude qu'il peut l'être"[10]!
Cette profession de foi
faite, il convient de se prémunir contre les risques qui sont de deux ordres:
-
le risque d'un
accident du type Tchernobyl ou Fukushima d'une part
-
celui posé par
l'accumulation des déchets nucléaires d'autre part
·
le risque d'accident:
Le risque zéro n'existe pas.
Mais l'électronucléaire
français, exploité par EDF et sous sa responsabilité, opère sous le contrôle
permanent d'une autorité indépendante, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)[11]
chargée de maitriser ce risque. En d'autres termes, l'ASN définit des objectifs
de sécurité et vérifie que les solutions mises en œuvre par l'exploitant sont
acceptables.
Dans ce but, l'ASN, qui rend
compte directement au Parlement, prend des mesures coercitives "avec ou
sans homologation gouvernementale"[12] à
l'égard d’EDF[13] chaque fois que cette dernière
est prise en défaut de précaution.
En particulier, l'ASN
répertorie en routine – et publie sur son site – la totalité des incidents
survenus sur les 19 centrales du parc selon le classement international INES[14]
qui distingue 7 degrés de dangerosité, le niveau 7 correspondant à un accident
de type Tchernobyl ou Fukushima.
A ce jour, et après 40 années
de mise en œuvre de l'électronucléaire français, les incidents ou accidents
ainsi répertoriés n'ont jamais dépassé le niveau 4 survenu deux fois en 1969 et 1980 sur la
centrale de St Laurent des eaux[15] –
un constat à mettre au crédit de tous les intervenants de cette filière:
industrie, EDF, ASN.
Ce niveau 4 est défini comme
"accident ayant des conséquences locales" caractérisé par "un
rejet mineur de matières radioactives": les mesures à mettre en œuvre
relèvent alors de la radioprotection, sous la responsabilité de l'Institut de
Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)[16].
L'IRSN assure notamment un rôle d'expertise technique – sur saisine de l'ASN – et en publie sur son site les résultats sous
la forme "d'avis mensuels" à faire respecter par l'opérateur.
IRSN et radioprotection sont
une excellente transition vers le second risque inhérent à l'électronucléaire.
·
les déchets nucléaires:
Rappelons d'abord l'origine
de ces déchets, qui résultent de la fission[17], dans un réacteur
d'un isotope particulier de l'uranium[18]
selon l'équation 2:
Fission de l'uranium 235 → énergie + produits de
fission (eq.2)
A quelques exceptions près[19],
ces produits de fission ne sont pas réutilisables et doivent être considérés
comme des déchets, de surcroit radioactifs
dans la plupart des cas.
Constat:
il n'existe pas à ce jour de technologie permettant l'élimination de ces
déchets. Mais "on les récupère,
on sait les traiter et les stocker."[20]
A cet effet, la solution pour
"vivre" avec ces déchets réside dans leur confinement de plus ou
moins longue durée afin d'attendre que leur niveau de radioactivité tombe en
deçà du seuil de notre exposition à la radioactivité "naturelle".
Là, j'ai conscience du
caractère abscons de cette dernière phrase et je réserve l'encadré qui suit au
néophyte; le lecteur qui n'a pas besoin de cet encadré pour me suivre pourra
s'en dispenser la lecture!
Encadré
La radioactivité naturelle
Elle
est présente dans la plupart des éléments de la croûte terrestre, certains
éléments étant plus actifs que d'autres – tel le radon, gaz résultant de la
désintégration naturelle de l'uranium présent dans les roches granitiques ou
volcaniques[21]. De ce fait, n'est potentiellement
dangereux qu'une exposition prolongée à ces éléments ou une exposition plus ou
moins longue à des éléments artificiels de plus ou moins forte activité.
Dès
lors, pour comparer les niveaux d'exposition, il convient de définir une unité
de mesure de la quantité de rayonnement absorbée par un
individu durant une période de temps donnée (par exemple
l'heure, l'année…). Durant cette période, sera considérée comme négligeable une
quantité de rayonnement absorbée inférieure à la quantité de rayonnement
naturel que cet individu aurait reçu toutes choses égales par ailleurs.
En
fait, les expérimentations en laboratoire sont à la base de la norme européenne
qui fixe le seuil d'exposition "artificielle" à 10 fois le niveau
"naturel" de radioactivité, sachant qu'il faut atteindre 10 000 fois
ce dernier pour constater des effets biologiques sur l'individu exposé[22].
En
France, la dose annuelle moyenne reçue par chaque individu est due pour ~ 65% à
l'exposition naturelle (radon, rayonnements cosmiques, eau, aliments…) pour ~
35% au médical (examens radiologiques…) et moins de 1% pour l'industrie
électronucléaire, la recherche ou les essais militaires[23]…
Le
lecteur énervé: des valeurs moyennes, ça ne veut rien dire car
je ne suis pas un individu "moyen"!!
Réponse: si
vous voulez connaître votre exposition individuelle compte tenu de vos
paramètres de vie (lieu de résidence, habitudes alimentaires, examens
médicaux…) l'IRSN met à votre disposition sur son site un outil interactif
permettant ce calcul!
La décroissance naturelle de la
radioactivité
Quelque
soit l'élément considéré, sa radioactivité n'est pas constante: elle est
caractérisée par sa Période (de temps[24])
au cours duquel son niveau d'activité diminue de moitié; il
faut attendre 2 fois cette Période pour que ce niveau soit le quart du
niveau initial, etc…en d'autres termes cette activité décroit avec le temps de
façon exponentielle et voit son niveau divisé par 2n au bout de
n fois cette Période.
Réaction
du lecteur énervé: le niveau d'activité n'est donc jamais nul et la
dangerosité de l'élément non plus!!
Réponse
censée: cette dangerosité est négligeable dès lors que le niveau résiduel
d'activité devient inférieur au niveau "naturel", ou 10 fois ce niveau
si l'on se réfère à la norme européenne définie plus haut.
Remarque:
cette décroissance exponentielle "d'activité" est une loi courante en
physique: ainsi d'un radiateur que l'on vient de "couper" et qui
cesse d'être "chaud" dès lors que sa température – qui suit cette loi
exponentielle – devient égale à la température ambiante.
La durée de confinement de ces déchets sera fonction de leur Période radioactive telle que définie dans l'encadré. Deux cas sont à considérer:
-
les déchets de Période
"courte": (inférieure à trente années): le stockage de ces déchets –
préalablement conditionnés de façon à permettre leur manipulation – est d'ors
et déjà effectué en routine et n'a présenté à ce jour aucune difficulté
particulière[25]
-
les déchets de Période
plus longue: ils font l'objet d'un projet d'enfouissement à grande profondeur,
seule solution envisageable à l'heure actuelle[26]
Ø
Le projet
CIGEO (Centre industriel de stockage géologique)[27]
Ce projet d'enfouissement
profond de Bure (Hte Marne) concernera de l'ordre de 10 000 m3 de déchets à
Haute Activité (déchets HA) et longue Période produits par l'ensemble du parc
électronucléaire sur sa durée de vie totale[28].
Ce projet est conduit par l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion à long
terme des déchets radioactifs[29])
avec un principe fondamental:
L'enfouissement doit permettre la réversibilité des
opérations de stockage pour une période minimale de 100 ans. Cette période
ouverte afin de laisser à la Recherche l'opportunité de trouver de nouvelles
solutions permettant le recyclage et/ou l'élimination de ces déchets.
L'avancement actuel du projet
prévoit en conséquence le calendrier suivant:
·
2019: fin de la
phase de validation sur site[30]
des hypothèses de travail et autorisation du Parlement pour démarrer la
phase industrielle
·
2030: fin des
installations pilotes et début proprement dit du stockage
·
2140: fin du
stockage et scellement définitif des accès si la réversibilité évoquée n'a pu
être mise à profit dans l'intervalle
Noter que ce calendrier "nominal"
pourrait encore évoluer à partir de 2019, année charnière puisque le débat
public sur la gestion des déchets du nucléaire a été lancé le 17 avril dernier.
Géré par la Commission Nationale du Débat Public[31],
le Plan National de Gestion des Matériels et des Déchets Radioactifs (PNGMDR)
fera l'objet d'un certain nombre de débats au cours desquels le public est
invité à donner son avis: on ne peut donc reprocher au projet CIGEO, évidemment
concerné par le PNGMDR d'être opaque[32]!
Ø
Au-delà de
l'enfouissement géologique: quelles solutions pour le futur?
Le projet CIGEO peut laisser
un goût de "pis aller" mais:
-
on n'a pas le
choix: il faut faire quelque chose avec ces déchets[33]
-
toutes les
précautions possibles à prendre le sont[34]
En d'autres termes, comment
mettre à profit les 100 ans de délai que l'on s'accorde avant de sceller
définitivement les accès au site de Bure?
Deux directions de recherche
sont explorées visant à raccourcir la Période radioactive des déchets: à
partir du moment où l'on n'a plus affaire qu'à des déchets de Période courte,
telle que définie ci dessus, on est ramené au problème déjà résolu de leur
confinement temporaire sécurisé.
La première voie vise la
"combustion"[35]
des déchets dans les centrales dites de 4ème génération[36].
Pour le moment cette filière suppose encore la solution de nombreux problèmes
technologiques, ce qui justifie les réserves actuelles formulées à son égard
par l'IRSN[37]. En parler plus avant
dépasserait le cadre de ce document.
Une autre voie de recherche
nouvelle a été récemment formulée par le prix Nobel de Physique 2018 Gérard
Mourou. Ce dernier, récompensé pour ses travaux sur les faisceaux laser
ultra-puissants estime que, avec cette technique, "on pourrait réduire la
[Période] radioactive [des déchets nucléaires] d'un million d'années à
seulement 30 minutes"[38]…
Avec les précautions d'usage
habituelles, et sur la base d'un projet lancé sur ce thème en collaboration
avec le CEA, ce physicien estime que les premiers résultats pourraient
intervenir "sous 10 ou 15 ans".
Cela peut sembler une
éternité au lecteur énervé; mais que pèse ce délai au regard du "moratoire"
de 100 ans posé sur la fermeture définitive du site de Bure?
Les apparentes vulnérabilités de la filière actuelle
Elles tiennent à la situation
de la filière EPR, aux problèmes posés par le vieillissement des centrales et
par leur démantèlement, trois aspects qui tendent à décrédibiliser l'électronucléaire
aux yeux de l'opinion publique en France.
·
La filière EPR:
La mise en exploitation
récente des EPR chinois de Taishan a prouvé la viabilité du concept de ces
réacteurs de 3ème génération[39].
Dès lors, comment expliquer
les retards de mise en service de l'EPR de Flamanville, de nature à "avoir
la peau" de l'électronucléaire français[40]?
Dans un contexte général de
désindustrialisation de la France[41],
il ne faut pas s'étonner de ne plus disposer des compétences requises pour
"refaire les 8 soudures" que l'ASN, à l'issue de son dernier audit[42],
a enjoint au maître d'œuvre EDF en préalable à toute mise en service de ce réacteur.
Cette compétence perdue s'explique également du fait que de 1991, date de début
de chantier du dernier réacteur de seconde génération[43] à
2007 date de début des travaux sur l'EPR de Flamanville, la France n'a
construit aucun nouveau réacteur durant cette période de presque 17 ans.
J'y ajouterai un constat
personnel: celui que cette période calendaire coïncide – avec un décalage dans
le temps de 5 années – avec celle durant laquelle le relatif bas prix du baril a
permis à la facture énergétique française de rester en deçà de 20 milliards
d'euros contre plus de 45 milliards en 2018 (cf.fig3)[44]:
La facture énergétique de la France
(fig.3)
(la courbe supérieure montre la contribution du seul pétrole brut)
Les gouvernements qui se sont
succédés durant cette période se seraient ils satisfaits à bon compte de
n'avoir pas à affronter une opinion publique, travaillée par la propagande
antinucléaire, mais pas encore consciente, à l'époque, du danger posé par les
GES?
La question mérite d'être
posée.
Une dernière remarque à
l'intention du lecteur énervé qui doute encore de l'autorité exercée par l'ASN:
les reports à répétition de mise en service de l'EPR de Flamanville, imposés en
dépit de la volonté de l'opérateur EDF d'accélérer cette mise en service, sont
une preuve suffisamment probante du pouvoir de ce gardien de la sureté
nucléaire…
·
Le vieillissement des réacteurs actuels:
Les idéologues de
l'antinucléaire ont beau jeu de rappeler que les ¾ des 58 réacteurs en activité
ont plus de quarante années d'activité[45]
et qu'on ne saurait prolonger leur vie sans mettre en question les normes de
sécurité actuelles.
Là encore, on ne peut que
regretter l'interruption durant 17 ans de mise en chantier de nouvelles
centrales, à l'exception…de l'EPR qui devait remplacer les 2 réacteurs de Fessenheim,
raccordés au réseau en 1977.
Vieillissement des centrales
et mise en service tardive de l'EPR sont donc deux aspects d'un seul et même
problème. Dès lors, et si l'on veut éviter des pénuries de courant dans un
proche avenir[46], on est bien obligé
d'étudier les conditions permettant de prolonger la vie des centrales actuelles
sans avoir à compromettre leur sécurité. C'est précisément une des tâches attribuées
actuellement à l'opérateur sous la vigilance, là encore, de l'ASN[47].
·
Le démantèlement des centrales arrêtées:
Pour la doxa antinucléaire,
le démantèlement des réacteurs appelés à être arrêtés est un problème "insoluble"
ou à tout le moins exigeant un niveau de financement susceptible de remettre en
cause la compétitivité économique de l'électronucléaire français.
C'est oublier que des opérations
de décontamination et démantèlement (D&D) d'anciens réacteurs sont
effectuées déjà de longue date[48] à
l'instar de celles réalisées sur Superphénix
à Creys-Malville, lesquelles continuent de faire l'objet d'une couverture
médiatique conséquente[49].
Signalons aussi les
opérations D&D menées sur les tout premiers réacteurs graphite-gaz érigés à
Avoine près de Chinon: la sphère de confinement entièrement passivée qui
demeure en place peut se visiter comme un exemple de l'état de l'art en la matière[50].
On pourra arguer que cette sphère constitue une "friche industrielle"
appelée à perdurer car coûteuse à déconstruire; mais demande t'on aux
industriels concernés de démonter complètement les friches des houillères (avec
leurs terrils) ou celles de la sidérurgie?
Acceptons, dans une mesure
raisonnable, que les friches industrielles une fois passivées soient la rançon
du progrès matériel apporté par l'industrialisation.
Quant au bilan financier de
l'ensemble des opérations D&D à envisager, il fera l'objet de la 3ème
partie de notre étude, en tant que partie intégrante du coût de la transition
énergétique à effectuer.
Petit voyage au sein de la doxa antinucléaire
Il est temps à présent
d'évoquer ce qu'il faut bien qualifier d'idéologie antinucléaire[51].
Commençons par un petit
florilège des mensonges distillés par certaines ONG.
Ø
la pollution
radioactive par les centrales nucléaires:
Avec n'importe quel
navigateur internet, tapez les mots-clés
"image" et "sortir du nucléaire"; vous
obtiendrez dans les premiers résultats la figure suivante:
Image symbole du slogan Sortir du nucléaire (fig.4)
On y voit que le symbole
retenu pour identifier le "danger nucléaire" n'est rien
d'autre qu'une tour de réfrigération atmosphérique, un élément non nucléaire
utilisé dans certaines centrales pour condenser la vapeur d'eau du
circuit secondaire[52]
non radioactif de génération électrique…de façon plus générale ces réfrigérants atmosphériques sont
présents dans toute centrale calogène, nucléaire ou non, ne disposant
pas de la proximité d'une source d'eau froide abondante pour condenser la
vapeur d'eau sortant des turbines de génération électrique[53].
Noter également sur la figure
que la "fumée" sortant de ces tours est mise en noir – message
subliminal: les centrales polluent l'atmosphère – alors qu'il ne s'agit que de
vapeur d'eau blanche[54]
et inoffensive!
Ø
Le danger
d'explosion du type Tchernobyl:
Il circule abondamment sur le
Web l'image suivante:
Image "destruction d'une centrale
nucléaire" (fig.5)
On y voit que sous son
appellation générique anxiogène, il ne s'agit là encore que d'un réfrigérant
atmosphérique en train de se disloquer, résultat, selon toute vraisemblance,
d'un démantèlement par explosif comme on voit le faire régulièrement des
"barres de béton" ayant fait leur temps…et là encore rien de
nucléaire, mais il faut imaginer l'effet de telles images sur des esprits
faibles ou dénués de rationalité.
Ø
Les dangers de
la "bombe terroriste":
Au cours d'une récente
émission sur Arte consacrée à la sécurité du nucléaire[55],
l'attention du public était attirée sur "la facilité de produire une bombe
atomique à partir d'une certaine quantité d'uranium enrichi" préalablement
détournée par des réseaux terroristes…
Rien n'est plus faux.
Parmi les recherches les plus
pointues menées dans le cadre du projet Manhattan d'élaboration de la première
bombe A, figurait la mise au point du "détonateur" permettant le
rapprochement suffisamment instantané des éléments de la masse critique
d'uranium pour amorcer la réaction nucléaire. Et la famille des Kim qui se sont
succédés à la tête de la Corée du nord ont dû compter le temps qu'il fallait
pour passer de la seule possession de cette masse critique d'uranium à la
réussite expérimentale d'une bombe "efficace"[56]!
Plus à la portée des
terroristes serait la "bombe sale", constituée d'un explosif
traditionnel venant disperser des radioéléments détournés de leur finalité
première. Mais en dépit des relatives quantités de radioéléments
"égarés" par la filière de radio médecine, aucun de ce genre d'engin,
dont la manipulation ne serait pas sans danger, n'a encore vu le jour…
Ø
Le laxisme des
accès aux déchets:
Certaines ONG se sont fait
une spécialité d'escalader les grilles des centrales pour "démontrer que
n'importe quel terroriste pouvait accéder à tout moment" si ce n'est au
cœur des centrales (trop bien sécurisées) tout au moins aux piscines où sont
entreposés provisoirement les éléments combustibles usés.
Il faut plutôt y voir la
maitrise avec la quelle les équipes de sécurité veillant sur ces sites savent
gérer ce type d'intrusion en sachant discerner des individus se contentant de
manifester leur idéologie – et bien au fait des limites à ne pas dépasser dans
ces manifestations – et d'authentiques terroristes qui seraient, eux, la cible
immédiate d'armes létales!
Ø
Le nucléaire,
"une énergie fossile":
J'ai rappelé dans mon
précédent article la définition de ces énergies fossiles[57]
qui ne sauraient de ce fait inclure l'électronucléaire. Cette évidence n'a
pourtant pas empêché certains journaleux[58]
de faire cet amalgame, entretenant par là le flou dans la conscience publique
selon le parfait syllogisme: "il faut se débarrasser des énergies fossiles,
le nucléaire est une énergie fossile donc il faut se débarrasser du nucléaire"…
Ce flou est encore accentué
par le discours politique récent qui rassemble au sein de la même loi
"Energie & Climat" la lutte contre les GES et la décroissance du
nucléaire dans le mix énergétique[59];
et les media, du fait de leur incompétence habituelle, se sont bien gardés de
signaler le contre sens flagrant qui peut en résulter pour un citoyen non
averti!
A ce stade de la rédaction,
il est pertinent de se poser la question: pourquoi
de tels mensonges?
L'incompétence de ceux qui
les prononce? La recherche de notoriété par des individus insatisfaits de leur
position sociale? Une désinformation visant à déstabiliser une société trop
énergie dépendante? Une contre offensive du lobby de l'éolien ou du
photovoltaïque voire du lobby des énergies fossiles?
Ø
Le discours
antinucléaire, de certaines ONG:
La place manque ici pour
passer en revue l'argumentation de la multitude d'ONG et des sites Internet
associés qui ont fleuri sur ce fond de commerce.
Mais à partir du site over-blog.com, sorte de répertoire des
blogs partageant un thème donné, on arrive très vite, et à titre d'exemple, sur
le site Resistance Verte dont le
profil avoué (et annoncé en toutes lettres) est "l'écologie libertaire"[60]…au
reste, la liste des pages proposées, à coté de celle du nucléaire, est édifiante
sur les sujets "traités": 5G
danger, biodiversité et OGM, Stop Linky, Zones à défendre, etc…
On l'a compris, sous prétexte
d'une prétendue chasse aux Infox émanant du lobby de l'électronucléaire[61],
ce site s'emploie à relayer tout ce qui de prêt ou de loin peut nourrir son
idéologie politique.
La page nucléaire en
elle-même est une compilation de pages en provenance d'autres sites qui n'ont
en commun que leur idéologie antinucléaire.
Ainsi de l'autoproclamé Observatoire du Nucléaire qui se fait
l'écho de tout ce qui peut développer et amplifier la peur du nucléaire[62]. Son
Directeur – et unique contributeur – se range
ainsi sous la qualité "d'activiste", c'est à dire que l'essentiel de
sa démarche est de participer à toute initiative tendant à discréditer le
nucléaire civil, parfois avec un tel degré de radicalité que même le réseau Sortir du nucléaire, dont il fut un
temps administrateur, a jugé bon de le rayer de ses effectifs[63]…
On ne peut dénier à cet
individu un certain sens de la
communication politique étant entre autres l'auteur du terme Tchernoblaye destiné à mettre en
équivalence la catastrophe de Tchernobyl et l'incident consécutif à la tempête
de 1999 ayant affecté la centrale du Blayais et cependant classé à l'époque par
l'ASN, comme "Incident de niveau 2, sans conséquences réelles"
avérées sur la sureté des biens et des personnes[64].
Ce discours est bien entendu agrémenté de l'usage à répétition de la figure anxiogène
rapportée plus haut: nul doute que pour un lecteur non averti ce discours
puisse avoir l'effet recherché c'est-à-dire la
peur!
De même, il prend soin de
coller à l'actualité du sujet faisant en particulier ses choux gras des retards
à répétition de la mise en service de l'EPR français. Actualité toujours quand,
évoquant la proposition de Gérard Mourou décrite plus haut, il lui décerne
immédiatement le titre de "prix Nobel des blagues"…mais il
faut bien ravaler la grandeur qui insulte quelqu'un qui aligne un DEA de
Sociologie pour tout bagage scientifique!
Enfin, cet individu qui a
milité à la Ligue Communiste Révolutionnaire[65]
dont il a copié le style avec des formules comme "l'industrie nucléaire
moribonde" – qui compte tout de même en France 2600 entreprises totalisant
220 000 emplois[66], "les milliers de
pièces défectueuses [affectant] l'EPR" – au regard des 8 soudures à
reprendre comme vu plus haut[67],
ou "il n'y aura jamais de solution pour les déchets [radioactifs]" –
sans même évoquer le projet CIGEO, etc…cet individu n'hésite pas à se faire le
relais de fausses informations véhiculées par certains journaleux[68]
pour contribuer à la campagne de refus du déploiement du compteur Linky…
Ø
Le cas de
Green-pisse:
Cette mère de tous les
bataillons de l'antinucléaire a bâti sa notoriété sur ce thème depuis 1971,
date de ses premières actions visant à structurer des mouvements à l'idéologie
confuse, et ce, afin d'attirer l'intérêt des media[69].
Pourtant, ces media auraient dû être attentifs à la démission de Patrick Moore,
co-fondateur de cette ONG et qui s'en est détaché 15 ans plus tard pour des
motifs explicités au cours d'une interview accordée au magasine Newsweek[70]:
"…j'ai quitté Greenpeace [car] je pouvais me
rendre compte que mes codirecteurs, dont aucun n'avait de formation
scientifique, commençaient à s'occuper de questions…pour lesquelles il
n'avaient aucune expérience et qu'ils étaient en train de mener l'organisation
vers ce que j'appelle 'le populisme environnemental' qui utilise le
sensationnalisme, la désinformation, les tactiques de peur, etc…afin de faire
réagir le public de façon émotionnelle plus que de façon raisonnée".
Ça se passe de commentaire.
Ø
Un étonnant
discours de l'ADEME:
Ce très officiel organisme
chargé de promouvoir "la transition écologique et énergétique…plus sobre
en carbone, avec un impact soutenable sur l'environnement[71]"
n'est certainement pas à mettre sur le même plan que les ONG antinucléaires.
Cependant une récente étude[72]
de cette agence portant sur les scénarios possibles du
"mix-électrique" pour la période 2020-2060 utilise d'étonnants biais
économiques en défaveur du nucléaire au regard des seuls éolien et
photovoltaïque. La conclusion en est que "le nucléaire existant n'est pas
assez cher et qu'il faut faire monter…la facture d'électricité pour que les
énergies renouvelables n'aient plus besoin de soutien public[73]"
ce qui est tout de même un comble![74]
Ø
Et l'Allemagne
dans tout ça?
Le lecteur énervé: oui, et l'Allemagne? Elle a certainement de bonnes
raisons pour avoir décidé de sortir du nucléaire??
Réponse: c'est une décision purement politique prise par
Angela Merkel pour sauvegarder sa coalition au pouvoir en y faisant rentrer les
"verts"[75];
au plan technique, et si l'Allemagne a développé un parc éolien-solaire de quelques
105 GW installés, ce parc ne produit que 140 TWh contre 400 TWh fournis par les
63 GW installés de l'électronucléaire français[76];
pour combler la différence avec ses besoins ce pays continue de recourir aux
centrales à charbon, une part majeure des quelques 80 GW installés de centrales
à énergies fossiles[77]…
Ce pays contribue ainsi de façon significative à l'augmentation des rejets de
GES au plan européen[78].
De ce fait, sa sortie totale du charbon affichée pour 2038 pose davantage de
questions qu'elle n'en résout[79]…
Le lecteur incrédule
consultera avec profit le site www.electricitymap.org
qui compile en temps réel les
émissions GES correspondant aux productions électriques de chaque pays. "A
l'heure où je mets sous presse", la France émet ainsi 66g de GES par KWh
contre 301g pour l'Allemagne[80]
….ce site donne également le détail des sources d'énergies utilisées, le
pourcentage de leur contribution à la production totale d'électricité de ces
pays ainsi que les flux import/export d'électricité avec les pays riverains.
Conclusions de la 1ère partie de l'étude
En complément des conclusions
provisoires tirées de notre premier article sur le sujet[81],
on vient de voir comment:
-
l'électronucléaire,
durant 40 ans de fonctionnement assuré par EDF sous la vigilance de l'ASN, et sans
incident majeur de ce fait, a permis d'approvisionner la France en électricité
dé-carbonée, contribuant à une moindre émission de GES au regard de celle des
autre pays développés[82];
de façon plus précise, La France est actuellement l’un des rares pays à déjà
faire mieux que les recommandations du GIEC (80% d’électricité bas carbone[83])
-
l'aléa technique
constitué par l'accumulation des déchets à longue période radioactive est pris
en charge du mieux possible par le
projet CIGEO d'enfouissement à grande profondeur, lequel, du fait de sa
réversibilité centennale, laisse la porte ouverte à la recherche de futures
solutions de destruction de ces déchets
-
la rigueur avec
laquelle les acteurs identifiés de la filière contribuent à sa mise en œuvre
fait contraste avec le flou de l'idéologie antinucléaire développée par
certaines ONG, et qui n'a d'égal que l'incompétence technique de ceux qui la
professent
-
leur désinformation
systématique, leur discours anxiogène essentiellement basé sur la peur irraisonnée que cette
technologie – dont le péché originel est l’invention de la bombe A – est
à destination d'un public dont ils recherchent l'adhésion en vue d'autres objectifs
politiques plus ou moins affichés
-
l'apparente vulnérabilité
actuelle de cette filière, exemplifiée par le défaut des compétences requises
pour achever le chantier EPR, est le résultat d'une absence, durant deux
décennies, de mise en chantier des centrales qu'une anticipation réaliste du
coût croissant des énergies fossiles aurait dû logiquement faire entreprendre
-
ces mises en
chantier auraient également permis d'entamer le remplacement progressif des réacteurs
ayant atteint les 40 années de vie contractuelle; cependant, les conditions
d'utilisation ont fait apparaître des marges techniques autorisant une
extension de cette vie moyennant le programme de grand carénage actuellement à
l'étude[84]
-
en d'autres
termes, et par carence politique, on n'a pas fait assez d'électronucléaire durant
les 20 années précédant le démarrage du chantier EPR
Et tout le reste n'est que littérature
Et après cette première partie?
Dans une 2ème
partie de l'étude on verra comment l'électronucléaire peut contribuer à
l'indépendance énergétique de la France, cette indépendance qui s'est
légèrement améliorée en 2018 du fait d'un accroissement simultané des parts de
l'électronucléaire et de l'hydraulique dans le mix énergétique[85].
Une 3ème partie,
enfin, analysera les conditions pouvant assurer la viabilité économique à long
terme d'une filière appelée à continuer de jouer son rôle au sein d'une
transition énergétique destinée à sortir progressivement des énergies fossiles,
une condition nécessaire à la réduction significative des émissions de GES[86].
Notes et références
[1] Cf. article N°7 du 5 février 2019
[2] 55% du total des énergies consommées en 2018; Bilan
énergétique de la France en 2018 -
données provisoires, https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-energetique-de-la-france-en-2018-donnees-provisoires?rubrique=19&dossier=170,
avril 2019
[3] Et quelle que soit cette matière
[4] Rappelons que 1 TJ = mille milliards de Joules comme
aurait pu s'exclamer le capitaine Haddock!
[5] "Puissances des armes nucléaires",
WikipédiA, 15 novembre 2018
[6] Rappelons que 1 tonne d'équivalent pétrole (tep) =
11,63 MWh et 1 MWh = 3600 MJ
[8] Bilan énergétique de la France en 2018 - données provisoires (Ref. déjà citée)
[9] En intégrant notamment le bilan
extraction-transports-infrastructures de chaque filière; pour l'électronucléaire,
ce dernier bilan représente 100% de ses
émissions de GES
[10] Bernard
Bigot, ancien Haut commissaire à l'énergie atomique, A&M magazine, avril
2011
[12] "Autorité de sureté nucléaire", WikipédiA,
3 décembre 2018
[13] Et au-delà, de tout opérateur de matériel à
rayonnements radio ionisant (médecine nucléaire…)
[14] International
Nuclear & Radiological Event Scale sur https://www.asn.fr/: classement des incidents répertoriés, au plan mondial, par l'Agence
Internationale de l'Energie Atomique (AIEA)
[15] dernière centrale de la filière graphite-gaz, arrêtée
en 1992 et en cours de démantèlement
[16] https://www.irsn.fr/FR/Pages/Home.aspx;
établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) fonctionnant
sous la tutelle conjointe des ministères de la Défense, de l’Environnement, de
l’Industrie, de la Recherche et de la Santé et du travail.
[17] Ni carbone, ni oxygène n'interviennent dans cette
équation: par principe la fission de l'U235 ne produit pas de gaz carbonique
[18] Filière retenue de façon quasiment universelle même
s'il existe d'autres types de fissions possibles: http://www.laradioactivite.com/site/pages/Combustible_Nucleaire_Use.htm
[19] Par exemple le plutonium, en mélange avec l'uranium
dans le MOX, "combustible" utilisé dans les réacteurs qualifiés pour
cet usage
[20] Francis Sorin: "Déchets nucléaires, où est le
problème?", 2015, EDP Sciences
[21] Et responsable de 10% des cancers du poumon
diagnostiqués chaque année: https://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/Publications_documentation/BDD_publi/DRPH/SRBE/Pages/Risque-de-cancer-du-poumon-associe-a-une-exposition-chronique-au-radon-synthese-des-donnees-humaines-et-2325.aspx#.XXZpSigzZPY
[22] "Extraction de l'Uranium", WikipédiA, 26
septembre 2018
[23] "Exposition de la population française aux
rayonnements ionisants", étude IRSN 2015/00001
[24] Je mets P en majuscule pour marquer qu'il s'agit ici
d'une période de temps spécifique à
l'élément considéré
[25] Hormis la nécessaire protection pour sureté des accès
aux sites de stockage
[26] Consensus international sur le sujet: Suède et
Finlande conduisent des expérimentations semblables
[27] Conférence ANDRA du 7 juin 2018, Groupement régional
A&M de StNazaire
[28] Activité et Période sont les 2 entrées d'un tableau
complet des situations possibles, mais dont la représentation ici n'est pas
indispensable à la compréhension de la problématique: https://www.andra.fr/les-dechets-radioactifs/tout-comprendre-sur-la-radioactivite/classification
[30] Commencée en 1991
[32] Davantage de détails dans le livre de Francis Sorin:
"Déchets nucléaires, où est le problème?"(ref. déjà citée)
[33] Dont 30% du volume total sont déjà produits à ce jour
[34] En particulier le choix de la Région d'enfouissement
qui présente une couche géologique "parfaitement stable" sur quelques
150 millions d'années, à la profondeur moyenne de 490m
[35] Le lecteur me pardonnera ce raccourci en lieu et
place du techniquement correct "transmutation" dont l'explication
aurait nécessité un assez long développement…
[36] Filière dite "à neutrons rapides", la 3ème
génération étant celle de la filière de l'EPR (Evolutionary Power Reactor) qui intègre les retours d'expérience de
Tchernobyl
[38] Site https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/avec-le-laser-on-peut-reduire-la-radioactivite-d-un-million-d-annees-a-30-minutes-gerard-mourou-prix-nobel-de-physique-792642.html
; cf. aussi "La tête au carré" du 29 janvier 2019 sur France Inter
[39] Mises en service du 1er réacteur en décembre
2018 et du 2ème réacteur en septembre 2019
[40] Emission "Du grain à moudre", France
Culture, 1er juillet 2019
[41] En particulier le recours à Japan Steel Works pour la fourniture de pièces forgées de grande
taille que Creusot Forge s'est révélé incapable de fournir…
[43] "Liste des réacteurs nucléaires en France",
WikipédiA, 30 juillet 2019
[44]Bilan énergétique de la France en 2018 (réf. déjà
citée)
[45] Le "1er béton" date des années
70 pour 52 d'entre eux
[46] Ou y obvier par un recours accru aux énergies
fossiles…
[50] On y trouve en particulier un "musée de
l'atome": https://www.edf.fr/groupe-edf/nos-energies/carte-de-nos-implantations-industrielles-en-france/centrale-nucleaire-de-chinon/actualites/venez-visiter-le-musee-de-l-atome-la-boule
[51] Par opposition, "on ne fait pas du nucléaire par
idéologie mais par nécessité", Bernard
Bigot, déjà cité
[52] Circuit secondaire décrit dans mon article précédent
de février 2019
[53] Il est ironique de remarquer que la centrale de
Fessenheim, cible N°1 des écolos-jobards, est dépourvue de réfrigérant
atmosphérique car profitant de la proximité du Rhin comme source abondante
d'eau froide!
[54] Cette couleur, également fonction des conditions
météo locales, peut virer au gris voire au noir, de même qu'un nuage peut
passer du blanc ("beau temps") au noir ("orage") sans pour
autant devenir polluant!
[55] ARTE Thema, émission du 5 décembre 2016
[56] Le 1er essai (2006) a été qualifié de
"long feu"; il faudra attendre 2013 pour que l'engin testé atteigne
la puissance du "pétard d'Hiroshima" (~ 15kt de TNT)
[57] Energies fossiles: "matériaux combustibles
formés dans les roches par transformation de végétaux fossiles",
cf. Le Robert; seuls des hydrocarbonates peuvent fournir par combustion des GES
(cf.mon article de février 2019)
[58] Dont un éditorialiste intervenant en matinale de
France Inter; cf. mon article de 2016 sur les journaleux
[59] "Projet de loi relatif à l’énergie et au
climat", 29 avril 2019
[61] Sans doute pour se donner plus d'authenticité, ce
site éprouve le besoin d'utiliser le terme fake
news propulsé à "la une" des actualités par l'ineffable
Donald-trompe
[63] "Stéphane Lhomme", WikipédiA, 15 juin 2019
[64] "Inondation de la centrale nucléaire du Blayais
en 1999", WikipédiA, 18 juillet 2019
[65] Article WikipédiA déjà cité
[66] Jean-Pierre Pervès, Conférence du 18 avril 2019 aux
membres du GR21 (Groupe de Réflexion sur l'énergie et l'environnement au XXIème
siècle)
[67] Article Ouest-France déjà cité
[68] En l'occurrence la mort d'un usager dans un incendie
attribué à un compteur Linky…situé à l'extérieur du logement où cet incendie
s'était déclaré! (WikipédiA déjà cité)
[69] "Les enjeux du nucléaire civil", émission
Culture Monde, France Culture, 25 mars 2014
[70] Interview réalisé par l'éditorialiste Fareed Zakaria,
Newsweek 1986
[71] Contrat d'objectifs 2016-2019 de l'ADEME
[72] "Trajectoires d'évolution du mix électrique
2020-2060: cahier d'hypothèses", ADEME, décembre 2018
[73] "Pour l'ADEME, le nucléaire existant n'est pas
assez cher, donc il ne faut pas le conserver trop longtemps": https://www.sauvonsleclimat.org/fr/
[74] Le coût final de la transition énergétique sera
traité en détail en 3ème partie de notre étude.
[75] "Le tour du monde des idées", Brice
Couturier, France Culture, 6 décembre 2018
[76] Chronique de Laurent Alexandre, L'Express, 19
septembre 2018
[77] Conférence du GR21 du 18 avril 2019 (ref. déjà citée)
[79] "La transition écologique", émission
Culture Monde, France Culture, 11 septembre 2018
[80] Plus précisément ces chiffres expriment des
"grammes équivalents de CO2" par KWh produit
[81] Article N°7 du 5 février 2019
[82] "Le meilleur élève du G20", article
Ouest-France déjà cité
[83] Cf. site www.electricitymap.org déjà cité
[85] +3,7% et +27% respectivement: Bilan énergétique de la
France en 2018 (réf. déjà citée)
[86] Cf audition de la Commission Parlementaire sur le
sujet https://www.youtube.com/watch?v=Hr9VlAM71O0)
_____________________________________
Snippets
La suédoise est nue!
Vous
avez été impressionnés par son air farouche, déterminé, comme une colère
contenue face à une humanité inconsciente de la débâcle climatique à venir… en
fait, ce que vous preniez pour l'expression d'une clairvoyance pénétrée de sa
vérité n'est que le syndrome clinique de sa maladie: l'autisme de Asperger,
dont les manifestations chez le sujet qui en souffre sont "le manque
d'empathie et de sens de l'humour…la gestuelle pauvre, les préoccupations
égocentriques, le discours naïf, répétitif et hypnotique"(*).
L'attitude
scandaleuse des parents de Greta Thunberg – car c'est bien d'elle qu'il s'agit
– qui n'hésitent pas à exploiter la fragilité psychologique de leur fille pour
faire avancer leurs propres convictions écolo-centrées, n'a d'égale que leur
bêtise, sa mère ayant même suggéré que "Greta voit le Co2"!(**) Cette
étonnante faculté qui lui est prêtée a inspiré l'équipe de Désintox pour en faire l'image en miroir de l'enfant qui était le
seul à s'apercevoir que l'Empereur était nu dans le fameux conte d'Andersen. Ce
conte, qui devrait être rappelé à l'attention des foules de Panurge emboitant
le pas de celle qu'elles sont persuadées voir habillée d'une vérité messianique…
(*) "La réussite
marketing de la décennie", chronique de Laurent Alexandre, l'Express, 3
avril 2019
(**) Chronique Désintox d'une émission '28minutes' récente
sur ARTE
Je sèche donc je suis
Premier
effet, en attendant de ce panurgisme: ces lycéens qui prennent l'habitude de sécher les cours du vendredi,
persuadés qu'ils sont de contribuer ainsi à "sauver la planète(*)"…
Pourtant
quel plus mauvais service à leur rendre que de les encourager dans cette
attitude?
Combattre
le changement climatique, trouver les solutions permettant à la biosphère de
s'y adapter, exigera non pas moins
mais davantage de recherche
scientifique, davantage d'innovations
technologiques.
En
détournant de futurs adultes de cette quête de savoir, l'effet Greta plante un
clou de plus dans le cercueil d'un système éducatif en décomposition avancée.
(*) sur l'interprétation de
cette curieuse expression, voir mon Snippet de mars 2016 sur le sujet
Décharge sexuelle
La
nouvelle loi suédoise du "consentement explicite à tout acte sexuel"
impose quasiment à tout amoureux d'obtenir de sa ou son partenaire un document
prouvant son assentiment avant tout passage à l'acte, en absence de quoi tout rapport charnel pourrait être
requalifié en viol.
Nul
doute que les thuriféraires de la vie sociale "comme en Suède" ne
voient en cette loi un progrès décisif dans la façon d'exprimer ses sentiments
à son/sa partenaire sexuelle.
Mais
où est donc passé le "jouissez sans entrave" de mai 68?
Mais où sont les neiges d'antan?
Des pierres et des hommes
Le
récent incendie qui a ravagé la toiture de Notre-Dame de Paris a relancé la
polémique sur ce qu'il convient de protéger d'abord: les pierres ou les hommes?
Durant
ce drame, certains se sont émus de voir avec quelle rapidité des promesses de
dons affluaient pour réparer les pierres
alors qu'il est si difficile de financer les programmes destinés à réparer les hommes.
Mais
il est enfin temps de distinguer les communautés qui ont élevé des pierres de
celles qui n'ont laissé que des ruines. Ainsi, et toutes proportions gardées,
les Communards qui ont brulé les Tuileries(*) – et tenté de faire de même de
Notre-Dame – ne sont guère différents des modernes destructeurs de Palmyre ou
Mossoul: ils appartiennent à la même race de vandales iconoclastes.
(*)"…cette démolition
des Tuileries…dont rougirait un vandale ivre, ce serait un acte de
trahison" (propos prémonitoire de Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris, livre III)
Fier d'être con
Ils
refusent le qualificatif de représentant, ils ne veulent être ni leader ni
délégué encore moins porte parole d'une foule aux revendications
confuses…Pourtant, sur leurs réseaux a-sociaux préférés ils appellent toujours
leurs followers à descendre dans la
rue avec des mots d'ordre extraits de la dernière rumeur agrégeante…
Ils
me donnent envie, comme feu Pierre Desproges, "…de claquer ces têtes à claques devant l'irréelle sérénité de la
nullité intello-culturelle qui les nimbe. Et s'ils n'étaient que nuls, incultes
et creux, par la grâce d'un quart de siècle de crétinisme marxiste scolaire,
renforcé par autant de diarrhéiques démissions parentales, passe encore. Mais
le pire est qu'ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables. Ils sont
fiers d'être cons."
Une vachement première radio en France
Cette
année, France Inter s'est glorifiée d'être passée première radio de l'hexagone
sur le critère du nombre d'auditeurs. Peut être cela est il dû à sa progressive
ressemblance avec les "radios périphériques" dont était issue avec
constance et année après année le lauréat de ce concours d'audimat.
Ainsi
de la publicité commerciale empiétant de plus en plus sur la tranche horaire dévolue
à chaque émission d'une radio censée pourtant vivre de la redevance
audiovisuelle acquittée par le contribuable.
Plus
significatif est le relâchement linguistique d'une radio réputée jusque là pour
une certaine tenue de langage. Las, on ne compte plus les interviews durant
lesquelles le terme "vachement" est employé à tout propos…
Mais
comme ces journaleux seraient sans doute capables de le dire eux mêmes, France Inter c'est vach'ment bat'!
_______________________
Guignol's Band
Les guignols de l'info
sont morts…vive le Guignol's Band!
Excité du Brexit
Il s'est fait entarter Nigel-le-rigolo! Il était temps que cet ancien trader de la City, 8 fois recalé
aux élections dans son propre pays mais 3 fois réélu à Bruxelles – à l'instar
de nombre d'autres guignols de la politique – il était temps que le peuple lui retourne la tarte à la crème
qu'il avait l'habitude de balancer à la tête de tous, y compris ses anciens
amis de Ukip "les dindes qui
auront voté pour le repas de Noël" (sic)
Sale-vini
Dans la série des
Coluche-triste de la politique, il en occupe la 3ème place derrière Méluche et
Pépé Grillo. En difficulté récente avec ce dernier, il avait pourtant rêvé
d'une alliance des extrêmes contraires que sont Les 5 étoiles et La Ligue
– alliance qui vient de lui péter à la figure comme un pétard dont il aurait
lui même allumé la mèche…
Melon royal
Exilée aux pôles par Jupiter,
Ségo-la-démago est toujours en quête d'une sinécure plus reluisante pour son
égo. Elle laisse entendre à présent qu'elle songe à 2022, "mais pas sous
un chapeau socialiste". Ce chapeau serait il devenu trop petit pour la
tête qui promet de distribuer, lors des prochaines municipales, un label
"royal" aux maires ayant, selon elle, bien travaillé?
Normal 1er? – Absent!
Notre ex-président s'est fait
une spécialité d'être absent à toutes les manifestations présidées par son
ex-protégé Jupiter. Ainsi de la cérémonie du 11 novembre dernier à laquelle il
avait pourtant été invité. Certains ironisent en disant qu'il en sera ainsi de
toute manifestation qui ne prévoit pas une séance de dédicace de son
bouquin…Les gens sont d'un petit!
Faux culs de l'écologie
On s'en souvient, la
contestation des Jaunes a démarré en
réaction à la hausse de l'écotaxe sur le diésel. Et d'aucuns de se démarquer de
cette décision, qui sont pourtant à l'origine de son instauration. Ainsi de
Wauquiez qui était aux affaires quand Sarko a voulu instaurer la convergence
diesel-essence, ainsi de Ségo-la-démago qui l'a fait voter en 2015!
Haine, quand tu nous tiens
Marine-la-peine a déclaré que
Wauquiez avait "l'intelligence d'une moule à marée basse" (sic). Dans
la même veine, et à propos de la liste R-haine aux européennes, elle s'est prise
de bec avec le N°11 de cette liste qu'elle a fini par traiter de
"guignol"! Allons, les migrants ne sont pas la seule cible de sa
haine…
Méluche, Roi de la gaffe
Lors d'une réunion à
Bruxelles de l'intergroupe des insoumis
européens et français (sic), Méluche a déclaré "ceux qui veulent la
démocratie dans le mouvement, ce sera sans moi!" Et de rappeler que
La-France-qui-divise est un mouvement "ni horizontal, ni vertical
mais…gazeux"! Était-il "gazé" quand il a voté par erreur pour la privatisation d'ADP?
Rachida la Menace
Non contente d'envoyer des
SMS rageurs au Président du Sénat car furieuse de se voir rétrogradée sur la
liste Aie-l'air des européennes, Rachida-dentier n'a que des gentillesses pour ceux
qui désertent son camp à la Mairie de Paris. "Je ne serre pas la main d'un
traître!" a-t-elle lancé au maire du 1er arrondissement gagné à
la transhumance Jupitaro-compatible…
Sous les ors de la République
Giscard-dit-d'estaing
continue d'être l'ancien Président qui coûte le plus cher aux finances
publiques. A ses frais de secrétariat, de voiture, de gardes du corps et
gendarmes, ajoutez y les frais de restauration durant 12 ans du château
d'Estaing pour lesquels ont casqué, l'Etat via les affaires culturelles et le
Département de l'Aveyron…la Fin des Privilèges aviez-vous voté?
Propos librement inspirés d'un
hebdomadaire satirique paraissant le mercredi