lundi 12 février 2018

06-Patronyme


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La transmission patronymique a-t-elle un sens?


Petit essai à l'usage des générations à venir




Jusqu'à une époque récente[1], la femme mariée perdait, en France, son "nom de jeune fille" à compter de son mariage pour n'être plus connue, aux yeux de l'administration civile, que sous le patronyme de son époux, c'est-à-dire, par effet de  récurrence, le nom sous lequel était connue toute la lignée mâle de ce dernier. Ce choix fait au XIXème siècle par le législateur n'était il devenu qu'un archaïsme sexiste heureusement réformé depuis?

On montre ci-dessous, que, bien qu'absente de la pensée de ce législateur qui ne pouvait en connaître les bases scientifiques, cette transmission patronymique fait sens car représentative de la transmission privilégiée du patrimoine génétique mâle au cours de la succession des procréations.

Quelques rappels sur l'hérédité:


Le noyau de chaque cellule[2] humaine contient tout le patrimoine de l'individu sous la forme de 23 paires de chromosomes renfermant les quelques 25 000 gènes de cet individu[3].
Deux types de cellules échappent à cette structure:

·       l'ovule féminin dont le noyau compte 23 chromosomes individuels[4] dont un désigné X du fait de sa forme

·       le spermatozoïde masculin, noyau dépourvu de cytoplasme qui compte également 23 chromosomes individuels

·       statistiquement, 50% des spermatozoïdes comptent un chromosome X, semblable[5] à celui de l'ovule, et 50% un chromosome de forme Y

Lors de la procréation, ovule et spermatozoïde fusionnent pour former la première cellule d'un nouvel individu dont le noyau renferme les chromosomes ré-appairés provenant des deux demi-cellules initiales.
Dans 50% des cas, cette cellule comptera donc 1 paire XX, donnant naissance à une fille, et pour 50% des autres cas, elle comptera 1 paire XY caractéristique du garçon[6].
A l'âge adulte, c'est par la scission, aléatoire[7], des 23 paires de chromosomes nouvellement constituées que seront créés à leur tour chaque ovule de cette fille ou chaque spermatozoïde de ce garçon; ce fait explique les particularités de ces deux types de cellules rappelées ci-dessus.
Cette scission implique donc que chaque parent ne transmet à son enfant que la moitié de son patrimoine génétique dont la taille égale le nombre de gènes que contient ce patrimoine.

La dilution progressive du patrimoine génétique:

Désignons par M le patrimoine génétique transmis par la mère au cours de la procréation, et par P celui du père et repérons par l'indice 0 la génération de cette 1ère procréation; le patrimoine génétique de l'enfant en résultant sera de la forme:
  • Génération 0:        E0 = ½ M0 + ½ P0
Arrivé à l'âge adulte, ce nouvel individu aura la faculté de procréer avec un second individu de mère M' et de père P'; il en résultera un enfant de la génération 1 avec:
  • Génération1:         E1 = 1/4 M0 + 1/4 P0 + 1/4 M'0 + 1/4 P'0
et, par récurrence, à la génération n :
  • Génération n:        En = 1/2n M0 + 1/2n P0 + 1/2n M'0 + 1/2n P'0 + ….
Le patrimoine de la génération 0 se retrouve donc divisé d'un facteur 2n  dans celui de la génération d'ordre n; cette dilution du patrimoine initial est très rapide puisque affectée d'un facteur exponentiel:
·       pour n = 4 on n'a plus que le 1/16ème du patrimoine initial[8]

·       pour n = 7 il reste moins de 1% du patrimoine initial…

Un invariant dans cette dilution:

Pour simplifier le raisonnement, supposons que les n procréations ci-dessus ne donnent à chaque génération qu'un individu de sexe mâle; comme vu ci-dessus, son chromosome Y ne peut venir que de son père:

Y1 ≡ Y0

En raisonnant de proche en proche, on voit que le patrimoine génétique transmis par ce chromosome est invariant tout au long de la lignée de descendance mâle:

Yn ≡ Yn-1….≡ Y1≡ Y0

En d'autres termes seul le chromosome Y résiste à la dilution génétique; si nous baptisons "Prosper" le chromosome initial Y0, rien ne s'oppose à appeler du même nom le chromosome Yn: la transmission patronymique a donc du sens génétiquement parlant…
Seul "accident" possible: que la génération d'ordre n ne produise pas de garçon; dans ce cas, le patrimoine génétique Y0 est perdu…comme se perdait alors le patronyme de cette malheureuse lignée!

Il est clair que la simplification introduite plus haut ne fausse pas la conclusion: dans le cas où chaque génération donne 50% de filles[9] pour 50% de garçons, seuls ces derniers pourront transmettre l'invariant génétique constitué par leur chromosome Y.

Intérêt pratique de cette invariance

Au-delà du simple caractère jubilatoire de la conclusion précédente, on peut trouver un énoncé pratique à cette propriété; interrogeons nous[10] sur ce que nous gardons en nous-mêmes de nos lointains ancêtres. Pour ce faire, quantifions la taille du patrimoine génétique au moyen du nombre de gènes qui le constituent; sur les quelques 25 000 gènes de chaque individu[11] on sait maintenant[12] que le chromosome Y en compte 104.
Avec l'équation de dilution vue plus haut, le patrimoine génétique initial se résume au seul patrimoine Y pour n tel que:

25 000/2n ≤ 104 ≤ 25 000/2n-1

ce qui est vérifié pour n = 8, et ce que l'on peut résumer par la proposition:

"Dès la 8ème génération, le dernier homme de la lignée paternelle ne possède plus de ses arrière-arrière…arrière-grands-parents[13] de cette lignée que le seul chromosome Y de son arrière-arrière…arrière-grand-père."

Une application féconde, le projet Genographic:

L'invariance du chromosome Y dans la succession des procréations permet d'affirmer le principe de traçabilité de la lignée mâle, c'est-à-dire que la recherche de ce chromosome dans les générations précédentes permet théoriquement de remonter jusqu'au…1er homme!
Hélas (ou heureusement) il n'en est rien car ce chromosome, au cours de sa réplication génétique d'une génération à la suivante, subit parfois une mutation spontanée de son patrimoine, résultat du processus imparfait de cette réplication[14].

Le projet Genographic, lancé sous l'égide de la Geographic Society[15], vise à tracer le parcours, tant historique que géographique, des hommes possédant la même mutation dans leur chromosome Y.

En d'autres termes:


·       si à un temps historique "t" un homme subit une mutation "mt" de son chromosome Y, les descendants mâles transmettront cette mutation quelle que soit leur éventuelle migration géographique

·       réciproquement, il est possible de reconstituer le parcours ancestral, en temps et en lieu, d'un homme contemporain porteur de la mutation mt

Et par envoi au projet Genographic de votre chromosome Y, vous[16] pourrez connaître ce parcours ancestral, et savoir si vous descendez d'un mongol de la période Gengis Khan, ou d'un masaï du lac Amboseli[17]

En conclusion: et Dieu dans tout ça?

Au vu de ce qui précède on voit que le législateur du 20ème siècle finissant a eu objectivement tort de supprimer la transmission patronymique dans l'Etat civil. Ce constat ajoute à l'aspect ubuesque du choix existentiel que devront faire les enfants de la seconde génération suivant cette capitulation administrative[18]afin de conserver un nom de famille possible à épeler tant à l'oral qu'à l'écrit: de quel ancêtre accepteront ils de retrancher le nom dans cette concaténation théoriquement sans fin?

Et pour ceux qui s'obstinent à considérer sexiste la décision antérieure favorisant la seule transmission patronymique on pourra rétorquer que le plus sexiste de tous n'est il pas celui qui a imaginé le schéma de procréation ci-dessus, "à son image" comme il est dit dans les Saintes écritures…

Pas d'erreur possible: si Dieu existe, alors Dieu sexiste!

Et tout le reste n'est que littérature.

Notes et références


[1] Circulaire du 26 juin 1986 sur "l'usage du nom du parent qui n'est pas transmis"
[2] Le corps humain compte de l'ordre de 30 mille milliards de cellules
[4] C'est-à-dire non appairés
[5] Au sens génétique du terme: ce chromosome contient la même série de gènes que son homologue "ovulien"
[6] On n'entrera pas ici dans le faux débat, au sens génétique, de leur future préférence sexuelle…
[7] C'est-à-dire que cette scission ne reproduira pas, en général, la collection initiale des 2 fois 23 chromosomes initiaux
[8] Le complément à 100% étant représenté par l'apport, à chaque procréation, de la branche collatérale
[9] Le chromosome X transmis par une fille étant soit celui de son père, soit celui de sa mère, il n'échappe pas à la dilution génétique
[10] Je devrais dire "nous les hommes"…
[13] L'arrière grand-parent étant un représentant de la 4ème génération, il faut répéter 5 fois le terme "arrière" pour remonter à la 8ème génération
[14] Il en est bien sûr de même du chromosome X
[16] Vous les hommes…
[17] Ceci n'est qu'un exemple…
[18] Cf circulaire de 1986 identifiée plus haut

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D'une arrogance, l'autre

La parution récente du livre de l'ancien Chef d'Etat Major des armées, nous renvoie à l'épisode de sa médiatique démission, laquelle nous avait donné le spectacle de deux égos faisant concours d'arrogance. Car enfin, l'arrogance supposée d'un jeunot n'ayant même pas fait son service militaire, à l'égard d'un vétéran Général cinq étoiles, n'a d'égale que celle de ce dernier à l'égard du représentant suprême d'un pouvoir civil auquel le pouvoir militaire est censé se soumettre dans une démocratie républicaine.

Nostalgie ottomane

Il n'y a pas si longtemps, le Sultan d'Istanbul n'hésitait pas à émettre une revendication territoriale sur un certain nombre d'iles grecques proches du littoral anatolien(*). Sachant que ces iles, du fait de leur faible éloignement de la côte, sont souvent la première étape d'un flux migratoire dirigé vers l'Europe, on aurait dû encourager son délire ottoman en lui offrant ces nouveaux territoires contre des euros sonnants et trébuchants. Cette transaction aurait simultanément permis de réduire la dette grecque et de créer à bon compte un "vase d'expansion" pour les camps de réfugiés que la Turquie entretient sur son sol contre rémunération de l'UE!
(*) cf. l'Esprit public, émission France culture du 9 juillet 2017

Sparadrap fiscal

En instituant l'Impôt Sur la Fortune, François le Florentin savait que cet impôt rencontrerait à point nommé la spirale ascendante de haine (*) que nourrit chaque français à l'égard de plus riche que lui. Ce faisant il laissait en héritage aux gouvernants à venir un dispositif qui, tel le sparadrap du Capitaine Haddock, passerait de législature en législature sans jamais pouvoir être décollé. En en restreignant drastiquement le périmètre d'application, Jupiter-macron prétend réussir à en décoller la moitié. Qui après lui sera assez audacieux pour décoller complètement ce sparadrap fiscal au rendement discutable?
(*) …et descendante de mépris" (Charles Fourier)

Le ridicule ne tue plus

La féminisation forcenée des mots de la langue française – et son lot de savoureuses locutions qui ont fait les choux gras des humoristes (*) – ne suffisait pas aux post-féministes enclins à exhiber le ridicule d'une posture qui privilégie la forme du langage au détriment du fond. Il leur faut à présent réécrire le dénouement d'œuvres littéraires qui leur parait politiquement incorrect au regard de leurs convictions gynolâtres. Aussi, j'attends que l'Horace de Corneille soit réécrit de façon à permettre à Camille de venger sur son frère la mort de son fiancé! Et que dire de la dernière trouvaille consistant à semer des "." pour être sûr de n'oublier personne dans leur phraséologie? Mais comme le remarquait le Palmipède, et selon ce nouveau standard, il ne faut plus écrire con mais con.ne.s
(*) ne pas manquer la chronique de Laurent Gera, émission RTL du 5 décembre 2017

Johnny Hallyday Président!

"Un million de personnes sur les Champs-Élysées et pas une seule vitrine brisée, pas une seule bagnole ou une poubelle brulée, même pas un flic caillassé…" Cet improbable constat fait par un journaliste au lendemain des obsèques de l'idole des jeunes pose la question du rapport des français aux vedettes du showbiz, qu'il s'agisse des virtuoses de la guitare, du ballon ou à de la raquette. Prêts à leur pardonner toute inconduite, jusqu'à cette évasion fiscale qu'ils dénoncent à l'égard des hommes politiques ou des capitaines d'industrie, ils font consensus pour leur permettre – qui sait? – d'accéder un jour à la magistrature suprême. Au fond, "du pain et des jeux!", ne serait ce pas le programme électoral idéal sur lequel rassembler ces mêmes français?

PMA, GPA même combat!

Suite logique du mariage pour tous, le débat fait rage pour savoir s'il faut légaliser la PMA et la GPA, seuls moyens objectifs pour les couples homosexuels de fonder une famille. Pourtant l'interdiction de l'un ou l'autre de ces dispositifs, offerts à tout individu suffisamment fortuné pour s'offrir la descendance génétique de son choix, n'est elle pas un combat perdu d'avance? Relisez "Le meilleur des mondes". En corollaire effroyablement logique des irrésistibles progrès de la biologie, Aldous Huxley nous y fait l'annonce prémonitoire d'une espèce humaine qui, en fusionnant procréation et gestation hors de l'utérus délivre une fois pour toutes la femme du dernier handicap faisant obstacle à sa légitime quête d'une égalité de parcours de vie. Le premier bébé-éprouvette salué de façon unanime par une Société reconnaissante n'était ainsi que le premier pas vers le bébé-bocal qui renverra aux oubliettes de l'Histoire nos dérisoires atermoiements d'ordre éthique.
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Guignol's Band


Les guignols de l'info sont morts…vive le Guignol's Band!




Le medium à Méluche
Soucieux de diffuser largement ses éructations bravaches, notre Coluche-triste vient de créer son propre organe de presse "Le média". S'entendant au singulier, il eut été plus exact de l'appeler "Le medium"(*). Quel terme plus approprié pour faire intercéder son hologramme fantôme auprès de la-France-qui-divise?
(*) cf notre article de février 2017

Brosse à élire
Pour revenir sur l'avant scène de la politique, MAM ne manque pas une occasion de lécher le nouveau chef des Aie-l'air, dont elle loue "les capacités, la volonté et l'énergie". Aucun rapport avec qui pourrait être la tête de liste électorale en cours de constitution pour les prochaines élections européennes

Jargon sale
Notre-drame-de-Paris continue de pratiquer son sport favori: la dépense somptuaire. Dernière en date, la mission d'enquête sur la propreté de la capitale qui a abouti, pour plus de 220 mille euros, à conclure que "la perception de la propreté de Paris se fonde en négatif sur des constats relatifs à la malpropreté". Ça ne s'invente pas.

Chapeau bas!
L'initiative prise en son temps par Ségo-la-démago pour les "territoires à énergie positive" se révèle plus coûteuse que prévue. Devant l'impasse de financement laissée par celle qui l'a précédé au Ministère de l'environnement, Nicolas-culot devra t'il avaler un nouveau chapeau à quelques 350 millions d'euros?

Et pour quelque jargon de plus
Surfant sur la valorisation des minorités contestataires peuplant la-France-qui-divise, Notre-drame-de-Paris – encore elle – défend son projet pour "une ville inclusive et attractive, qui repose sur la notion d'inter-culturalité". Gageons que ce projet fasse la part belle à la minorité éco-rongeur-quadrupède-racisé qui pullule dans certains endroits de la Capitale.

Nanard le SDF
La justice l'avait condamné à rembourser les quelques 440 millions que l'arbitrage de 2008 lui avait alloués en première instance. Mais profitant d'une erreur comptable de l'organisme publique chargé de recouvrer cette créance, Super-Nanard voit cette dernière allégée de 117 millions. Il restera donc un Sans Difficultés Financières cette année encore.

Révélation tardive
Le dernier épisode de la saga Notre-dame-d'Hollande aurait il dessillé les yeux de Jésus-Bové? Toujours est il que ce dernier estime à présent que "les zadistes n'ont rien à voir avec la cause agricole; ils nous font chier!" Enfin un éco-propos clairvoyant!


Propos librement inspirés de " la marre aux canards" d'un hebdomadaire satirique paraissant le mercredi






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